Plus que dix jours pour la tenue de l'élection présidentielle américaine sur laquelle le monde entier aura les yeux braqués, tant les conséquences peuvent sembler lourdes au plan géostratégique mais également économique. Les candidats en lice, la démocrate Kamala Harris, qui a remplacé au pied levé le président sortant Joe Biden, et le républicain milliardaire Donald Trump ont battu en brèche, depuis deux semaines les Etats-clés et ils ont, par un étrange hasard du calendrier de campagne, choisi de croiser le fer au Texas. L'une a pour programme la défense du droit à l'avortement contre lequel Trump a multiplié les estocades tandis que ce dernier va pousser une nouvelle gueulante contre la crise migratoire dont il sait qu'elle constitue un sujet de prédilection pour ses partisans. Aussi Kamala Harris (60 ans) va-t-elle s'exprimer à Houston lors d'un meeting auquel participe la star Beyoncé tandis que Trump (78 ans) a choisi Austin où sa réunion aura lieu dans un hangar d'avions à partir duquel il compte fustiger, une fois de plus, la porosité de la frontière sud des Etats-Unis. À ses côtés, il y aura pour un podcast Joe Rogan, animateur particulièrement populaire. Dix jours avant le scrutin du 5 novembre prochain, l'un comme l'autre semblent avoir choisi tacitement une stratégie similaire, s'appuyant sur les thèmes qu'ils savent porteurs auprès de leur électorat traditionnel mais ils cherchent toujours à s'attirer les bonnes grâces des électeurs et électrices encore indécis dans les Etats-clés qui, comme lors de la précédente présidentielle, auront un effet décisif sur le résultat de l'élection. C'est ce qui rend, d'ailleurs, ce passage par le Texas assez inattendu dans la mesure où il ne fait pas partie de ces Etats cruciaux mais demeure profondément conservateur et devrait donner à Donad Trump sur un plateau les 40 grands électeurs dont il dispose. À en croire les tout derniers sondages, Harris et Trump ont beau rivaliser d'ardeur mais leurs résultats restent toujours dans un mouchoir de poche en ce qui concerne les sept Etats pivots qui décideront de la victoire. Le 5 novembre devrait aussi connaître un bouleversement pour le contrôle du Congrès, et notamment sa chambre haute, le Sénat. Les démocrates espèrent gagner un siège au Texas, qui est l'un des rares Etats où ils ont une change de progresser et c'est pourquoi Kamala Harris s'y rend pour soutenir le candidat Colin Allred, qui compte créer l'exploit d'écarter de son siège le sénateur Ted Cruz, un ténor républicain. Jeudi à Atlanta, la vice-présidente a repris le célèbre slogan de Barack Obama «Yes We Can» lors d'un meeting de campagne où le premier président américain noir a joué les «guest stars» aux côtés de Bruce Springsteen. Barack avec son micro et Springsteen avec sa guitare, tous deux exhortant les électeurs de Géorgie à se mobiliser.
