La réunion ministérielle du Comité des 10 chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union africaine (UA) sur la réforme du Conseil de sécurité de l'ONU, tenue avant-hier, à Alger, s'est dotée d'un document de travail. Il s'agit d'un plan d'action dont l'objectif est de tirer profit de l'intérêt renouvelé pour la question de la réforme du Conseil de sécurité et à la valorisation du soutien accru apporté à la position africaine commune. Autant dire que le plaidoyer du continent pour sa véritable représentation au sein de l'organe onusien compte désormais son document de référence. C'est ce qui ressort de l'intervention du ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l'étranger, Ahmed Attaf, lors de la conférence de presse animée conjointement avec son homologue sierra-léonais, Musa Timothy Kabba, qui a présidé la réunion. Attaf a d'emblée souligné que la rencontre s'inscrivait dans le cadre des efforts africains continus visant à réparer l'injustice historique et la marginalisation du continent africain au sein du Conseil de sécurité. Dans le volet «évaluation», Attaf a mis en avant des points positifs. Parmi eux figurent l'intérêt international suscité, à nouveau, concernant la question de réforme du Conseil de sécurité, sur fond de la crise que connaissent les relations internationales. Il y a aussi le soutien accru apporté à la position africaine commune, même par des membres permanents, au Conseil de sécurité, des pays qui reconnaissent désormais l'impératif de réparer l'injustice historique dont pâtit notre continent au sein de cette instance onusienne. D'où la nécessité pour le Comité des 10 de se doter d'une feuille de route qui portera la revendication africaine pour une réforme urgence et juste du Conseil de sécurité de l'ONU. Et la réunion d'Alger a été sanctionnée par l'adoption de cinq recommandations dans un plan d'action ambitieux qui aura pour finalité de réparer une injustice historique à l'égard de l'Afrique. Pour Attaf, le plan définit cinq principaux axes d'actions et de démarches. Le premier a trait au renforcement du front intérieur, à travers la préservation de l'unité du rang africain face aux tentatives visant à soudoyer certains membres de notre groupe pour qu'ils empruntent d'autres voies n'allant pas dans le même sens de notre vision commune, ni de notre consensus fédérateur dans le cadre de l'UA. Le deuxième axe est celui de renforcer la participation du C10 aux négociations intergouvernementales qui se tiennent sous les auspices de l'ONU, en insistant davantage sur «la spécificité de la position africaine et la prise en charge de façon distincte des revendications africaines, de manière à respecter le caractère prioritaire et urgent de ces revendications à l'abri du blocage dû aux positions mitigées des autres blocs et groupes», a-t-il ajouté. Le troisième axe évoque le renforcement de la communication et de l'interaction avec les différents acteurs (Etats, groupes et blocs) afin d'élargir la base de soutien international en faveur de la position africaine commune. Il s'agit aussi de l'importance de la prochaine réunion ministérielle entre le C10 et le groupe des Etats membres permanents du Conseil de sécurité, prévue en marge de la prochaine session de l'AG des Nations unies, en septembre prochain, a expliqué Attaf. Le quatrième axe est «la participation active du C10 aux prochaines échéances internationales, notamment le Sommet de l'avenir, qui se tiendra en septembre prochain à New York, afin de réaliser des acquis supplémentaires pour tendre vers la satisfaction des revendications africaines pour une représentation juste et équitable de notre continent au sein du Conseil de sécurité. Le cinquième axe est celui de l'initiative de soumettre les revendications africaines concernant le dossier de la réforme sur la table du Conseil de sécurité, dans le contexte de l'initiative créative et importante prise par le Sierra Leone d'organiser une séance-débat de haut niveau sur ce sujet lors de sa présidence du Conseil en août prochain. «C'est une initiative que nous soutenons et apprécions au sein du groupe A3+, car elle apporte une nouvelle approche et permet d'intensifier la pression directement sur les principaux acteurs dans le dossier de la réforme», a souligné Attaf.