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Schnittger crée la polémique
ON NE SAIT PAS GRAND-CHOSE DE CE QU'IL A FAIT
Publié dans L'Expression le 21 - 01 - 2007

L'Allemand pourrait coûter très cher au contribuable algérien.
Quelle mouche a donc piqué Peter Schnittger pour qu'il se mette à critiquer ouvertement la Fédération algérienne de football et à l'accuser de «n'avoir aucun plan de développement?»
L'Allemand, comme on le sait, est l'objet d'un différend entre le ministère de la Jeunesse et des Sports (MJS), qui l'a fait venir en Algérie et la Fédération algérienne de football (FAF) à laquelle il veut le lui refiler pour qu'il occupe la fonction de directeur technique national (DTN). Il s'agit là d'une démarche pas très réglementaire parce que si les textes algériens, en la matière, expliquent qu'il revient au ministre de la Jeunesse et des Sports de nommer un DTN fédéral, ce dernier est recruté puis proposé à son appréciation par la fédération concernée. En outre, les mêmes textes indiquent qu'il revient au MJS de mettre ce DTN à la disposition de la fédération, ce qui sous-entend que c'est lui qui assure sa prise en charge tant pour son salaire que pour son hébergement et sa restauration. Il était, donc, logique que la FAF, à qui on demande de prendre l'Allemand alors qu'elle ne l'avait jamais contacté, souhaite que sa prise en charge soit assurée par le ministère. D'autant plus que cette FAF ne dispose pas d'une trésorerie conséquente, elle, qui n'a reçu aucun centime de subvention au titre de l'année 2006. Dans une telle situation, le moins que l'on pouvait attendre de Schnittger c'est qu'il adopte une position de neutralité. Or, il s'est cru obligé de faire une sortie médiatique dans laquelle il s'en prend ouvertement à la fédération. Cette fédération, dont le président Hamid Haddadj a dit qu'elle n'avait pas les moyens de payer 15.000 euros de salaire mensuel à l'Allemand sans oublier les 5000 euros, environ, de charges sociales et sa prise en charge pour son hébergement et sa restauration. Au taux de change qui donne 1 euro pour 100 dinars, Schnittger coûterait, si les chiffres donnés plus haut sont avérés, au contribuable algérien près de 2,5 millions de dinars (250 millions de nos centimes) par mois. En tout cas, au nom de la transparence, il serait bon qu'on nous dise, une fois pour toutes et d'une manière officielle, ce qu'il gagnera réellement.
Il ne nous appartient pas de critiquer l'Allemand pour cela, encore qu'on ne manquera pas de se demander s'il ne s'agit pas là de son premier salaire en Afrique, puisqu'on croit savoir que lorsqu'il exerçait dans d'autres pays de notre continent, il le faisait au titre de la coopération et que c'était le ministère allemand des Affaires étrangères qui se chargeait de sa rémunération. En outre, tous ces pays africains ont bénéficié de l'apport d'un Schnittger plus jeune et plus engagé sur le terrain, alors qu'aujourd'hui, il revendique un âge proche des 80 ans qui lui promet des activités dans un bureau. Ce qu'il convient de dire c'est que depuis qu'il est en Algérie (depuis le mois d'avril 2006 exactement), l'opinion publique ne sait pas grand-chose de ce qu'il a fait et l'on ne pense pas que tous ces mois passés chez nous n'ont pas été comptabilisés au titre du salaire qui doit lui être versé. Ce n'est que ce dernier week-end que nous avons appris, par le biais d'un communiqué du MJS, que l'Allemand est appelé «dans le cadre de son programme de travail à contribuer sur la base d'une feuille de route qui sera arrêtée à cette occasion, à une opération de mise à niveau de la formation». La formation, voilà bien le grand mot en vogue de nos jours. Cette formation au sujet de laquelle Schnittger affirme que la «FAF n'a aucun plan de développement». Comme s'il était réellement au courant de ce que faisait la fédération qui emploie un certain Fodil Tikanouine qui n'est pas un novice en la matière, lui le diplômé de l'Ists et de l'une des plus grandes écoles allemandes. Interrogé par un de nos confrères de la radio Chaîne III, l'Allemand a affirmé qu'il allait s'occuper des jeunes non structurés sous la responsabilité du MJS. Mais quoi faire de ces jeunes?
Les intégrer, si on y décèle un ou plusieurs talents (on en doute), dans quelles sélections? Celles du MJS ou bien celles de la FAF les seules à pouvoir participer à des compétitions internationales? Schnittger serait-il le formateur des futures sélections interquartiers? Apparemment, il en prend la voie.


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