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LETTRE À RENE DE KAMEL BOUCHAMA
Publié dans L'Expression le 15 - 11 - 2006

«c'est le style d'un militant algérien qui voudrait attirer l'attention de son ami français.»
Rappeler «un passé fait de souffrance et de misère» qu'occulte ou soulève, sans la moindre retenue morale ou politique, la loi du 23 février 2005, adoptée par le Parlement français, est-ce une gageure? Pas du tout. Kamel Bouchama, adroitement, avec son nouveau livre Lettre à René, nous ramène à cette drôle de réalité: «la guerre des mémoires» où le courant des révisionnistes nostalgiques rêvent encore au temps des colonies, de l'esclavage, des sévices, des crimes impunis et de la torture institutionnalisée dont furent victimes les populations des territoires colonisés, et où, par exemple, «l'Arabe de service» était toujours un emploi réservé à l'indigène.
L'article1 de cette loi annonce...la couleur: «La Nation exprime sa reconnaissance aux femmes et aux hommes qui ont participé à l'oeuvre accomplie par la France dans les anciens départements français d'Algérie, au Maroc, en Tunisie et en Indochine ainsi que dans les territoires placés antérieurement sous la souveraineté française...» Que serait donc au vrai, cette relation singulière de la France et de l'Algérie, à laquelle travaillent, sporadiquement, «en surface et dans les profondeurs», certains mouvements politiques français dans l'intention de brouiller les mémoires et de stopper la recherche scientifique par l'interrogation de l'histoire, de la culture et de l'actualité?
Bouchama tente, sans donner de leçons ni même de cours, l'expérience pratique du militant hautement cultivé et fort pédagogue auprès de qui, comme à l'école du soir, viendraient, librement pour «apprendre et comprendre», les adultes qui seraient en quête de vérité sur leur vécu en Algérie, terre de toute façon foncièrement étrangère pour eux, car terre conquise par les armes -puis reconquise par les armes-, car terre spoliée, car terre meurtrie par les tout premiers pionniers de la colonisation et par leurs suivants.
À cet effet, Bouchama adresse une longue lettre à René qui est «tout simplement, un Français, nous informe-t-il dans une introduction, que mon imagination a choisi comme ancien élève dans ma classe, pendant la colonisation, et député à l'Assemblée nationale française, présentement.» Il l'invite à connaître et, petit à petit, à reconnaître, peut-être -nous le saurons bien s'il y a une réponse de quelque René réel de France-, les erreurs commises dans le contexte de la colonisation par «les prétendus ´´pacificateurs´´ de l'ordre colonial français qui, par leurs fidèles suppôts d'aujourd'hui, persistent dans leurs convictions, pour occulter, à l'heure de la vérité, leurs crimes contre notre peuple..., en somme contre l'humanité.»
Autrefois, en Algérie..., ainsi aurait pu commencer la relation épistolaire avec René. Deux camarades de classe; et sans aucun doute, «deux bons camarades», assis à la même table, suivent les mêmes cours, les mêmes leçons. Aujourd'hui, l'un est toujours Français et vit quelque part en France; l'autre est enfin officiellement Algérien et vit toujours quelque part en Algérie.
Chacun de ces deux anciens camarades -chacun de son côté, chacun à sa manière, c'est là naturellement la belle et libre différence- sent, se doute, sait que l'autre a une existence bien remplie, qu'il a une famille, qu'il a un travail pour nourrir et élever ses enfants, et les éduquer.
Le souvenir d'un contact avec l'humain qui reste humain, c'est-à-dire qui n'est ni niaise nostalgie, ni défectueuse mémoire, mais plutôt une juste reprise de la vie et un équitable respect de la vie pour enrichir d'une nouvelle touche d'amitié, l'amitié sans infirmités, tel est le sens et non la perfection de l'Homo sapiens.
Sa perfection, sa tendance à la perfection, est d'être conscient du rouge qui lui monte ou qui ne lui monte pas au visage, sinon le camarade de l'autre côté de la mer, ici ou là-bas, n'a pas de raison d'avoir raison.
Rappeler «un passé fait de souffrance et de misère» pour comprendre que «l'Algérie s'est résolument tournée vers le progrès», c'est instaurer un débat, établir des rapports sereins entre mémoire et histoire, entre deux peuples baignés par la même mer, la Mé-di-ter-ra-née, berceau de chaleur humaine, de civilisation, de beauté et de bonté. C'est tout à fait par là que sincèrement, honnêtement s'ouvrent les portes de l'avenir entre Français et Algériens...


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