L'ONG Amnesty International a demandé l'ouverture d'une enquête sur deux attaques de l'armée sioniste contre des zones abritant des personnes déplacées à Rafah, dans le sud de la bande de Ghaza, estimant que cela s'apparente à des crimes de guerre. L'organisation a révélé, dans un rapport publié lundi soir, que l'armée sioniste «s'est abstenue de prendre d'éventuelles précautions pour éviter ou réduire les dommages causés aux civils dans les camps de déplacés lors de son ciblage du camp koweïtien d'Al-Salam, à l'ouest de Rafah, le 26 mai dernier». Elle a expliqué que la deuxième attaque s'est produite lorsque l'armée sioniste a bombardé un site dans la zone «Al-Mawasi», à l'ouest de la ville de Khan Younès, le 28 du même mois, «ce qui a entraîné la mort de dizaines de civils déplacés, y compris les enfants et les femmes». L'organisation a indiqué que l'armée sioniste «a utilisé dans son attaque contre le camp koweïtien d'Al-Salam 2 bombes qui lâchent des éclats mortels sur une vaste zone, tuant au moins 36 personnes, dont 6 enfants». Elle a souligné que «l'utilisation de ce type d'armes dans un camp peuplé de personnes déplacées constitue une attaque disproportionnée (...) et doit faire l'objet d'une enquête comme crime de guerre». Amnesty a ajouté que les forces sionistes «ont tiré des obus d'artillerie sur un site de la région d'Al-Mawasi (classé soi-disant comme zone humanitaire), ce qui a entraîné la mort de 23 civils, dont 12 enfants et 7 femmes». Elle a poursuivi: «Ce raid était aveugle et doit faire l'objet d'une enquête comme crime de guerre.» L'organisation a expliqué avoir «mené des entretiens avec 14 survivants et témoins, examiné les sites des attaques, visité un hôpital à Khan Younès où les blessés étaient soignés, photographié les restes des munitions utilisées dans les attaques pour identifier leur type et examiné des images satellite des sites». Dans un autre registre, le haut représentant de l'Union européenne (UE), Josep Borrell, a appelé, mardi, à un cessez-le-feu humanitaire de trois jours pour la vaccination des enfants contre la polio dans la bande de Ghaza. Borrell a expliqué, mardi, dans un message sur la plate-forme X que «la propagation rapide de la polio menace tous les enfants de Ghaza, déjà affaiblis par les déplacements, les privations et la malnutrition». Il a appelé à «un cessez-le-feu humanitaire immédiat de trois jours pour garantir que l'Organisation mondiale de la santé et le Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef) mènent des opérations de vaccination dans la bande de Ghaza d'ici la fin de l'année. Notre humanité l'exige». Il convient de noter que le ministère palestinien de la Santé a annoncé, dimanche dernier, l'arrivée de vaccins contre la polio et a appelé à faire pression sur l'entité sioniste pour autoriser l'entrée de ces vaccins à Ghaza. Le 23 août, le porte-parole du secrétaire général des Nations unies, Stéphane Dujarric, a déclaré que les problèmes d'hygiène à Ghaza avaient atteint un niveau élevé en raison des problèmes d'eau et d'assainissement, et qu'un cas de polio avait été découvert dans la région depuis la première fois en 25 ans. L'entité sioniste mène une guerre dévastatrice contre Ghaza depuis le 7 octobre, faisant plus de 134000 martyrs.