Sidi-Saïd et Salah Djenouhat, deux éventuels candidats, n'ont pas encore adopté une stratégie d'un affrontement sans réserve et à découvert. Les prévisions de Sidi-Saïd, patron de l'Ugta, annoncent la tenue du 11e congrès de son syndicat pour la fin de l'année 2007. L'enjeu est de taille pour l'actuel secrétaire général de la Centrale syndicale. L'approche du rendez-vous lui donne sérieusement la chair de poule, car son poste est en jeu, face à un secrétariat national exclusivement RND. Selon lui, l'impossibilité d'avancer, du moins pour l'heure actuelle, une date précise, obéit au fait que «cela est du ressort de la commission exécutive nationale et non pas du secrétariat national». Le duel est d'ores et déjà annoncé entre Sidi-Saïd et le rival, jusqu'ici peu bavard, qu'est Salah Djenouhat, l'actuel chargé de l'organique au sein de l'Ugta. C'est à ce dernier que reviendra la mission d'organiser le renouvellement des fédérations nationales et les unions de wilaya «avant la fin juin 2007». C'est une condition sine qua non censée, à en croire Sidi-Saïd, «conduire vers les assises nationales du 11e congrès». La rivalité entre Sidi-Saïd et Salah Djenouhat est bel et bien effective, mais ceux-ci n'ont pas encore adopté une stratégie d'un affrontement sans réserve et sans cache-cache. Les deux éventuels candidats préfèrent travailler dans les coulisses, mais soutenus, faut-il le dire, par deux grosses cylindrées politiques, à savoir le FLN et le RND. Sidi-Saïd savoure encore, selon ses propos, les derniers acquis de son syndicat, à savoir surtout le pacte national économique et social, les revalorisations salariales et un Snmg à 12.000DA. C'est sa carte gagnante d'ailleurs, mais dont la concrétisation est loin d'être chose faite. Il faudra attendre la fin du mois en cours, puisque toutes les augmentations sont, dit-on, prises en charge par la loi de finances 2007. Pour justifier la marche-arrière de l'Ugta sur un Snmg à 15.000 dinars, une recommandation issue du 10e congrès du syndicat, Sidi-Saïd, interrogé par l'APS, ne souffla pas grand chose. D'après lui, ce revirement tient compte des différentes revalorisations intervenues et la signature des conventions de branche et des accords salariaux. Ainsi, «l'Ugta et ses partenaires ont validé un Snmg de 12.000DA». Sidi-Saïd a raté le pas. Selon toute vraisemblance, le Snmg et les conventions de branche ne peuvent être deux choses similaires. Et après tout, ni l'une ni l'autre ne sont encore appliquées sur le terrain. Demeurent aussi 20.000 salaires encore impayés dont «la prise en charge effective a débuté en octobre 2005», d'après le langage classique de l'Ugta. L'actuel secrétaire général de l'Ugta ira jusqu'à faire connaître les «prochaines batailles» de son syndicat pour l'année 2007. Comme pour travailler les esprits et les préparer pour le 11e congrès. Les perspectives de l'Ugta pour l'année en cours, telle qu'elles sont énumérées par Sidi-Saïd, sont notamment, la révision du code du travail, la grille des salaires ainsi que la mise en oeuvre de la stratégie industrielle. Il a annoncé, dans la foulée, le démarrage du fonds pour l'emploi «par le biais duquel les travailleurs peuvent se porter actionnaires dans des petites entreprises qu'ils créent de leur propre volonté tout en restant actifs». Mais, ne s'avère-t-il pas nécessaire de concrétiser les «précédents acquis» pour se consacrer aux futurs? Les travailleurs attendent toujours les augmentations promises.
