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On y croit toujours!
SORCELLERIE
Publié dans L'Expression le 29 - 08 - 2001

Croyant que ce sont des médecins de l'âme, les gens accourent vers eux espérant qu'ils les débarrasseront de tous leurs maux et leur rendront le sourire, ce sont «les sorciers».
En passant devant la porte du taleb Ramdhane, vous trouverez toujours des voitures stationnées en file et une foule de personnes assises attendant que l'honorable les reçoive. Contrairement à ce que l'on croyait, il y a autant d'hommes que de femmes qui font appel à ce genre d'individus pour trouver une solution à leurs problèmes. On peut se demander comment cela se fait qu'à l'heure où on ne croit que ce qu'on voit, on puisse se livrer à ce type d'activités, d'autant plus qu'il y a de plus en plus d'«intellectuels» qui croient en toutes ces choses.
Il faut dire aussi que l'état psychologique de la personne joue un rôle important dans ce domaine, vous ne trouverez jamais une personne qui est bien dans sa peau, en train d'attendre devant la porte d'un marabout. On y va généralement pour se faire soigner ou parce qu'on a un différend avec quelqu'un. Il reste que les raisons sentimentales sont les plus évoquées. Le cas de Leila, 28 ans, une jeune fille qu'on ne peut pas qualifier «d'attirante» mais qui a tout de même son charme peut résumer les nombreux exemples existants. Elle raconte son histoire timidement: «Je ne peux pas dire que les prétendants font la queue devant ma porte, je suis consciente que je ne suis pas très belle, mais je sais aussi ce que je vaux. Je suis douée pour un tas de choses, mais les gens aujourd'hui ne voient que la beauté physique. A 28 ans, je sais que je ne suis plus très jeune, mais je mérite de vivre comme une femme comblée dans son foyer.»
Concernant ses croyances elle poursuit: «Je crois en Dieu, d'ailleurs au début, je ne connaissais pas toutes ces choses, ce sont des amies à moi qui m'ont conseillée d'en référer à un taleb, elles m'ont convaincue en m'assurant qu'il pouvait m'aider en lisant le Coran». La recherche d'un époux est un cas assez commun, mais ce qui est plus courant aussi, c'est de conjurer un sort par un autre, c'est le cas de Nna Baya qui a peur de perdre son fils définitivement au bénéfice de sa belle-famille: «Il ne me regarde plus depuis qu'il s'est marié, il n'en a que pour sa femme et sa belle famille, je suis sûre que cette dernière lui a jeté un sort qui l'a aveuglé à mon égard». Elle continue en affirmant qu'elle ne veut que le bonheur de son fils: «Avant, il faisait ma fierté, il était posé et aimé de tout le monde, aujourd'hui, il est devenu très nerveux et reclus. C'est pour cela que je veux que le cheikh me donne un remède pour guérir mon fils».
Le cas de Mohamed reste cependant très saisissant: «Je suis tombé malade subitement, j'avais de la fièvre et ne pouvais plus bouger, on m'a emmené chez le médecin qui n'a rien détecté, mais qui m'a prescrit des anti-inflammatoires pour baisser ma fièvre, ne comprenant pas la cause de mon état, il m'a fait faire un tas d'examens qui n'ont rien révélé, alors ma mère a soupçonné une main étrangère, c'est pourquoi, elle m'a demandé d'aller voir quelqu'un qui s'y connaissait dans ce genre d'affaires. Incrédule comme je suis, j'ai refusé catégoriquement.»
La maman de Mohamed, inquiète, n'a pas cédé et est partie voir quelqu'un sans l'approbation de son fils. Le «taleb» lui a donné une potion à faire boire à son fils, ce qu'elle a fait sans qu'il le sache: «Du jour au lendemain je me suis senti mieux, quelques jours après, ma mère m'a avoué qu'elle m'avait fait boire une potion qu'elle avait ramenée de chez le taleb et que c'est ça qui m'avait guérir». Ce qui est étonnant, c'est que Med reste sceptique quant au pouvoir de ces «remèdes». «Je suis sûre qu'il y a une explication logique à ce qui m'est arrivé, je ne sais pas laquelle, mais je reste convaincu que cela n'a rien à voir avec ce que m'a mère m'a fait boire».
Qu'on y croie ou pas, la sorcellerie «existe» et compte beaucoup d'adeptes, qu'on veuille en faire avec du bien ou du mal, elle reste la seule échappatoire pour quelques-uns. C'est une activité tellement courante que c'en est devenu un commerce, car il ne faut pas croire que ces gens, «les sorciers», travaillent gratuitement. Parfois, ils exigent même des sommes colossales, et les pauvres crédules font tout pour qu'ils soient débarrassés de leurs soucis et restent la proie idéale des charlatans qui sont avides d'argent et de prestige.


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