De «graves crimes» ont été commis par l'armée d'occupation sioniste contre des civils lors de l'assaut de l'hôpital «Kamal Adwan» et des zones environnantes dans le nord de la bande de Ghaza, soutient l'Observatoire euro-méditerranéen des droits de l'homme (Euro-Med Human Rights Monitor), affirmant avoir recueilli des «témoignages poignants» sur ces crimes. Des crimes qui comprennent «des meurtres délibérés, des exécutions sommaires, ainsi que des agressions sexuelles et physiques contre des femmes et des filles des équipes médicales et des femmes déplacées dans le secteur», détaille-t-il. Les unités de l'infanterie et des forces blindées sionistes avaient pris d'assaut l'hôpital «Kamal Adwan» et ses alentours vendredi, après des semaines de siège, de bombardements aériens et tirs d'artillerie, et d'attaques ciblées contre le personnel médical et technique travaillant dans l'hôpital. Des attaques qui avaient mis à mal les capacités opérationnelles de l'hôpital en ciblant les générateurs d'électricité et les équipements de production d'oxygène. Selon les témoignages recueillis par l'équipe de terrain d'Euro-Med Monitor et publiés hier, les forces sionistes ont notamment fait exploser des robots piégés près de plusieurs maisons habitées, provoquant leur effondrement et tuant les civils qui s'y trouvaient. Les soldats de l'armée sioniste ont également exécuté sur place des civils, dont certains étaient blessés et d'autres portaient des drapeaux blancs. Ces témoignages font état également de la détention par l'armée sioniste de «dizaines de femmes et de jeunes filles, les soumettant à de graves abus, ainsi qu'à des traitements dégradants portant atteinte à leur dignité humaine». Les témoignages documentés par l'équipe d'Euro-Med Monitor, lors de la même agression, révèlent que «des infirmières, des patients et leurs compagnons à l'hôpital Kamal Adwan ont été soumis à des actes assimilables à des violences sexuelles». « Les soldats sionistes ont forcé les femmes et les filles à retirer leurs vêtements sous les menaces, les insultes et les injures visant leur honneur. Plusieurs femmes et filles ont également déclaré avoir été harcelées sexuellement», ajoute l'Observatoire, affirmant, en outre, que les forces sionistes ont «évacué de force tous les habitants de la zone, les obligeant à fuir en dehors du gouvernorat du nord de Ghaza». Au cours de cette opération, l'armée d'occupation a kidnappé des dizaines de personnes, y compris des membres d'équipes médicales et de services, comme le docteur Hossam Abu Safyieh, directeur de l'hôpital Kamal Adwan, et le journaliste Islam Ahmed. Au cours de l'assaut, les forces d'occupation ont «détruit et brûlé la plupart des sections de l'hôpital Kamal Adwan après l'avoir frappé avec des obus», indique cette organisation, relevant que «plusieurs membres du personnel de l'hôpital ont été tués alors qu'ils tentaient d'éteindre des incendies dans l'une des sections de l'hôpital, qui a été complètement mise hors service». L'ONG appelle, à ce titre, les organes compétents des Nations unies à «lancer une enquête immédiate» sur les crimes commis par l'armée sioniste lors de son assaut sur l'hôpital Kamal Adwan et ses environs. Elle souligne la nécessité d'activer les mécanismes légaux pour «tenir responsables les auteurs de violations des droits de l'homme, y compris les individus, les dirigeants politiques et les responsables militaires impliqués dans de tels actes».Le système international «a fait preuve d'une incapacité scandaleuse à respecter son engagement à protéger les civils et à mettre fin au génocide» que l'entité sioniste commet contre les Palestiniens à Ghaza, déplore l'observatoire, estimant que l'incapacité des Etats à remplir leurs obligations légales de mettre fin au génocide «les rend internationalement responsables de ces atrocités». Euro-Med Monitor réitère, ainsi, ses appels à toutes les parties internationales et onusiennes concernées pour qu'elles agissent «immédiatement» afin de «remplir leurs obligations légales de mettre fin au génocide à Ghaza, d'imposer un embargo complet sur les armes à (l'entité sioniste), de le tenir responsable de tous ses crimes, et de prendre des mesures concrètes pour protéger les civils palestiniens». L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a quant à elle demandé hier à l'entité sioniste de libérer le directeur de l'hôpital du nord de la bande de Ghaza arrêté après le raid criminel sur l'établissement. «L'hôpital Kamal Adwan est hors service depuis le raid, l'évacuation forcée des patients et du personnel et la détention de son directeur. On ne sait pas où il se trouve. Nous demandons sa libération immédiate», a écrit sur X le directeur général de l'OMS Tedros Adhanom Ghebreyesus. « Les hôpitaux de Ghaza sont redevenus des champs de bataille et le système de santé est gravement menacé», a-t-il estimé. Selon l'OMS, les patients dans un état critique à Kamal Adwan ont été transférés à l'hôpital indonésien, «qui est lui-même hors service». Selon Tedros Adhanom Ghebreyesus, «l'hôpital Al-Ahli et l'hôpital de réadaptation Al-Wafa de la ville de Ghaza ont également été attaqués aujourd'hui et tous deux sont endommagés». « Nous le répétons: arrêtez les attaques contre les hôpitaux. Les habitants de Ghaza doivent avoir accès aux soins. Les humanitaires doivent pouvoir fournir une aide médicale. Cessez le feu!», a-t-il conclu. L'hôpital Kamal Adwan était le dernier grand hôpital encore opérationnel dans le nord du territoire palestinien dévasté par plus d'un an de guerre. Le ministère de la Santé pour la bande de Ghaza a annoncé, hier, qu'au moins 27 personnes avaient été tuées au cours des dernières 24 heures. Cela porte le bilan total à 45 541 morts, a-t-il indiqué dans un communiqué, ajoutant que 108338 personnes avaient également été blessées, et qu'un certain nombre de victimes se trouvent encore sous les décombres et sur les routes, les forces d'occupation empêchant les ambulances et les équipes de la Défense civile de leur porter secours.