Dans une allocution prononcée lors du débat général de l'Assemblée générale (AG) des Nations unies, Attaf a soutenu que la guerre génocidaire menée à Ghaza, son extension à la Cisjordanie et au Liban et l'escalade dans toute la région «n'auraient pas été possibles si la communauté internationale avait pris alors une position ferme, imposant à l'occupation israélienne les mêmes sanctions et mesures coercitives imposées à d'autres, comme le prévoit la Charte de notre organisation dans son chapitre VII». Dans ce contexte, la communauté internationale est appelée à rapidement «mettre fin à l'enfer que subissent les peuples palestinien et libanais» et à «réfréner l'occupant israélien dans sa volonté de plonger le Moyen-Orient dans une spirale de crises, de conflits et de guerres interminables», a-t-il insisté, ajoutant que la communauté internationale «doit prendre conscience qu'elle est à un moment charnière de l'histoire de la cause palestinienne». Le monde se trouve à un tournant très délicat et extrêmement dangereux, qui révèle l'impuissance du système de sécurité collective, le mépris opposé à la légalité internationale, l'exacerbation du phénomène de polarisation et l'absence du rôle du Conseil de sécurité, a averti Attaf, soulignant que la période que traverse la cause palestinienne «ne permet aucun retour en arrière et ne tolère aucune hésitation quant au soutien à apporter au projet national palestinien, ni aucun atermoiement ou ajournement dans le soutien à l'établissement de l'Etat palestinien indépendant et souverain comme solution juste, pérenne et définitive au conflit israélo-palestinien». Et de rappeler, à cet égard, que le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, avait appelé, depuis la tribune de l'Assemblée générale des Nations unies, les organisations onusiennes à accélérer l'admission de plein droit de l'Etat de Palestine, et ce, dans une conjoncture moins tendue et moins tragique dans les Territoires palestiniens occupés et dans le voisinage palestinien. Aujourd'hui, poursuit le ministre, alors que la cause palestinienne traverse la période la plus sombre de son histoire, cette revendication «s'impose avec acuité et de toute urgence». Attaf a réaffirmé la totale solidarité de l'Algérie avec l'ensemble des Etats et peuples de la région sahélo-saharienne, ainsi que sa ferme conviction que sa sécurité, sa stabilité et sa prospérité font partie intégrante de la sécurité, de la stabilité et de la prospérité de son voisinage et de son espace d'appartenance africaine. Dans ce contexte, le ministre est revenu sur les propos proférés par le représentant d'un Etat de cet espace, qui s'en est pris à l'Algérie «dans des termes infâmes qui ne siéent nullement à cette auguste Assemblée et auxquels il ne convient pas de rétorquer par l'impulsivité langagière futile et de bas étage». «Mon pays ne répliquera qu'avec un langage courtois qui reflète sa loyauté fidèle et sincère à ses liens ancrés avec les pays et les peuples de la région, des liens qu'aucun facteur conjoncturel passager ni ceux qui l'attisent ne sauraient impacter, ni ébranler», a assuré Attaf. «Animée d'une volonté forte, l'Algérie a toujours eu la main tendue lorsque la conjoncture a exigé de traiter avec tous nos frères, en vue de construire un édifice sahélien jouissant de la paix, de la quiétude et de la prospérité», a-t-il rappelé. Appelant de ses vœux «une décolonisation définitive, en tournant la dernière page de la colonisation au Sahara occidental», Attaf a réaffirmé son soutien au secrétaire général des Nations unies et à son envoyé personnel pour «leurs efforts visant à permettre aux deux parties au conflit, le royaume du Maroc et le Front Polisario, de reprendre le processus de négociations directes en vue de parvenir à une solution pacifique qui garantisse le droit imprescriptible et inaliénable du peuple sahraoui à l'autodétermination».