Le chef de l'armée soudanaise, le général Abdel Fattah al-Burhane, a opéré un remaniement ministériel avec «le remplacement de quatre ministres, dont ceux des Affaires étrangères et des Médias», a affirmé la télévision soudanaise. Les commentaires n'ont pas tardé à se faire manifester par es médias soudanais qui se sont interrogés sur les tenants et les aboutissants de ce remaniement ministériel en plein guerre. Dans ce registre, l'ONU a souligné au sujet de ce dernier remaniement en indiquant que «l'annonce faite dimanche soir intervient alors que ce pays d'Afrique de l'Est connaît le plus important déplacement de population au monde, est menacé de famine et à la recherche d'une aide internationale», a-t-elle mentionné. Le Conseil de souveraineté transitoire, au pouvoir au Soudan, avait aussi déclaré que «le général Burhane avait approuvé notamment le remplacement des ministres des Affaires étrangères, des Médias, des Affaires religieuses et du Commerce», a-t-il indiqué. Les commentaires se sont tous focalisés sur le contexte dans lequel s'est déroulé ce dernier remaniement gouvernemental, en considérant que la conjoncture qui est caractérisée par une guerre ne «pouvait» permettre d'opter pour un remaniement ministériel. À ce propos, l'histoire est pleine de ce genre de situations où un Président d'un pays en pleine guerre procédait à des changements et des remaniements de son gouvernement en fonction de l'enjeu politique et de la gravité de la situation. Il faut rappeler dans ce sens qu'une guerre civile a débuté en avril 2023 opposant les militaires aux paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), sous le commandement de son ancien adjoint, Mohamed Hamdane Daglo. Et cette guerre continue d'emporter des victimes civiles dans son sillage et aggrave la situation humanitaire dans le pays, en causant des déplacements forcés massifs et une famine historique. Selon des observateurs soudanais, la montée de la violence dans l'Etat d'Al-Jazira, au sud de la capitale Khartoum, et dans la vaste région du Darfour-Nord, à l'extrême ouest du Soudan, à la frontière du Tchad, ont été les causes directes de ce dernier remaniement gouvernemental. Les nouveaux ministres sont «Ali Youssef al-Sharif, le nouveau chef de la diplomatie, un diplomate à la retraite qui fut auparavant ambassadeur du Soudan en Chine et en Afrique du Sud, succède à Hussein Awad Ali, qui occupait ce poste depuis sept mois. Le journaliste et présentateur de télévision Khalid Ali Aleisir, basé à Londres, a été nommé ministre de la Culture et des Médias», a affirmé la télévision officielle soudanaise. Il faut rappeler que le général Abdel Fattah Al-Burhane, commandant de l'armée et dirigeant du Soudan en guerre, est arrivé lundi au Caire «où il doit rencontrer le président égyptien, Abdel Fattah Al-Sissi». Entre temps, la situation sécuritaire au Soudan se dégrade. Les médias locaux ont rapporté que «10 civils ont été tués dans la nuit de lundi à mardi lors d'une attaque attribuée aux paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) dans l'Etat d'Al-Jazira, dans le centre du Soudan», ont-il affirmé. Le Comité de résistance de Madani a déclaré dans un communiqué que «les FSR avaient tué, dans la nuit de lundi, 10 civils dans le village de Barborab, à 85 km au nord-est de Wad Madani, la capitale de l'Etat d'Al-Jazira», a-t-il signalé. La violence a provoqué, selon les sources des humanitaires de l'ONU «la mort de 200 personnes, selon les autorités et des médecins. Elle a aussi entraîné le déplacement d'environ 135000 personnes vers les Etats de Kassala et Gedaref», précisent les sources des membres du bureau des affaires humanitaires de l'ONU. Quant au Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef), il a signalé que «5 millions d'enfants ont été déplacés au Soudan en raison du conflit entre l'armée régulière et les Forces de soutien rapide (FSR) qui se poursuit depuis la mi-avril 2023», et d'ajouter : «Le Soudan est confronté à la plus grande crise de déplacement d'enfants au monde. Beaucoup d'entre eux ont été déplacés au moins deux fois depuis le début de la guerre l'année dernière», indique-t-on.
