Les hydrocarbures feraient partie du passé et seules les nouvelles productions auraient droit de cité. La compétition internationale serait à son summum. Si d'ici là le pays n'a pas entrepris le démarrage sur le marché international, il ne ferait qu'un piètre figurant dans l'arène et souffrirait des carences économiques et de suffisances alimentaires d toutes sortes. La foire de la production nationale a fermé ses portes hier. Et l'heure est au bilan. Le flux humain sur le Palais des expositions a été considérable pendant le week-end et les appréciations des clients l'ont été autant. Tous s'accordent à dire qu'ils ont été surpris par la production locale, surtout dans l'électroménager où ils ont exprimé de bonnes appréciations. Mais cela ne suffit pas à dire qu'il y a un vrai démarrage de la production nationale, tant qu'il n'y a pas une production 100% nationale. Le montage de pièces importées ne fait pas le label du produit. Il faudrait qu'il soit fabriqué entièrement au niveau local. Mais cela n'est que question de temps, puisque les compétences existent et n'attendent que l'opportunité pour se mettre à l'œuvre. À présent, toutes les conditions sont réunies pour donner une poussée à la création locale, y compris dans la technologie qui ne constitue plus un défi. En sus, il y a toutes sortes de soutiens accordés par l'Etat aux jeunes entrepreneurs pour les pousser à aller de l'avant. L'occasion est unique en son genre pour booster la création locale et, dans le prolongement, la production nationale pour tourner la page, dans cinq ans, en se basant sur ladite production nationale, y compris alimentaire, qui constitue le cheval de Troie dans la suffisance alimentaire. Le pari lancé est fixé donc à 2030 où les entrées des exportations, hors hydrocarbures, seraient de l'ordre de 29 milliards de dollars. Le défi n'est pas très élevé si on tient compte des nouveaux gisements de minéraux qui entrent en jeu et la production agricole, notamment au Sahara, qui prendrait un essor important dans le moyen terme. À cet effet, il y a un nouveau ministère qui a été créé pour s'occuper uniquement des investissements pour booster l'économie nationale dans les différents secteurs de production. Car il est primordial de tout changer et dans l'action et dans les comportements parce qu'il ne suffit plus de lécher les hydrocarbures jusqu'à leur assèchement pour revenir à la mendicité, aux portes du FMI, comme par le passé, quand le prix du baril avait chuté à son niveau le plus bas. Autres temps, autres mœurs, l'ère des rentiers est révolue, désormais il est question de retrousser les manches pour créer une plus-value, selon les normes universelles, au lieu de se vanter de figurer parmi l'élite dans le monde qui nous entoure, sans rien créer, sans rien oser faire. Rappelons qu'il y a deux ans seulement, les entrées tournaient autour de 7 milliards de dollars seulement. La valeur des exportations globales de l'Algérie s'est élevée à 55,5 milliards de dollars, en décembre 2023. Il y avait eu un net recul, de 10 milliards par rapport à l'année précédente. Mais depuis que les conflits régionaux ont repris, les prix des hydrocarbures ont monté en flèche. Ce qui explique aussi, mais en partie, les conflits ou les effets de la pandémie générés qui viennent booster les prix des matières première ou des médicaments. Il faut garder à l'esprit que tant qu'on n'a pas une suffisance alimentaire et des entrées propres, hors hydrocarbures, on reste à la merci de n'importe quelle crise naturelle ou préfabriquée. À cet effet, le nouveau ministre avait tablé sur « la diversification des exportations, la conjugaison des efforts de tous les acteurs sans exception, l'efficacité de la performance et l'application rigoureuse des décisions prises ». La politique qui serait en voie de se fixer porte sur les nouveaux débouchés, dans le cadre 2020-2030. Il y a comme une mobilisation accrue autour de cette option où l'accent est mis sur la rénovation et la création. En guise de rappel, Zitouni, dont le département s'est scindé en deux ministères, disait que les exportations hors hydrocarbures avaient bondi de 45% entre 2020 et 2024, soit de 7 milliards de dollars. Les produits manufacturés ont réalisé une performance de plus de 55%, soit 6,2 milliards de dollars en 2022. Les produits agroalimentaires ont grimpé de 11% alors que les exportations des produits de pêche ont grimpé de 66%. L'Algérie a réalisé une autosuffisance alimentaire, indique-t-on, en produits manufacturés (pâtes, boissons, biscuits, etc.) avec un excédent de 49 millions de dollars en 2023. Pendant les quatre dernières années, les exportations hors hydrocarbures ont évolué de plus se 45 %. Les matériaux de construction (ciment et fer à béton) ont rapporté une valeur de 1,3 milliard de dollars en 2023. En 2023, l'Algérie a vendu 46 mille tonnes de ciment aux USA. Il y a évolution y compris dans les produits de nettoyage, soit plus de 119 millions de dollars, et les exportations cosmétiques autour de 3,8 millions de dollars, ainsi que le verre plat et d'autres produits.