Processus enclenché. Avec la convocation aujourd'hui du corps électoral pour la présidentielle du 7 septembre prochain, l'opération franchit un pas important. Dès aujourd'hui, les prétendants à la fonction présidentielle pourront retirer les formulaires de souscription des signatures. Cette étape met ainsi les candidats dans le vif de l'opération du point de vue administratif. Les militants et partisans de toutes les formations politiques qui se sont engagés dans la présidentielle peuvent désormais se lancer dans la bataille de collecte des signatures. Comme il est attendu à ce que d'autres candidatures se mettent de la partie une fois le corps électoral convoqué par le chef de l'Etat par voie de décret présidentiel. Autant dire que cette étape va donner un coup d'accélérateur au processus, qui verra les acteurs politiques s'investir davantage dans l'espace public et médiatique. D'autant plus que la cartographie des forces en présence garde encore des inconnues que le temps élucidera probablement dans les prochains jours. En attendant, le paysage électoral présente d'ores et déjà cinq candidats de divers horizons politiques, auxquels vont devoir s'ajouter d'autres prétendants à la magistrature suprême. Avec la désignation, hier, de Youcef Aouchiche, comme candidat du Front des forces socialistes (FFS), l'offre électorale est portée par cinq formations politiques, sous réserve que les dossiers des prétendants soient validés par les organes habilités. En plus du candidat du plus vieux parti de l'opposition, quatre autres candidats se sont lancés dans la compétition. Il s'agit de deux femmes qui ont pour nom la secrétaire générale du PT, Louisa Hanoune, et la patronne de l'Union pour le changement et le congrès (UCP), Zoubida Assoul. Pour cette dernière, ce sera la première participation à une élection présidentielle. Ce n'est pas le cas pour la militante Louisa Hanoune, qui se présente pour la troisième fois après les deux expériences de 2004 et 2014. La première responsable du PT a motivé la participation de sa formation politique à ce scrutin par la nécessité de défendre la préservation de l'Etat national dans un contexte régional et mondial complexe, marqué par les visées néocolonialistes. Mme Hanoune a mis en avant «les dangers qui guettent l'Algérie suite aux plans subversifs ayant pour objectif de porter atteinte à la stabilité de l'Algérie et de l'isoler». D'ou la «nécessité d'immuniser l'Etat algérien contre les complots extérieurs», a-t-elle soutenu, sans omettre de mettre en relief la nécessité pour l'Etat de travailler à éliminer les fragilités socio-économiques qui minent des catégories de la société. L'autre candidature en lice est portée par un parti islamiste, à savoir le MSP, qui revient, lui aussi, à l'élection présidentielle près de trente ans plus tard. C'est-à-dire depuis la candidature de feu Mahfoud Nahnah, en 1995. Représenté à l'APN avec une soixantaine de députés, le Mouvement de la société pour la paix n'a pas laissé mystère sur sa présence dans cette course présidentielle. Mais il a fallu plusieurs mois pour que le MSP avance le nom de son candidat, qui n'est autre que son président, Abdelali Hassani Cherif. La candidature de ce dernier a été validée par le conseil de la «Choura» du parti à l'unanimité. Cette candidature a eu, ensuite, le soutien actif d'un autre parti islamiste, à savoir le Mouvement Ennahda, présidé par Mohamed Douibi. Autrement dit, même si le courant islamiste ne se présentera pas en rang serré, cette coalition, sa cohésion et ses capacités de mobilisation méritent d'être observées à l'occasion de scrutin. Tout comme la candidature de Belkacem Sahli, qui présente la singularité d'être porté par un groupement de formations politiques à faible ancrage populaire, mais dont le mode d'organisation peut susciter de la curiosité. En tout état de cause, l'effervescence qui gagne les états-majors des partis politiques promet de gagner en intensité dès la convocation du corps électoral.