Le Soudan vit au rythme d'une crise humanitaire sans précédent. La situation humanitaire est en train de se détériorer de plus en plus. La guerre au Soudan exacerbe davantage la crise humanitaire où les populations préfèrent fuir le conflit en allant vers les pays voisins dans des conditions catastrophiques où les maladies et la famine font rage. L'Union africaine (UA), a souligné que « la guerre qui sévit depuis avril 2023 au Soudan a entraîné la ''pire crise humanitaire au monde'', avec des centaines de milliers d'enfants qui souffrent de malnutrition sévère aiguë », a déclaré l'UA. Les organisations internationales ont enregistré des dizaines de milliers de morts et plus de 12 millions de personnes déplacées. L'UA a fait un constat qui renseigne sur la gravité de la situation en indiquant que « les combats incessants au Soudan depuis le début de la guerre le 15 avril 2023 ont entravé l'accès à l'aide humanitaire, entraîné une pénurie de nourriture et aggravé la faim, les enfants et les femmes sont continuellement maltraités et les personnes âgées et malades manquent d'assistance médicale », a signalé Ibn Chambas, président du groupe de haut niveau de l'UA sur le Soudan. Pour rappel, l'UA a enregistré plus de 431 000 enfants ont été hospitalisés en 2024 à cause de malnutrition sévère aiguë, un chiffre en hausse de 44% par rapport à l'année 2023. Par ailleurs, l'Organisation des Nations unies a accusé « les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), en guerre avec l'armée au Soudan, de faire obstacle à l'acheminement d'une aide vitale dans la région du Darfour, menacée de famine ». L'ONU a abondé dans le même sens en précisant que « Les restrictions persistantes et les obstacles bureaucratiques imposés par les FSR empêchent l'aide vitale d'atteindre ceux qui en ont désespérément besoin », et d'ajouter « le monde regarde, et il est inacceptable que la communauté humanitaire au Soudan (...) soit incapable de fournir une aide essentielle », a précisé la coordinatrice humanitaire de l'ONU au Soudan, Clémentine Nkweta-Salami. Les services humanitaires de l'ONU ont relevé une situation catastrophique en matière de nourriture et de prise en charge médicale des populations qui fuient la guerre au Soudan. À ce propos, le rapport des humanitaires onusiens en souligné que « La famine frappe déjà cinq secteurs du Soudan, dont trois dans l'Etat du Darfour-Nord, et devrait s'étendre d'ici mai à cinq autres régions de cet Etat, selon des agences de l'ONU qui s'appuient sur un récent rapport du système de classification de la sécurité alimentaire (IPC). L'évaluation soutenue par l'ONU a également déclaré la famine dans certaines parties des monts Nouba, dans le sud du pays », affirment les services humanitaires de l'ONU. Dans un autre registre, l'ONU a appelé « à la simplification des procédures bureaucratiques et à la fin des interférences indues, pour faciliter l'acheminement de l'aide au Darfour », précise-t-on. Il faut rappeler que l'IPC a signalé que 24,6 millions de personnes, soit environ « la moitié de la population du Soudan, devraient être confrontées à des niveaux élevés d'insécurité alimentaire aiguë d'ici mai », a déclaré l'IPC. Les rapports de l'UA et ceux des Nations unies mentionnent une situation qui ressemble à une catastrophe humanitaire au Soudan. Jamais les déplacés n'ont atteint le chiffre que vient d'enregistrer l'ONU dernièrement. À ce propos, l'ONU a déclaré qu' « Environ 8000 familles ont été déplacées du village de Saloma et de ses environs, au sud de la capitale de l'Etat, d'El-Facher, dernièrement », a affirmé l'Organisation internationale pour les migrations. Selon l'ONU «au Darfour-nord, 1,7 million d'habitants ont été déplacés et deux millions de personnes se trouvent en insécurité alimentaire extrême. La famine frappe déjà les secteurs de trois camps de déplacés proches d'El-Facher - Zamzam, Abu Shouk et Al-Salam - et devrait s'étendre à cinq autres secteurs de cet Etat, y compris El-Facher, d'ici au mois de mai, selon le système de classification de la sécurité alimentaire », affirme-t-on.