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De l'épopée orale aux Haouka...
DESIR D'AFRIQUE PAR CHRYSALIDE À FRANTZ-FANON
Publié dans L'Expression le 23 - 10 - 2006

Une belle soirée ramadhanesque qui a rassemblé un nombre impressionnant de gens venus s'abreuver des mots de la conteuse malienne...
Ambiance tamisée, décor d'Afrique, et conte du Mali, c'est un peu les ingrédients qui ont fait la réussite de la soirée de samedi dernier à la salle Frantz-Fanon de Riadh El Feth. Organisée par l'association Chrysalide, cette rencontre a rassemblé un nombre record de personnes, venues s'abreuver de cette nuit sereine et ces mots qui remontent à la nuit des temps. En guise d'introduction, c'est Mme Amina Bekkat, spécialiste en littérature africaine qui présentera suivant le thème de la soirée, une communication sur l'épopée orale. Celle-ci, nous apprend-on, est liée dans sa durée et son évolution à celle du groupe social pour lequel elle a vu le jour et dont elle est le patrimoine commun. L'épopée orale est liée à l'épopée vivante qui a ses lois de créativité et de récitation qui en facilitent l'effort créateur et narratif. Ces lois sont les schémas de plusieurs légendes, les noms des principaux personnages et des lieux d'action et l'improvisation par le truchement des formules et des tons de phrases dont il ne faut plus s'écarter tout au long du récit. Vivante, l'épopée orale se transmet à chaque génération dont le fondateur est à la fois créateur et interprète d'une littérature orale qui prend sa source dans l'émotion collective du groupe lointain qui l'a vu naître. Les bardes, aèdes de tous les continents, utilisent la même technique des origines à nos jours. L'épopée orale a, par tous les temps, nous signale-t-on, chanté les hauts faits des hommes et des dieux. Elle peut être accompagnée en musique. L'épopée orale peut aussi faire part d'une époque héroïque donnée par la guerre, le merveilleux en présentant des héros aux actes exceptionnels. Il est convenu aussi qu'on ne peut parler d'auteur à propos de la littérature orale. Elle appartient au groupe qui l'interprète et la recrée toujours en la présentant. Après ce tour d'horizon informatif et passionnant, Mme Bekkat nous citera des titres de références en la matière, en l'occurrence Désir d'Afrique de Boniface Mango M'Boussa et Nyamirambo! de Nocky Djedanoum, un recueil de textes publié par des écrivains suite au massacre du Rawnda et qui s'achève par le manifeste Fest Africa. Invitée d'honneur de cette somptueuse rencontre, Mme Koulibaly présentera Soundiata Keita, l'épopée Mandingue chère à son pays natal. Avant cela, elle nous immergera avec fierté au coeur du Mali qui, assure-t-elle, «n'est pas qu'un pays de misère, mais il est beau et riche par ses lieux touristiques insoupçonnables à exploiter». Qui assis à même le sol sur des peaux de mouton et un coussin sous la tête, qui bien adossé dans sa chaise, tout le monde n'avait d'yeux que pour cette charmante dame conteuse. Même les enfants ont succombé à son charme par ses belles histoires qui nous ont bercés, tendrement, créant une véritable harmonie et sérénité dans la salle. Mme Koulibaly nous racontera cette belle épopée qui fait appel à la sagesse et à la bravoure des peuples. Une histoire de buffle semant la terreur dans le village, une vieille dame qui, rejetée par les siens, ira se réfugier dans la forêt avec les animaux...deux frères vaillants car patients finiront à la fin par délivrer le village du joug de cet animal sauvage et être récompensés...Une belle moralité dont l'interprète nous contera avec un flux narratif des plus attachants, le moindre détail et soubresaut, de cette épopée légendaire, avec une chanson à la clé. Une histoire de respect et de leçon humaine, de paraboles de la vie sociale, illustrée d'adages..La deuxième partie de la soirée a fait place à la projection de deux films de Jean Rouch qui nous racontera, en images, ses voyages au Niger. Le premier, de 28 minutes et daté de 1955 est intitulé Les Maîtres fous. Une plongée dans la vie glauque de la communauté haouka. Un film réalisé à la demande des prêtres. Un film assez difficile à voir qui décrit les «jeux» violents de ces contrebandiers, marchands de troupeaux, bergers et autres qui, à certaines heures de la journée, se retrouvent habités par les dieux de la force et de la technique. Ils sont pris de crise. Comme une secte, ils incarnent le même protocole que leur gouvernement. La première partie de la cérémonie est la présentation d'un nouveau. Il sort avec deux fusils de bois, qu'il claque pour imiter les détonations et il menace les anciens. Aussitôt, ceux-ci sont pris d'un début de crise. Il faut saluer le nouveau! Une bagarre s'ouvre, qui laisse le nouveau mal en point. La deuxième partie de la cérémonie, c'est la confession publique. Autour de l'autel de béton armé, les Haouka qui sont coupables doivent s'accuser. On égorge un chien...Certains d'entre eux, sont retrouvés à côté de l'hôpital psychiatrique. Et le réalisateur de se demander, à la fin, si ce n'est pas une façon pour «ne pas tomber dans l'anormalité»...Un échappatoire au mal-être qui les habite et les mauvaises conditions sociales dans lesquelles ils évoluent. Prémices de révoltes plus organisées? Venus de la brousse aux villes de l'Afrique noire, des jeunes hommes se heurtent à la civilisation mécanique. Naissent des conflits et des religions nouvelles. Ainsi s'est formée, vers 1927, la secte des Haouka. Ce film montre un épisode de la vie des Haouka de la ville d'Accra. Le second film en noir et blanc, daté de 1950, nous décrit les us et coutumes de ces Africains, notamment ces femmes habitées par le génie de l'eau. Intitulé Chasse à l'hippopotame, c'est aussi cette bataille dans le grand fleuve qui est décrite. On tue cet animal pour le manger, certains s'y prennent d'affection pour l'hippopotame. Moment de quiétude et d'émotion. Un jeune garçon nageant aux côtés d'un bébé hippopotame. Mais la réalité est amère. Après cette parenthèse de répit, c'est de nouveau les Haouka qui réapparaissent. Né le 31 mai 1917 à Paris, Jean Rouch est venu au cinéma par ses activités scientifiques. Il est docteur ès-lettres, ingénieur civil des ponts et chaussées, diplômé de l'Institut d'ethnologie, maître de recherches au Cnrs, explorateur et attaché au Musée de l'Homme, secrétaire général du comité du film ethnographique, directeur scientifique de l'Ifan de Niamey. A partir de 1941 il entreprend des recherches ethnographiques au Niger et au Sénégal. Ses films répondant au concept Cinéma-vérité, ont fait son succès. Jean Rouch est mort le 18 février 2004 des suites d'un accident de voiture au Niger.

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