Héritier d'un legs lourd, celui du leader et père fondateur du FFS, Hocine Aït Ahmed, le premier secrétaire national du FFS s'est particulièrement efforcé durant cette première semaine de la campagne de promouvoir une vision généreuse, patriotique que le FFS défend depuis sa création, en 1963. Egalement héritier d'un autre legs, celui de l'aura internationale du parti. Sous l'impulsion de Hocine Aït Ahmed, le FFS a siégé à la vice-présidence de l'Internationale socialiste. C'est dire le poids de cette formation de l'opposition. Se présentant comme candidat de changement escompté par les Algériens, il arbore aussi le costume de défenseur des couches vulnérables et de l'amélioration du pouvoir d'achat. À chaque halte dans son déplacement électoral, il évoque son engagement, en cas de victoire, de prendre «des mesures immédiates pour améliorer le pouvoir d'achat et sauvegarder la dignité des citoyens». Parmi les propositions allant dans ce sens figurent «l'augmentation du Salaire minimum garanti à 40 000 DA et la mise en place d'allocations destinées aux chômeurs et aux femmes au foyer». Un des points clés du programme électoral de ce parti était de «réhabiliter les classes moyennes qui ont tendance à disparaître actuellement». Il s'est engagé à lutter contre l'inflation et la spéculation, «à plafonner les prix des produits alimentaires de base et améliorer le pouvoir d'achat des Algériens». Il a, dans la foulée, assuré que son parti «vise à construire un Etat de droit basé sur la justice et l'égalité». «Nous voulons lutter contre tous les fléaux sociaux néfastes qui gangrènent le milieu juvénile et détruisent la société.» À ce propos, il s'engage à «mener une réforme approfondie de la justice». Tout en considérant qu'«une forte participation au scrutin peut faire la différence entre les candidats», Aouchiche souhaite «créer un Hirak électoral au service de l'Algérie». À ce propos, il souligne à chaque fois l'impératif de concrétiser les revendications du Hirak exprimées en 2019. Globalement, il a toujours insisté que son programme propose «des solutions à l'ensemble des problèmes vécus par les citoyens depuis des lustres». Aouchche qui se présente candidat des jeunes, estime que cette frange aura «un rôle et une place majeurs» dans l'Algérie qu'il aspire à édifier en cas de son élection à la magistrature suprême. Aouchiche a mis l'accent durant la première semaine de la campagne sur les raisons ayant poussé son parti à participer à cette élection présidentielle. «Nous prenons part à ce rendez-vous pour raviver l'espoir perdu», souligne-t-il. «Nous participons également pour préserver les espaces d'expression.» Contrairement aux deux autres candidats, la libération des détenus revient souvent dans son discours. Il promet, s'il est élu, de libérer tous «les détenus politiques et d'opinion», en décrétant une grâce présidentielle. Dans le sillage de sa campagne, il n'a de cesse d'appeler les citoyens à «ne pas céder aux discours défaitistes» distillés, selon lui, par «les tenants du statu quo», et d'après lesquels «les dés sont pipés, les résultats du scrutin étant connus d'avance». Sur le plan politique, il prévoit, s'il obtenait la confiance du peuple, à organiser des élections générales pour conférer plus de prérogatives au Parlement, à renforcer le contrôle de la Cour des comptes, mais aussi «à instaurer l'Etat de droit» et à «bâtir des institutions fortes, associant les citoyens aux décisions cruciales pour le pays». Sur le plan économique, il estime que «l'Algérie dispose de toutes les ressources humaines et naturelles lui permettant de construire une économie forte et diversifiée hors hydrocarbures». Pour rappel, pour la première fois depuis 1999, le FFS présente un candidat à la présidentielle. Aouchiche élu en 2022 à la tête du FFS, un parti fondé par la figure historique Hocine Aït Ahmed en 1963 et membre de l'International socialiste.