Le développement de l'élevage d'autruches en Algérie et son intégration dans la stratégie de la sécurité alimentaire et de diversification de l'économie nationale est, désormais, un projet qui tient la roule. L'Etat œuvre à développer cette filière au potentiel insoupçonnée dans le programme agricole national. Celle-ci est, en effet, en train de se fédérer à l'initiative d'opérateurs auxquels le gouvernement prête une oreille attentive. Le ministre de l'Industrie et de la Production pharmaceutique, Ali Aoun vient ainsi de recevoir au siège de son département, à Alger, une délégation d'investisseurs et industriels pour discuter d'un projet d'industrie de transformation des produits de l'autruche. Cette rencontre a pour objectif de « jeter les bases d'un projet national d'industrie de transformation des produits de l'autruche, dans le cadre de la stratégie adoptée par les hautes autorités du pays visant à atteindre la sécurité alimentaire et à diversifier les revenus hors hydrocarbures, mais aussi à créer des opportunités d'emploi dans une filière prometteuse et de l'ériger en locomotive du développement économique durable », est-il annoncé. La forte délégation reçue par Aoun comprend, notamment l'inspectrice vétérinaire Houda Samira Djafri, et des opérateurs économiques de la Confédération des industriels et producteurs algériens (Cipa), des représentants de l'Association nationale des professionnels et éleveurs d'autruches algériens, le représentant de l'Institut national d'études de stratégie globale (Inesg) et le P-DG du Groupe textile national. Aoun a alors affirmé « ouvrir ses portes et apporter tout son soutien aux véritables investisseurs souhaitant développer cette industrie en Algérie, loin de la rente pétrolière, à travers la diversification des sources de revenus, l'encouragement de l'investissement dans les différentes industries manufacturières, outre la transformation des matières premières en produits à haute valeur ajoutée, pour augmenter les exportations et réaliser l'autosuffisance en produits de base ». Au terme de cette rencontre, Mme Djafri, représentante de la Cipa, a proposé « l'organisation fin 2024 du premier sommet arabe sur la filière de l'élevage d'autruches en Algérie sous le slogan « L'autruche, sécurité alimentaire durable, industrie rentable et un riche héritage » indique un communiqué du ministère de l'Industrie et de la Production pharmaceutique. De nombreux scientifiques algériens ont déjà statué positivement sur la pertinence de ce type d'élevage, à l'instar de Yazid Mehdi de l'Institut technique des élevages (Itlev) qui a assuré que l'autruche détient « une valeur marchande très élevée » et constitue « un créneau simple qui ne nécessite pas de grands investissements comparé à d'autres élevages ». De son côté, Khodir Madani du Centre de recherche en technologies agroalimentaires (Crtaa) a eu à plaider pour un « accompagnement scientifique » dans la promotion de la filière d'élevage d'autruches, relevant que les expériences réussies de ce créneau en Afrique du Sud et aux Etats-Unis d'Amérique sont attribuées, entre autres facteurs, « aux centaines de recherches scientifiques et études consacrées à cet animal et répondant aux préoccupations des éleveurs». Assurément, une concertation entre les différents intervenants permet d'asseoir les mécanismes de la promotion de l'élevage d'autruches et son exportation.