Il y a des communes riches et des communes pauvres, comme il y a des maires compétents, représentatifs et au fait des besoins de leur population et des maires sans aucune compétence. Inutile de se voiler la face. Le projet du nouveau Code communal semble répondre à un tas de questions de ce genre. Mais le noeud gordien réside dans la gestion de la commune. Car on ne peut répondre aux voeux de ses électeurs si on ne peut gérer convenablement sa commune. C'est cet aspect qui fait la priorité. Viendront après les autres aspects comme les prérogatives, les assurances accordées pour protéger les maires contre les dépassements, enfin les mettre à l'abri des décisions farfelues que personne ne peut ignorer. Le temps où le maire était présenté comme un saint, dans les années 60-70 est révolu. On veut qu'il soit désormais, à l'écoute des préoccupations de sa mairie, mais seul à agir, à répondre à leurs besoins vitaux comme les infrastructures de base, des voies de communication, d'eau, d'électricité, de branchement de fibres optiques autant nécessiteuses par les temps qui courent, les zones industrielles de la commune à gérer, les logements, les terres appartenant au domaine public, etc. Le maire sera dès lors,la cheville ouvrière de sa commune parce qu'il sait de quoi elle est faite et est au fait de ses capacités. Et si sa commune n'est pas riche, le prochain code prévoit, dans sa mouture, les entraides avec les autres communes parce qu'en réalité la commune n'est pas une propriété de ses responsables mais un bien du peuple qui y vit et qui y prospère. Car on constate dans certaines régions du pays que des communes sont restées à l'âge de la pierre, depuis l'indépendance, pendant que d'autres sont devenues des mégapoles avec des zones industrielles très prospères, une agriculture parfaite qui répond aux besoins de la cité, des constructions agréables où il fait bon vivre et un système de transport adéquat, une école saine, des stades de sport, etc. Le prochain Code accordera plus de prérogatives aux maires, les mettra à l'abri des dépassements et leur accordera plus d'autorité. Le nouveau code va donner plus de facilité de transfert des moyens financiers au lieu d'attendre une éternité pour lancer un quelconque projet jusqu'à sa surévaluation ou dévaluation. Comme est prévue la révision de la fiscalité locale. Le maire, une fois mis en sécurité avec les prérogatives dont il va disposer, sera le maître à bord dans sa commune. Il pourra décider de tout. Désormais, la route qui mène à la commune ne sera plus interdite à la circulation et le maire ne se cachera plus pour éviter les questionnements de sa population. Il deviendra le maire d'antan qui prenait le café avec ses élus à écouter leurs propos et se faisait une idée de leurs préoccupations et des hauts et des bas de leur quotidien.La maire deviendra de ce fait la vitrine de sa commune. A travers lui, on se rendra compte de l'état de santé de sa population. A travers lui, on saura si sa commune est prospère ou pauvre. Quand on voyage à travers le territoire du nord au sud, d'est en ouest, on mesure les décalages d'une ville et par rapport à une autre. A peu de distance, d'un village à un autre, on s'aperçoit qu'en cet endroit on dispose de tout et qu'il y a une activité commerciale et une création de richesse sans commune mesure et une autre qui navigue à vue, sans vision claire et sans ressources conséquentes pour lancer de bons projets. En vérité, il n'y a pas une commune pauvre et une autre riche. Il y a des hommes et femmes qui bougent et qui créent des richesses, si on les laisse faire, et d'autres endroits où le citoyen lambda ne peut rien oser faire parce qu'il y a des freins et des sens interdits partout. Avec la politique de relance économique annoncée, on est en droit de rêver à un nouveau mode de vie où les idées vont germer et vont trouver preneurs. Il y a un fait certain; on ne peut boire et reboire le pétrole jusqu'à la fin du monde. Notre territoire est immense et riche. Dieu sait que l'Algérien, de manière générale, a des compétences énormes qu'il suffirait de lui donner la chance pour les exploiter. En ce sens, le rôle du maire est primordial. Les prochains maires qui sortiront des «urnes» auront la lourde tâche de prendre des initiatives, à se tourner vers ces jeunes créateurs en herbe, en leur ouvrant les voies pour tenter leurs chances pour créer une plus-value Ainsi, le nouveau Code communal apporte une bouffée d'air salvatrice pour toutes les communes qui se valent toutes en droits et en devoirs.