Devant l'absence des autorités locales: «on ne sait plus à quel saint se vouer ni à quelle porte frapper pour faire appliquer les lois», nous ont déclaré des habitants de la cité «Bâtimate Taliane». La situation dure depuis des années et aucun responsable local, contacté par les habitants pour fermer ce parking, n'a daigné bouger le petit doigt. Au départ, un habitant de la cité avait pris l'initiative d'ouvrir un parking gardé pour les véhicules légers des locataires de la cité. Avec le temps et l'appétit aidant, notre bonhomme commençait à accueillir les petits camions avant d'ouvrir l'espace aux semi-remorques et autres engins de travaux publics. «Nous lui avons parlé pour qu'il limite les utilisateurs aux habitants de la cité, mais il n'a rien voulu savoir. C'est à croire qu'il jouit d'une protection occulte», dira un citoyen. Et à ce propos, plusieurs habitants soutiennent qu'ils ont vu certains responsables locaux accompagner des semi-remorques, venus stationner pour la nuit. «Ça se voyait bien que c'étaient des opérations qu'on voulait cacher des regards indiscrets», diront des citoyens. Certains habitants, qui voulaient éloigner le danger que constitue ce parking ont adressé des correspondances à plusieurs responsables locaux. Ils avaient été reçus par l'ancien wali, M.Bedrissi, qui leur avait donné des assurances pour clôturer ce terrain et interdire l'accès aux véhicules étrangers à la cité. L'idée d'y ériger un espace vert avait été retenue par l'APC d'Oran, mais dès que les travaux de réalisation furent lancés, l'Opgi, propriétaire des lieux s'est manifesté pour annoncer qu'il l'avait réservé à une opération d'extension de son parc immobilier. C'était en 1998 et depuis, les choses ont empiré. «Maintenant ce sont des camions-citernes de transport de carburants qui viennent stationner dans une cité d'habitation et personne ne se soucie du danger que cela représente», dira un citoyen. Plusieurs semi-remorques, qui stationnaient au parking du 19-Juin préfèrent maintenant, pour une raison de prix ou autre chose, celui de «Batimate Taliane». «Ils viennent le soir et se regroupent pour passer une soirée arrosée en galante compagnie. Ils ont transformé le terrain en lieu de débauche», avouent des habitants. Le parking, situé à quelques mètres de l'école primaire de la cité, constitue aussi un véritable danger pour les écoliers. «Il faut voir le matin comment les conducteurs des semi-remorques effectuent leurs manoeuvres au milieu de groupes d'enfants, se rendant à l'école.» Le gardien du parking, pour assurer la sécurité des lieux, a constitué une véritable meute de chiens errants qui deviennent le soir une véritable terreur pour les habitants. La fourrière canine de la commune a été sollicitée, mais sans résultat puisque aucune opération de ramassage de ces bêtes n'a été entamée. Plusieurs citoyens croient que des gros bonnets du trafic protègent cet endroit, pourtant situé à quelques encablures du centre-ville. «Nous sommes sûrs que ce parking cache de gros intérêts. La police, à maintes reprises contactée, n'a jamais effectué de contrôle des véhicules qui y stationnent. C'est à croire que les policiers ont reçu des instructions pour se tenir loin de tout cela. C'est incroyable», diront des citoyens. Et pour ajouter au calvaire de ces habitants, la Direction du transport n'a pas trouvé de meilleur site pour installer la station de ligne 31 à l'entrée de la cité, sur une partie de ce parking. C'est dommage, car au train où vont les choses et à voir l'indifférence affichée par les autorités locales, on se met à croire que les appréhensions des habitants sont vraies et que des groupes maffieux protègent ce parking.
