L'absence d'une stratégie de transport à Constantine a souvent constitué un vrai casse-tête pour les usagers. Ces derniers sont obligés de faire escale pour éviter de prendre des taxis dont les tarifs sont particulièrement élevés, en empruntant des bus. Ces derniers ne sont pas à l'image d'une ville comme Constantine. La majorité, notamment les privés, sont dans un très mauvais état où le manque d'hygiène est flagrant. Des pannes sont parfois provoquées par les propriétaires eux-mêmes, obligeant les voyageurs à descendre et prendre le bus suivant, mais aussi les risques d'incendies. Plusieurs cas ont été signalés en été. Ce n'est pas tout, puisque le transport privé ne va pas au-delà de 18 h. La répartition des lignes demeure, quant à elle, discrétionnaire. À titre d'exemple, certains quartiers ou cités de Constantine n'ont pas de bus et les habitants sont contraints d'aller à pied, sur un km, pour trouver des transports en commun, sinon ils doivent prendre un taxi à 300 ou 400 DA. C'est le cas des habitants de la cité du 20 Août ou encore la zone industrielle Palma. C'est peut-être dans ce sens que la direction des transports de la wilaya est sur le point de dresser un plan visant à assainir et moderniser les lignes de transport en ville, quoique cette initiative relève d'une directive ministérielle visant à réorganiser et à redistribuer les lignes de transport sur les routes, ce qui est une bonne nouvelle pour les usagers. On croit savoir que le projet, qui en est à ses dernieres procédures pour être mis en oeuvre, concerne 99 lignes. Les conclusions de cette révision ont permis la création de 11 trajets inter-wilayas, avec, a-t-on confié, «28 nouvelles opportunités d'exploitation». Pour ce qui est du transport suburbain, «18 lignes ont été retenues, offrant 104 possibilités d'investissement». Pour le transport urbain, «188 bus seront répartis entre 33 lignes, tandis que le transport rural comptera 37 lignes, avec 176 bus disponibles». La perspective tend à remplacer les lignes «mortes» pour établir un système de transport actif et impartial. Le plan vise, entre autres, l'accueil des demandes d'investissement une fois qu'il sera rendu public. L'ouverture des lignes sera exécutée en coordination avec la société civile et les autorités locales, notamment la Commission des transports et de la circulation de chaque commune. On confie également qu'un «nouvel itinéraire a été ouvert pour répondre à la demande des citoyens». Celui-là est prévu pour relier « la zone de la colline de Zouaghi Slimane au quartier des 1 100 Logements, en passant par plusieurs haltes clés telles que le quartier Belhadj et la station du tramway». Parallèlement, «le service a déjà débuté sur la ligne reliant Aïn Nahas à la nouvelle ville d'Ali Mendjeli, avec deux investisseurs en activité et un troisième en attente de finalisation des démarches administratives», ajoute la même source. La direction des transports assure que «l'ensemble de la wilaya est couvert, à l'exception de certaines zones peu attractives pour les investisseurs, en raison de leur faible rentabilité». La direction s'est également penchée sur la nécessité d'encourager les conducteurs, sur décret ministériel, appelant les chauffeurs à suivre des formations pour l'obtention un certificat de compétence professionnelle, lequel d'ailleurs, sera exigé et contrôlé à partir de l'année prochaine. Mais cette attestation comprend-elle une éducation comportementale des utilisateurs, confrontés souvent à des chauffeurs de mauvaise humeur, pour ne pas dire indisciplinés? I