La sonnette d'alarme est à présent tirée afin d'éviter la déception de l'an passé, maintes fois exprimée par les opérateurs économiques. Une fois n'est pas coutume, la saison estivale ne ressemble pas aux précédentes sur au moins deux points: l'aéroport n'ouvrira ses portes qu'à partir du 24 juin courant. Bonne nouvelle même si elle vient un peu en retard. L'autre point à controverse a trait aux travaux en cours sur les quais 6 et 7 du port. Les premiers voyageurs transitant par le port de Béjaïa en savent déjà un peu sur les conséquences induites par cette situation, appelée à se dégrader encore davantage avec le flux de voyageurs de juillet et août. Béjaïa, ville touristique par excellence de par sa nature, rencontre d'énormes difficultés à satisfaire les exigences tout à fait légitimes des estivants. L'aménagement adéquat et indispensable des 44 plages autorisées à la baignade sur les 100km du littoral dont les zones d'expansion touristiques sont à l'arrêt. Les estivants, qui, autrefois optaient, massivement, pour Béjaïa, considérée alors comme un havre de paix, acceptaient toutes les conditions à partir du moment où la quiétude était de mise. A présent, la sécurité est revenue partout, et, la wilaya de Béjaïa se doit de prendre d'autres mesures à même d'attirer des estivants qui se font de plus en plus rares, ces dernières années. Que ce soit au niveau des autorités ou celui des citoyens, l'heure est à une nouvelle politique pour atteindre l'objectif d'une saison pleine. Cela devrait constituer le souci de tout un chacun. Si les pouvoirs publics doivent développer une politique de surveillance sur tous les plans sur fond d'actions multiples à la charge des communes côtières, les opérateurs doivent, eux aussi, se montrer modérés. Les prix affichés, l'an passé, quant aux locations des appartements et autres services ont fait fuir plus d'un. Il est urgent de se montrer moins «gourmand», par une revue à la baisse des tarifs. Ayant perdu le privilège de la quiétude, qui motivait de très nombreux touristes pour séjourner sur les territoires des communes de Tichy, Souk El Tenine...,Béjaïa se doit de fournir d'autres efforts pour attirer, de nouveau, les estivants qui tournent leurs regards, ces dernières années, vers d'autres contrées ayant renoué avec la quiétude, à l'image de Jijel, mieux organisée, face au bricolage prévalant à Béjaïa. La région de basse Kabylie est appelée, encore une fois, à mettre en valeur ses atouts spécifiques autres que ceux des plages. Même à ce niveau, la fréquentation a entamé une chute depuis 2005 en raison de l'insalubrité et de l'insécurité. La sonnette d'alarme est à présent tirée afin d'éviter la déception de l'an passé, maintes fois exprimée par les opérateurs économiques qui ont vu leur activité baissée de manière drastique. L'inconscience, l'irresponsabilité, l'abandon du littoral, doivent désormais laisser place aux initiatives porteuses. Evacuer les anciens réflexes en matière de gestion qui s'illustrent à travers un immobilisme et un laisser-aller préjudiciables au développement de la région, est une urgence.
