Le président-directeur général de Sonatrach, Rachid Hachichi, a annoncé l'intention du groupe pétrolier de développer une industrie de pointe dans la production d'engrais et de produits chimiques. Le P-DG a fait cette déclaration lors d'une visite au complexe Fertial, filiale du groupe Asmidal, à Annaba. Cette initiative s'insère dans la politique de diversification du groupe à valoriser ses ressources mais, surtout, à apporter un coup de pouce au secteur de l'agriculture qui compte parvenir à l'autosuffisance alimentaire dans des délais limités, en réduisant au minimum les importations. Le complexe Fertial d'Annaba semble répondre à ce choix qui est mûrement réfléchi et pendant longue date. La société devrait produire 5,4 millions de tonnes d'engrais par an en créant 12 000 emplois, en phase de construction, et 6 000 emplois directs et 24 000 indirects. Le projet est très ambitieux et ne date pas d'hier. À cet effet, le groupe a lancé un concours national de recrutement pour soutenir, y compris des projets d'envergue internationale parce qu'il devrait entrer en compétition avec les autres leaders de par le monde dans la fabrication des engrais. En 2022, ce projet était déjà en herbe, suite aux tensions dues à la guerre d'Ukraine et son impact sur le marché des produits alimentaires. En conséquence, le marché des engrais a subi les effets de cette guerre. À cette époque, l'Algérie exportait déjà 7 millions de tonnes d'engrais manufacturés et de produits semi-finis. En février dernier, le ministre de l'Energie et des Mines, Mohamed Arkab, avait annoncé la récupération par Sonatrach de l'entreprise Fertial, dont les parts du Grupo espagnol Villar Mir (GVM) ont été toutes cédées à Asmidal (filiale de Sonatrach), rappelle-t-on. «L'entreprise Fertial relève désormais à 100% de Sonatrach, ce qui profitera à l'économie nationale», avait indiqué Arkab lors d'une plénière à l'Assemblée populaire nationale, consacrée aux questions orales. Le Groupe espagnol Villar Mir avait cédé à Asmidal (filiale du groupe Sonatrach) la totalité de ses parts dans l'entreprise Fertial, mettant ainsi un terme au différend les opposant, en arbitrage international, avait annoncé la compagnie nationale des hydrocarbures. À cet effet, Asmidal détient la totalité de l'entreprise Fertial, spécialisée dans la production des engrais, sachant que, par le passé, les actions de cette entreprise étaient partagées entre le GVM (49%) et Asmidal (51%). Répondant à une question concernant la possibilité de relancer l'activité de l'unité d'Asmidal, spécialisée dans la production des détergents et des produits chimiques, dissoute en octobre 2011, le ministre avait précisé que «la relance de son activité par Sonatrach s'inscrit dans le cadre de la stratégie actuelle du groupe», rappelle-t-on. À ce propos, le ministre avait mis l'accent sur la nécessité de «rattacher cette unité au groupe Asmidal pour la production des matières pétrochimiques à valeur ajoutée, à savoir les engrais et les fertilisants qui connaissent une demande accrue sur le marché». Aujourd'hui, dans le plan de relance économique tous azimuts, l'Algérie met les bouchées doubles, en pariant sur le domaine de l'agriculture qui constitue l'ossature du projet parce que, sans indépendance économique viable, cet objectif ne serait pas atteint. En multipliant les sources de financements des projets en cours, dans leur diversité, il y a comme un mouvement d'ensemble qui touche tous les domaines de création d'emplois et de diversification des idées porteuses. Comme l'agriculture constitue à elle seule la sécurité alimentaire, ce projet est fondamental pour le devenir de toute nation. Il faut, par conséquent, rassembler les éléments qui vont ensemble pour éviter les pannes séculières qu'on connaît quand on est dépendant de tel ou tel produit qui entrave la machine en marche. Les instabilités dues aux crises qui entravent la marche du monde vers un idéal semblent évoluer vers le pire. Et l'on a vu, dès le début de la crise Russie-Ukraine qu'il y a eu deux produits fondamentaux qui ont été touchés par les effets du conflit: le blé et le pétrole. Avec la guerre au Moyen-Orient, la dépendance est devenue plus accentuée et moins contrôlée. D'où cette prise de conscience de prendre ses devants pour éviter de subir les aléas des conflits qui pourraient se démultiplier dans les années à venir.