Par Nordine BEKHTAOUI Né à El-Kelaâ, un village relevant de la commune de Tigzirt dans la wilaya de Tizi Ouzou, Hamid Meddour est chanteur, auteur-compositeur et interprète. Il est l'auteur d'un album sorti en 2016. Aux portes de la cinquantaine, Hamid a connu le domaine de la musique dès sa verte jeunesse. Il débute d'abord en tant que percussionniste. Avec sa derbouka synthétique qu'il achète en 1987 alors âgé de 12 ans, Hamid est incontestablement le plus jeune percussionniste de la région. La chance lui a été accordée dans un premier temps, par Rabah Zekari. Il accompagne, par la suite Arezki Oultache, Hamidouche, Akli Yahiaten, Ali Ferhati, Moh Ouali Hakem, Moh Hakkoum et bien d'autres encore. Il a travaillé avec des bras dans le genre du chaâbi dont feu Hamid Lakrib. Hamid Meddour a joué dans la plupart des universités du pays et il a enregistré dans les studios de la Radio nationale. Hamid se sépare de la derbouka vers le début des années 2000 ; il se souvient avoir raccroché après un gala donné par Rabah Zekari et Moh Rahani. Rien n'arrive jamais par hasard. Dès l'entame du nouveau millénaire, avec l'orchestre qui commençait à perdre du terrain face au numérique, Hamid opte pour une nouvelle tournure artistique ; lui qui composait de la poésie, il se pencha vers le mouvement associatif où il encadrerait des chorales. Il participe avec un orchestre symphonique dans l'hommage rendu à Lounis Ait Menguelet à l'occasion de ses 40 ans de carrière artistique, mais également à différentes manifestations culturelles dont le festival arabo-africain de culture et danse folklorique de Tizi Ouzou en tant qu'encadreur et animateur. Il participe à l'hommage rendu à Farid Ali et il collabore entre autres, avec une panoplie d'artistes : Lounes Khaloui, Brahim Tayeb, Karim Abranis, Mehdi Mezeghrane, Aouhid Youssef, Louiza, Tamazgha, Youssef Bouamara, Rabah Oufarhat, Moh Meddour, Hassane Tibourtine et bien d'autres dans l'hommage rendu à Cherif Kheddam en janvier 2013. La variété de styles chez Hamid vient du fait qu'il a été en friction avec des artistes, tous genres confondus : hawzi, malouf, chaâbi, moderne ou folklore et puis le côté texte n'est pas du reste chez lui, car la scène l'a influencé sur le plan poétique aussi. Dans la composition de ses chansons, Hamid confie qu'il se sent plus poète que parolier tant que la rime lui importe peu devant le sens et c'est dans cette philosophie que nait son album intitulé Taâkkazt Uderghal ou la canne de l'aveugle chez les Editions Massinissa en 2016. Variant les styles, Hamid chante la reconnaissance envers les âmes éclairées, il chante les valeurs, la poésie, la femme, l'amour et la fraternité en alternant les différentes variantes du chaâbi ; Sahli, Zidane ou Sika. Repoussant toutes les limites, Hamid chante aussi du charqi dont il fait un style de prédilection de par sa complexité et tout le souci du détail qu'il impose. Chnu y-id est une valse dans le même registre à peu près que Akwessigh Ammi azizen de Cherif Kheddam, chantée par Nouara. Imettaxen-iw, peut se situer dans le segment de Chemâa de Kamel Messaoudi, mais Anef adegnent anef et Ur yeksan hed it yughen c'est du chaâbi. Il mêle par contre le moderne au chaâbi dans Amediaz, mais Levhar c'est du purement, moderne ! Il interprète en dehors de son répertoire un éventail de chanteurs : Sami El Djazaïri, Cherif kheddam, Abbas At Rzine, Kamel Messaoudi, Kamel Hemmadi, Ali Ferhati, Moh Ouvelaid, Zerrouki Allaoua, Matoub Lounès, et tous les anciens : Slimane Azem, El Hasnaoui, Dahmane El Harrachi entre autres, auxquels il voue un grand respect. Taâkazt Uderghal se veut une reconnaissance à leur égard dans une poésie où paradoxalement, il parle de la cécité de l'esprit. Son oreille musicale sait inviter les instruments tour à tour ; la mandoline, la guitare sèche, le banjo mais aussi lqanoun, le luth ou le violon pour se laisser téléporter vers le Nil et la musique orientale. Il aime tant jouer du Cherif Kheddam surtout le quart ; il lui trouve une âme. À la différence du Chaâbi, le quart dit-il, est difficile au niveau du chant ; il exige une voix chargée en émotion. Fidèle à l'âme de l'orchestre, il dit : «J'ai beaucoup de respect pour l'art c'est pourquoi je n'ai jamais joué en dehors d'un vrai orchestre». Bien qu'il n'a pas produit depuis près d'une dizaine d'années, mais dans sa tête, il n'a jamais cessé avec l'art. Pour ses projets futurs, Hamid confie avoir composé jusque-là, trois albums. Mais il accentue présentement, le travail avec la même authenticité sur le prochain jet dans lequel il promet six chansons avec des sonorités et des textes dignes d'une si longue absence.