L'affaire des dossiers ravis depuis le 10 octobre par le Hamas n'a pas fini de causer des troubles majeurs dans les centres de décision de l'armée et les autres institutions de l'Etat sioniste. Le nouveau scandale de fuite des dossiers «secrets» qui retrace le grand mensonge pour s'accaparer de la bande de Philadelphie vient de donner un coup dur à l'establishment, en abattant le ministre de la Défense en temps de guerre. Rappelons qu'au tout début de cette guerre d'extermination, le 7 octobre 2023, les résistants palestiniens n'ont pas seulement pris des prisonniers mais aussi des dossiers secrets des services de renseignements israéliens. Cette faille a provoqué une guéguerre interne qui n'a pas cessé depuis le début. C'est à partir de là que Netanyahu est devenu l'homme le plus puissant dans la nomenklatura, en accusant tous les services de faillite depuis ce jour-là. Leur procès devait se tenir en juillet dernier. Et chacun s'est choisi un avocat pour se défendre le jour «J». Mais le procès n'a pas eu lieu et Netanyahu a gardé l'avantage sur les militaires en s'imposant comme chef suprême. Il vient de réaliser un coup magistral en chassant Gallant, ministre de la Défense, en le remplaçant par son ami Yesraili, qu'il a introduit récemment dans le staff du gouvernement mais sans portefeuille, en attendant l'opportunité de faire dégager Gallant. Ce dernier s'était démarqué du lot, en allant deux fois à Washington pour demander des armes et évoquer une conclusion des négociations avec le Hamas. Il est devenu de la sorte «l'homme des Américains». Car tous ses déplacements et ses rencontres au plus haut niveau avec des responsables américains se sont faits sans l'approbation de Netanyahu. Gallant a évolué, ensuite, exécutant à la lettre les ordres de Netanyahu et prenant à son compte son discours triomphaliste, truffé de mensonges sur le cours de la guerre à Ghaza puis au sud du Liban. Il pensait endormir son adversaire, même si son remplaçant était en attente de désignation au poste. Puis il y a eu les fuites d'un prétendu film Sinouar, comme quoi il allait passer vers un autre pays, lui et les détenus sionistes, pour ne pas faire cesser la guerre. Ce jeu a marché entre les chefs jusqu'au jour de la mort au combat de Sinouar. Des proches de Netanyahu ont divulgué l'affaire sur le jeu de Netanyahu qui a fait passer son astuce pour un vrai plan de guerre. Et ce fut le scandale et le retour de manivelle où les chefs du Mossad et du Shabak ont trouvé l'occasion pour se venger de Netanyahu. L'opposition est entrée dans le jeu ainsi que les familles des prisonniers qui sont sorties dans les rues, avec des slogans n'épargnant ni le boss ni sa femme, qui s'était réconciliée avec Yesraili, le remplaçant de Gallant. Mais Netanyahu, qui a plus d'un tour dans son sac, est sorti le jour du scrutin aux Etats-Unis, qui ne pouvaient réagir en pareille situation, en chassant Gallant qui, désabusé, a décidé de quitter la vie politique, en allant à coup sûr vivre aux Etats-Unis ou ailleurs, loin de cette anarchie ambiante. Sur l'autre flanc, le monde a découvert que Netanyahu n'est qu'un menteur, qu'il mène une guerre coûteuse pour ses propres intérêts et les siens. En agissant le jour du scrutin, il était certain que les démocrates avaient perdu d'avance la bataille en alignant une femme qui n'est pas américaine de souche. Il était partant pour Trump depuis très longtemps et savait que ce dernier serait à ses côtés, avec ses actions rocambolesques d'un politique qui ne tient pas compte des règles de seigneurie. Cela étant, Netanyahu doit faire désormais face à une immense contestation de la population israélienne qui dénonce sa politique suicidaire et exige le retour des prisonniers sionistesau plus vite.
