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Plus de 4000 harraga sauvés en 2006
LES CÔTES ORANAISES, ZONES DE TRANSIT
Publié dans L'Expression le 18 - 12 - 2006

Combien de jeunes ont été engloutis par les flots et dont il ne reste aucune trace?
4586, c'est le nombre de harraga stoppés en mer par les gardes-côtes et ramenés en terre ferme en l'espace de douze mois, ou qui avaient essayé de mettre les voiles. C'est énorme, mais les chiffres sont têtus. Pendant cette même période, des dizaines de corps ont été charriés, semaine après semaine, par les flots d'une mer inhospitalière et démontée. C'est triste mais la réalité est têtue. Certains ont échoué sur les berges, d'autres ont été coincés entre les rochers couverts de mousse et de lichen, et donc méconnaissables.
C'est le lugubre bilan, hors éphéméride, qu'il faudra bien dresser à la veille de cette année qui va s'achever dans la liesse et les cotillons. Mais il faut bien se rendre à l'évidence: ces chiffres ne reflètent que les tragédies recensées, une petite partie d'un phénomène dont il est difficile d'en quantifier avec précision les contours. Combien de jeunes ont été engloutis par les flots et dont il ne reste aucune trace? Impossible de se prononcer. Combien, parmi eux, sont passés par miracle au travers de la nasse? Personne ne le sait. Et on ne le saura, sans doute, jamais.
Ailleurs, le processus est toujours le même: pour fuir la misère et le chômage de leur pays, des centaines d'Africains abandonnent leurs bidonvilles et leurs villages, passent clandestinement par Tamanrasset, et remontent généralement vers Maghnia, tout près du Maroc. Un peu comme les clandestins de Sangatte, en France, qui épient la plus petite brèche pour embarquer vers l'Angleterre. La filière des Algériens, par contre, est tout à fait différente. Ils préfèrent se «mouiller» et prendre tous les risques en mer. C'est dans leurs «gènes». Le site est toujours le même pour tenter l'aventure, qu'on vienne de Maâtkas, de Boumerdès, de Blida ou de Saïda: la côte oranaise. Et cela pour une raison bien simple: elle est la plus près des côtes espagnoles. A peine 70 ou 80km des ports de Beni Saf, Bouzadjar, Ghazaouet, Aïn Frenine, Kristel et Cap Blanc. Au village d'Aïn El Kerma, où le taux de chômage des jeunes dépasse 50%, des adolescents trop jeunes pour travailler et trop vieux pour aller en classe, nous ont affirmé que deux adultes, l'été dernier, ont rejoint l'Espagne en... jet-ski.
Mais ces voyages concoctés par des réseaux mafieux coûtent évidemment cher, très cher: entre 130.000 et 150.000DA par personne. Alors, comment des jeunes, qui n'ont même pas de quoi s'acheter des baskets, peuvent-ils payer les frais d'une telle traversée? Ce n'est pas sorcier: ce sont les parents eux-mêmes qui déboursent de leur poche et qui encouragent, souvent, leur progéniture à aller faire fortune ailleurs. Pour un tas de raisons. Cette dimension est nouvelle et nous ne l'avons découverte que très récemment, lors de la présentation au tribunal d'Aïn Turck des 63 harraga chopés à quelques miles de nos côtes, il y a un mois.
Parmi eux, un adolescent âgé de 16 ans à peine. Il n'est pas le premier à confier sa vie à un passeur. Le premier, arrêté il y a deux ans au large de Beni Saf, a répondu avec candeur aux enquêteurs...qu'il voulait aller jouer au Real Madrid...
Autre «nouveauté», cette année, dans le registre des harraga: la présence de la première jeune femme, âgée de 27 ans. Elle est partie de la plage des Corales, à une dizaine de kilomètres du complexe des Andalouses. Elle a été ramenée ainsi que ses compagnons au bercail, après que des pêcheurs eurent signalé son embarcation aux gardes-côtes.
Il paraît clair que cette envie de «s'en sortir» des jeunes ne touche pas que les Algériens. Elle touche tous les Maghrébins.
Quand ils ne sont pas rattrapés par les vedettes de Sa Majesté, les harraga marocains dérivent très souvent vers nos côtes. Il ne se passe pas une semaine sans que des jeunes Libyens ne mettent discrètement le cap vers Lampeduza en Italie, ou que des Mauritaniens ne cherchent à gagner les rives des îles Canaries.
Les temps, décidément, ont bien changé sous nos climats. Les seuls harraga, il y a trente ans, étaient des pêcheurs oranais qui troquaient, sur les eaux internationales, leurs crevettes contre des pièces détachées espagnoles! Caramba!


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