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Le choix de la lutte armée
Publié dans L'Expression le 31 - 10 - 2024

La lutte de Libération nationale, qualifiée à ses débuts d'évènement d'Algérie nécessita des opérations de maintien de l'ordre avant de reconnaître, bien plus tard après l'indépendance, qu'il s'agit d'une guerre qui a mobilisé plus d'un million de soldats. Il importe, cependant de préciser quelques repères et certaines données qui permettent de situer dans son contexte géo-historique notre pays, souvent mal connu à travers le monde, principalement des Français et ce, en dépit de sa proximité, de ses cent trente-deux années d'occupation et quelque huit cents mille émigrés algériens. Ces cent trente-deux années qui pèsent lourd dans l'histoire récente de notre pays, ont souvent occulté les siècles ayant précédé au point où certains ont pu se demander si ce pays avait seulement existé, avant le débarquement des troupes françaises à Sidi Fredj, le 5 juillet 1830. Ce jour-là, «L'Algérie était une terre désolée et déchue où l'Arabe campait depuis des siècles (...). Rien n'existait en 1830, tout fut édifié en un siècle», écrivait-on en 1930, lors de la célébration du «Centenaire de l'Algérie française».
La conquête de notre pays par la France, sous le roi Charles X, n'a pas été chose facile. Malgré la faiblesse numérique de la population, estimée à trois millions environ, au début de l'occupation des Français, la résistance sera vive. Si Alger tomba rapidement, il fallut deux sièges terribles (1836 et 1837), pour venir à bout de Constantine et le dernier bey, Ahmed, contraint de quitter la ville, tint tête onze ans encore dans les Aurès à l'envahisseur. De l'autre côté, Abdelkader, proclamé Emir en 1832 et de qui le traité de la Tafna, signé avec la France en 1837, reconnaissait l'autorité sur la plus grande partie des provinces de l'Oranie et d'Alger, jeta les bases d'une administration moderne, organisa son Etat, repris la lutte contre les Français, mais dut finalement s'incliner en 1847.
Ces deux grandes résistances vaincues, la «pacification» ne fut pas, pour autant, rapidement obtenue: soulèvement en 1859, en 1860, en 1864, un autre encore lancé en 1871 par El-Mokrani et Cheikh Aheddad, un autre encore en 1878, et dans les Aurès en 1879 et dans le sud oranais en 1881... La répression, le système des amendes infligées aux populations locales et les confiscations de terres finirent par l'emporter officiellement. Après avoir hésité de longues années sur la conduite à tenir, les gouvernements français successifs - royauté, république, empire, république à nouveau - passèrent d'une occupation militaire restreinte où les généraux détenaient, en fait, les pouvoirs, à une intégration administrative et à une colonisation de peuplement. L'Algérie était donc, depuis juillet 1830 une colonie, où le peuple n'était pas seulement opprimé nationalement, mais exploité honteusement après avoir été dépossédé de ses richesses et de ses biens. Pour ce faire, le pouvoir français de l'époque a fait de notre pays une colonie de peuplement, en caressant le rêve d'anéantir les populations autochtones et les remplacer par des colons venus, en grand nombre, non seulement de France mais aussi des pays du sud de l'Europe. L'administration du pays a été confiée aux colons et autres représentants du gouvernement colonial, après que furent détruites les élites locales et les organes traditionnels.
Après cela, il fut décrété que l'Algérie est devenue le prolongement de la France formée de trois départements français, en l'occurrence Alger, Oran et Constantine. Les territoires du sud couvrant le vaste Sahara étant considéré comme territoire militaire géré par les militaires.
Alors que les colons étrangers, à qui fut accordée globalement la nationalité française, étaient considérés comme citoyens français, les «populations algériennes» étaient considérées comme «indigènes», régis par le Code de l'indigénat, et deviennent ainsi taillables et corvéables à merci, et à qui il est refusé les droits les plus élémentaires, tant sur le plan politique, économique et social et en particulier le droit d'expression et d'association.
Cependant, si les troubles endémiques avaient cessé, dès la fin de la Première Guerre mondiale, l'opposition avait pris les armes politiques et des mouvements nationalistes musulmans ont vu le jour. Le mouvement «Jeune Algérien» entre 1908-1925, celle de la fédération des élus indigènes qui lui succéda en 1927, celle surtout de l'association des Oulémas à partir de 1940, accentuèrent la prise de conscience nationaliste.
À ces mouvements, il faut ajouter les partis politiques dont le plus important fut, l'Etoile nord-africaine, en 1927, qui se transforma, en 1937, en Parti du peuple algérien (PPA). Interdit, le Parti renaîtra après la Seconde Guerre mondiale sous le nom de Mouvement pour le Triomphe des libertés démocratiques (MTLD). Dans le bouillonnement qui précéda la guerre de 1939, bien d'autres voix s'élevèrent; il fallait s'unir. C'est ainsi que fut réuni le congrès musulman de 1936, qui dressa un catalogue précis des revendications sous le titre de «Charte revendicative du congrès». Elles n'auront pas satisfaction, et les projets de réforme Blum-Violette, pendant le Front populaire, n'aboutiront pas.
La guerre qui éclata, relégua pour un temps les problèmes politiques et sociaux. Pas pour longtemps. Du Manifeste du peuple algérien lancé par Ferhat Abbas et vingt-huit autres élus algériens en 1943, à la déception des musulmans après les hostilités où ils avaient combattu aux côtés des Français, à la rage qu'ils éprouvèrent après la dure répression des manifestations de Sétif et de Guelma en 1945, le sentiment nationaliste ne fit que se conforter. Entre les différentes oppositions à la France - pour le principal: voie légaliste et pacifique ou recours aux armes- un rapprochement s'imposait. Le MTLD qui avait vu croître son audience, se divisait entre plusieurs tendances; messalistes, centralistes, partisans d'une direction collégiale, et militants de la lutte armée regroupée au sein de l'Organisation spéciale (OS). Cette dernière durcit sa ligne; clandestinité totale et action directe, et forma le Comité révolutionnaire d'union et d'action (CRUA) au primtemps1954.
Dirigé par neuf membres, le CRUA lance les bases d'un Front de Libération nationale (FLN) et d'une Armée de Libération nationale (ALN). Il déclencha la première action le 1er novembre 1954, à 0 heure: une cinquantaine d'attentats. Le pays est entré en guerre pour huit ans.
*Ancien moudjadid


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