L'un des cerveaux de l'attaque du 7 octobre 2023 dans le sud de l'entité sioniste, le chef du mouvement de résistance palestinienne Hamas, Yahya Sinouar, est tombé dans le champ d'honneur. Certes, c'est un coup dur pour la résistance palestinienne, en général, et le mouvement Hamas, en particulier, qui vient de perdre un de ses piliers qui a passé presque toute sa vie à résister et lutter par tous les moyes contre l'entité sioniste pour restituer le droit des Palestiniens à leur terre. Yahya Sinouar est une personnalité énigmatique au sein de mouvement la résistance palestinienne. C'est une personnalité qui a vécu tout le temps loin des lumières. Il a toujours voulu vivre dans la «discrétion» pour être pus utile et efficace dans le combat sans concession contre l'entité sioniste. Les 23 ans que Yahya Sinouar avait passés dans les prisons de l'entité sioniste ont été pour lui une «école» pour apprendre plus de «techniques» de guérilla et des méthodes plus ingénieuses pour «détruire» l'ennemi sioniste. La majorité qui s'alignait sur les positions de l'entité sioniste voyait dans la venue de Yahya Sinouar à la tête du mouvement Hamas, après l'assassinat de son chef Ismaïl Heniya, comme le retour de la ligne dure au sein du mouvement de résistance Hamas. Yahya Sinouar était un homme politique intraitable. Sa conviction se faisait exprimer comme un prolongement des choix politiques révolutionnaires qui ont été adoptés et assumés par ses prédécesseurs, qui ont eu le mérite de poser les jalons d'un mouvement de libération de la Palestine depuis 1965 avec l'annonce de la création de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP). La biographie montre que Sinouar avait vu le jour et vécu dans un endroit et un contexte qui traduisent parfaitement la tragédie palestinienne et la nécessité, voire l'urgence, d'adopter la voie révolutionnaire et armée pour défendre et réaliser l'objectif visant la création de l'Etat palestinien libre et indépendant. En 1962, dans le camp de réfugiés de Khan Younès, dans le sud de l'enclave, où avaient échoué ses parents, originaires d'Ashkelon, lors de la Nakba, l'exode forcé de quelque 700 000 Palestiniens à la création de l'Etat d'Israël, en 1948, dans cette époque troublée, la ville délaissée devient un bastion des Frères musulmans, un mouvement islamiste né en Egypte contre l'occupant britannique.Sinouar est l'expression d'un Palestinien qui n'avait connu que l'exode, les massacres et les génocides répétés par l'entité sioniste. Ce parcours entaché de drames et de sang ne pouvait que forger la personnalité de Yahya Sinouar, une personnalité qui voulait se débarrasser de l'aliénation coloniale imposée par l'entité sioniste et de ses conséquences désastreuses sur la psychologie collective du peuple palestinien, resté sans voix pendant des années, afin d'alerter le monde entier sur son drame qui frise l'invraisemblable depuis plus de sept décennies. L'entité sioniste et les médias occidentaux croient avec ostentation qu'avec l'assassinat de Yahya Sinouar, les Palestiniens cesseront de lutter pour la restitution de leurs terres et que la résistance sera enterrée de sa belle mort. Les Occidentaux et l'entité sioniste font semblant de croire que la résistance est bel et bien terminée. Ils savent pertinemment que la lutte palestinienne et son Intifadha avaient commencé avant l'avènement de Yahya Sinouar et qu'elles continueront à exister même après la mort de Sinouar. La résistance palestinienne est un bien appartenant à toutes les générations palestiniennes, mêmes celles qui ne sont pas encore venues; tant que la Palestine est encore sous le joug de l'apartheid de l'entité sioniste et ses complices, la résistance se poursuivra jusqu'a la victoire du peuple palestinien. Yahya Sinouar, l'architecte de l'opération Déluge Al-Aqsa, a tracé la voie aux générations futures des Palestiniens quant à la vénération de la résistance comme seule raison d'être afin de recouvrer la Palestine trahie par ceux qui se présentaient comme étant les zélés de la défense de cette cause sacrée. Yahya Sinouar était un homme qui vivait pour la Palestine, et rien que la Palestine. D'ailleurs, en plein interrogatoire musclé par les agents de renseignements de l'entité sioniste, il disait à ce propos: «Le Hamas est mon épouse, le Hamas est mon enfant. Le Hamas est tout pour moi.» Sinouar était de la trempe des hommes qui avaient bien déterminé leur trajectoire quant à une vie qui était pleine de sens et d'objectifs. Sinouar a voulu mourir en martyr, il a réalisé son voeu en optant pour la résistance et la lutte pour la libération de son pays, la Palestine.