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Quand la «chemma» fait «chic!»
Le «Snus» fait fureur chez les Polonais
Publié dans L'Expression le 20 - 06 - 2024

Chiquer de la «chemma». Ce geste devenu de plus en plus considéré comme répugnant chez nous, fait un «tabac» dans le Vieux Continent! Dans les rues pavées et animées de Varsovie, un vent de nouveauté souffle sur les habitudes de consommation de nicotine. La capitale polonaise voit émerger une tendance surprenante: la consommation de snus, cette forme de tabac à chiquer. Ce qui est populaire chez nous sous le nom de «chemma». Oui, oui! Vous avez bien lu, la bonne veille «chemma» de nos grands- parents dans une robe plus moderne et chic! En effet, ce geste, qui pouvait paraître désuet et répugnant, revêt désormais une allure branchée et chic parmi les jeunes Polonais. En se promenant dans les ruelles de Varsovie, il n'est pas rare de croiser de jeunes filles, jolies et élégantes, ouvrant délicatement leurs petites «Kabsa» (boîtes de snus). Elles y prennent un sachet qu'elles placent ensuite discrètement entre leurs lèvres, comme le faisaientt nos grands-parents avec leurs «rafaâte» bien dosées de «chemma». Un bon «balcon» que font si bien nos «chmamdjis». Czes³awa, une étudiante polonaise rencontrée dans un café, explique ce phénomène en glissant un sachet de snus sous sa lèvre: «Le snus fait partie de notre culture, bien que moins populaire qu'en Suède. Aujourd'hui, il est en plein essor car il est perçu comme une alternative moins nocive au tabac classique.». La tendance n'est pas uniquement féminine. Hommes et femmes, jeunes et moins jeunes, adoptent ce produit qui promet de réduire les risques associés à la combustion du tabac. «Le taux de nicotine absorbé est très important: une dose consommée durant vingt à trente minutes équivaut à trois cigarettes», expliquent les experts. Une boîte de 20 sachets peut donc contenir l'équivalent de la nicotine de 60 cigarettes, ce qui explique en partie l'addiction rapide. Les kiosques à tabac de Varsovie rivalisent d'ingéniosité pour séduire les consommateurs. Les vitrines sont décorées de boîtes colorées aux marques variées telles que «Rit», «Grant», «Velo» ou encore la plus populaire, en l'occurrence «Zyn» de Swedish Match. Ces boîtes attirent l'oeil avec leurs designs attrayants et leurs parfums alléchants: menthol, café, fraise, cerise, et bien d'autres encore. Cyryl, un consommateur régulier, nous rassure: «Ces sachets ne sentent pas mauvais, contrairement au snus traditionnel. Ils sont parfumés et bien plus agréables à utiliser.».
«Des shoots de nicotine»!
L'engouement pour le snus s'explique aussi par un marketing habile qui cible particulièrement les jeunes. Les sachets prêts à l'emploi offrent une praticité et une discrétion appréciées, notamment dans les lieux publics où fumer est interdit. «J'ai arrêté de fumer grâce au snus», confie Czes³awa. «C'est un bon substitut et je me sens en meilleure santé.». Cependant, cette mode n'est pas sans risque. Les autorités sanitaires commencent à s'inquiéter de l'addiction croissante parmi les jeunes. «Ces petits sachets peuvent rapidement rendre accro», avertissent les spécialistes. Malgré cela, pour beaucoup, le snus représente une solution élégante et moderne à la consommation de nicotine. En comparant cette mode à notre propre perception de la «chemma», on ne peut s'empêcher de ressentir un certain étonnement. Ce qui est perçu comme dégoûtant dans notre culture devient un symbole de modernité et de chic à Varsovie. Peut-être est-ce le signe que les perceptions évoluent, transformant les traditions anciennes en tendances contemporaines. En fait, ce type de tabac prend de plus en plus d'ampleur dans toute l'Europe. En Pologne, les consommateurs sont décomplexés, mais d'autres pays ont fini par l'interdire du fait des risques qu'il peut représenter, notamment pour les mineurs. En France, par exemple, il a été interdit. Son mode de consommation et sa composition alertent, cependant, les addictologues. Ils craignent que ce type de produit soit un tremplin vers le tabagisme dès le plus jeune âge, surtout qu'il est très puissant, ces sachets étant bourrés de nicotine. «Un sachet donne l'impression d'avoir fumé quatre ou cinq cigarettes d'un seul coup», atteste d'anciens très gros fumeurs devenus accros à ce tabac. Pourtant, il est vendu librement sur Internet où l'on se l'arrache, surtout après que des stars du football ont été aperçues en train d'en consommer. C'est le cas aussi chez nous, où il est vendu, au noir, rubis sur l'ongle sur les réseaux sociaux. Ce qui fait peur aux spécialistes qui savent que la tentation d'essayer est très grande chez les jeunes.
Un danger et une... solution!
Pourtant, la majorité de ces experts s'accorde, en même temps, à dire qu'il s'agit là d'un bon substitut contre la cigarette classique, extrêmement nocive. «Cela pourrait être un moyen efficace d'aider les fumeurs à arrêter», assurent des médecins rencontrés à Varsovie, en marge du GFN 2024, qui s'est tenu le week-end dernier. Visiblement la «chemma» inspire! Ce produit traditionnel algérien pour en développer un qui connaît un grand succès actuellement dans le monde entier. Les sachets de nicotine «nicotine pouches» ont suscité un intérêt considérable lors du GFN 2024. «Ces produits se présentent sous la forme de petites pochettes contenant de la nicotine et d'autres ingrédients sans tabac, offrant une alternative à risque réduit et sans fumée aux cigarettes», ont-il soutenu.
«Le tabac est une drogue qui engendre une dépendance physique, psychologique et comportementale dont il est très difficile de se libérer», ont-ils déclaré. Selon ces experts, les risques de rechute sont élevés. «Seuls 3% des fumeurs parviennent à arrêter sans aide», ont-ils révélé, s'appuyant sur des études scientifiques. «97% des fumeurs échouent sans accompagnement.» C'est pourquoi ils plaident pour l'accompagnement par des produits à base de nicotine plus sûrs. «Nous devons écouter les gens, comprendre leurs difficultés et comprendre comment ils peuvent réduire leurs risques pour la santé s'ils ne peuvent pas ou ne veulent pas arrêter de fumer», assure Cliff Douglas, président et directeur général de l'Action mondiale pour mettre fin au tabagisme. En Algérie, où la consommation de la «chemma» fait partie de nos traditions, l'introduction de produits comme le snus pourrait représenter une option valable pour réduire les effets nocifs du tabac. Surtout que les spécialistes, rencontrés au GFN, tirent la sonnette d'alarme concernant la montée en flèche de la consommation de cigarettes chez nous, faisant de l'Algérie l'un des plus grands consommateurs mondiaux de tabac. Les grosses entreprises se frottent les mains, profitant d'un marché en expansion.
«La bonne voie est l'introduction de réglementations et de contrôles techniques. Le risque des interdictions est qu'une loi soit votée, mais que les produits continuent d'être vendus sans aucun contrôle. Nous devons élargir notre vision. Tout en étant prudents, nous ne devons pas nous cacher derrière des interdictions», explique Gintautas-Yuozas Kentra, un professionnel des médias du Kazakhstan. Les experts insistent sur la nécessité de réguler strictement l'accès aux produits contenant de la nicotine pour empêcher qu'ils ne tombent entre les mains des non-fumeurs et des mineurs.
«Ces produits ne doivent être accessibles qu'aux fumeurs cherchant à arrêter», ont-ils conclu. «Les non-fumeurs et les mineurs ne doivent pas y avoir accès», ont-ils souligné, appelant à une vigilance accrue des autorités de santé publique. Quoi qu'il en soit, le snus est bel et bien en train de redéfinir la manière dont la nicotine est consommée en Pologne, entre tradition et modernité,
entre chic et addiction. Varsovie, donc où la «chemma devient «chic!»...


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