La ville culturelle de Yemma Gouraya, vit au rythme des soirées chaabies pendant ce mois sacré de Ramadhan. Elles sont devenues un hymne à la nostalgie et à l'envoûtement. Un véritable hommage à la richesse culturelle algérienne. Une fois le rituel spirituel lié aux prières de tarawih terminé, les haut-parleurs des mosquées cèdent leur rôle aux notes envoûtantes de la musique chaâbie qui s'élèvent dans l'air, à travers pratiquement tous les quartiers du chef-lieu, rappelant aux Béjaouis et leurs hôtes un héritage musical vibrant, rempli de nostalgie. Les soirées chaâbies, qui se déroulent dans divers lieux emblématiques de la ville, transportent les participants dans un voyage sensoriel. La musique chaâbie, souvent considérée comme l'âme des quartiers populaires, soutient des récits d'amour, de douleur et de joie, créant un lien émotionnel avec chaque note jouée. L'évènement de cette soirée mémorielle du 19 Mars, la fête de la Victoire, fut la soirée animée au théâtre régional Abdelmalek Bouguermouh de Béjaïa, planifiée et organisée par l'altruiste de la mêrme ville, Salim Merabet en l'occurrence. Une soirée envoûtante dédiée à la mémoire des chouhada. Elle a été animée, dans sa première partie, par cheikh Abdellah Bouchebah à qui un vibrant hommage lui a été rendu par le promoteur de l'évènement et l'artiste peintre Djamel Bouali en présence de cheikh Mourad Bouchara. La deuxième partie fut assurée par l'enfant prodige de Yemma Gouraya cheikh Abdelhafid Djemaï venu spécialement de France pour marquer de son empreinte les soirées chaâbies de cette année comme à chaque grand événement culturel. Le moment tant attendu est enfin arrivé. Hafid Djemaï, un des frères Djemaï, une fraterie de mélomanes et de musiciens connus sur la scène nationale et internationale, figure emblématique de la chanson kabyle en général et chaâbie en particulier, est monté sur scène, prêt à électriser le public avec ses performances passionnées. Hafid Djemai, avec sa voix puissante et son charisme indéniable, a instantanément capturé l'attention de tous. Les nombreuses notes de son mandale et de sa musique ont résonné dans la salle, transportant tout le monde dans un voyage musical à travers l'histoire d'Algérie et de Béjaïa, la mer Méditerranée et les souvenirs d'anciennes traditions. D'ailleurs, comme à chacune de ses sorties à Béjaïa, il n'oublie jamais de rendre hommage à son ami et compagnon, l'autre enfant prodige de Bejaïa Djamel Allam. Cette fois Hafid a élargi ses hommages à Farid Ali en interprétant sa fameuse chanson ayema Aazizen ouretsrou en hommage aux martyrs de la révolution en cette date historique de la fête de la Victoire d'une part, et au grand maître de la musique kabyle Slimane Azem d'autre part. Il faut dire que la musique chaâbie, ce mélange de poésie populaire et de sons traditionnels algériens, a trouvé son maître en la personne de cheikh Hafid Djemaï. Chacune des chansons interprétées ce soir du 19 mars raconte une histoire de vie, d'amour, et de nostalgie, touchant des cordes sensibles dans les cœurs des spectateurs. Les refrains entraînants invitaient le public à chanter en chœur, créant une communion musicale qui transcende les générations. Accompagné par un orchestre de charme,constitué par les frères Djemai, Djamel, Abdenour et Massine entre autres. Chaque note jouée par les musiciens d'accompagnement ajoutait une dimension unique à la performance. en étant l'animateur de la deuxième partie de la soirée, le temps imparti fut très court, il était évident qu'on était bien parti pour rester sur notre fain, mais en l'espace d'un court moment Hafid, par son professionnalisme en a fait une soirée pas comme les autres. Les âmes étaient unies par une musique qui parle bien plus que des mots, et les visages, illuminés par les lumières scintillantes, racontaient tous une histoire de fête et d'amitié. La soirée animée par Hafid Djemaï a laissé une empreinte indélébile dans le cœur de tous les présents. Bien après que les dernières notes se sont tues, les souvenirs de cette nuit magique continueront à résonner, prouvant une fois de plus que la musique est un langage universel qui unit au-delà des frontières.