Huit mémorandums d'entente concernant la coopération dans plusieurs secteurs ont été signés, hier, à Mascate, entre l'Algérie et le sultanat d'Oman, au deuxième jour de la visite d'Etat du président Tebboune. Des finances au développement durable, en passant par l'enseignement supérieur, les affaires et la promotion des investissements, les documents cosignés par les ministres des deux Etats témoignent d'une volonté commune de porter le partenariat algéro-omanais à un niveau susceptible d'approcher l'excellence. En fait, les deux pays entendent visiblement densifier leurs relations dans de très nombreux domaines, dont la formation professionnelle et même l'organisation des expositions, des évènements et des conférences. C'est dire la précision atteinte par les discussions entre les deux pays. Il va de soi que pour chaque mémorandum, il y aura échange d'expérience et d'expertise, de sorte à ce que la relation «symbiotique» entre les deux pays trouve un prolongement dans un partenariat, plutôt discret, mais tout de même assez dense, à voir son historique. Et pour cause, le partenariat a déjà 8 sessions au compteur de la Commission mixte. La dernière en date s'est tenue en juin dernier à Alger. Les mémorandums signés, hier, à Mascate sont donc l'aboutissement naturel d'une coopération somme toute exemplaire, à tout point de vue. Ce n'est donc pas un hasard si le ministre des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, avait souligné «la dynamique prometteuse et bénéfique que connaissent les relations algéro-omanaises, ces derniers temps». Au plan de la vision politique concernant des questions régionales et internationales, mais aussi au niveau bilatéral où des pistes de partenariat concret sont ouvertes, montrant de «belles perspectives», soutenait le même ministre. La visite d'Etat du président Tebboune à Oman confirme ce niveau d'entente qui ne repose certainement pas sur des paroles creuses, mais bel et bien sur des projets ambitieux, dont quelques-uns sont aujourd'hui en exploitation. On en veut pour preuve l'entrée en production, en 2017, d'un investissement conséquent dans le domaine de la production d'engrais. La société mixte «AOA» pour la production d'engrais (urée et ammoniac) est le fruit d'un partenariat gagnant-gagnant entre entreprise omanaise, Spgh et le groupe Sonatrach. Le complexe produit annuellement 2,4 millions de tonnes d'urée et 1,350 million de tonnes d'ammoniac. Une partie de la production est déjà exportée. Un exemple parfait d'une association réussie et mutuellement profitable. L'ambition algéro-omanaise ne s'arrête pas là, puisque pas mal de projets dans les énergies renouvelables, l'agriculture saharienne, l'industrie pharmaceutique, les ressources minières sont effectivement lancés. Tous poursuivent le double objectif de l'intégration et de l'exportation à l'étranger. Cela pour dire que les mémorandums, signés hier, ne constituent pas l'entame d'un partenariat, mais son élargissement à des secteurs autres que strictement économiques. C'est, en fait, la preuve par neuf que la visite d'Etat vise à consacrer un véritable axe stratégique à plusieurs niveaux. La coopération entre les deux pays est véritablement dynamique et l'on est, dans les hydrocarbures, à un stade très pointu. On ne l'aurait pas deviné, il y a quelques années, mais l'ambition du sultanat d'Oman est extrêmement intéressante et complémente celle de l'Algérie. Les deux Etats ont conscience que l'un est la porte d'entrée en Afrique, alors que l'autre est un potentiel Hub au Proche-Orient pour les produits algériens. Qu'on en juge donc: «Le port de Salalah considéré comme le deuxième port le plus efficace au monde, avec 50 connexions directes sur toutes les routes maritimes, et celui de Duqm, dédié à l'énergie et les produits miniers.» Oman ne cache pas sa volonté de se hisser à hauteur des plus grandes nations en matière de technologies d'énergies renouvelables. L'hydrogène vert est un objectif que Mascate partage avec Alger. La détermination étant ce qu'elle est dans les deux pays, une ligne aérienne directe est plus que nécessaire pour densifier les relations économiques, mais également humaines. Les deux sociétés ont beaucoup de points en commun. Tebboune reçoit l'un des principaux actionnaires du groupe Bahwan Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a reçu hier, à sa résidence à Mascate, Saad Ben Suhail Almukhaini Bahwan, l'un des principaux actionnaires du groupe Bahwan et de la société algéro-omanaise des engrais AOA. L'audience s'est déroulée en présence du ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l'étranger, Ahmed Attaf, du ministre des Finances, Laâziz Faid, du ministre de l'Energie et des Mines, Mohamed Arkab, et du directeur général de l'Agence algérienne de promotion de l'investissement (Aapi), Omar Rekkache.