Il parle d'une évolution dans la position de l'Espagne. La crise «énergétique» entre l'Algérie et l'Espagne est-elle sur le point d'être résolue? M.Chakib Khelil, M.ministre algérien de l'Energie et des mines est optimiste. «Ma visite en Espagne m'a permis de constater qu'il y a une grande évolution dans ce dossier. Nous espérons que le problème sera réglé prochainement. Je suis optimiste», a déclaré, hier, le ministre. Cette position est importante d'autant plus qu'elle intervient 48 heures après son retour d'Espagne où il était rendu pour une visite de travail. Un déplacement centré sur le gaz, à l'invitation de son homologue espagnol Joan Clos, a annoncé mercredi son ministère. La visite s'inscrivait dans le cadre de la poursuite des discussions sur les questions en cours entre les deux pays dans le domaine de l'énergie. Rappelons que le conflit s'articule autour de deux principaux points, le prix du gaz et la quantité de distribuer sur le marché espagnol. La divergence a atteint son paroxysme laissant planer le doute sur l'avenir du projet Medgaz. Khelil n'a pas voulu s'étaler sur la nature de cette sortie de crise. Par ailleurs, l'on note que le groupe Sonatrach et le Groupe Sonelgaz ont procédé, hier, à la signature des statuts portant création d'une société commune de télécommunication dénommée Algerain Energy Télécom Compagnie (Aetc), en présence de Chakib Khelil, ministre de l'Energie et des Mines. Les statuts de cette société ont été signés par Mohamed Meziane, président-directeur général de Sonatrach, et Noureddine Bouterfa, président-directeur général de Sonelgaz. Dotée d'un capital de 200 millions de dinars reparti à parts égales entre les deux groupes (50% chacun), cette société aura pour mission la commercialisation de l'excédent de la capacité des télécommunications optiques dont disposent actuellement les deux entreprises. Dans son allocution, Bouterfa a indiqué que «la création de cette société vient concrétiser la volonté commune, à chaque fois confirmée, de Sonatrach et de Sonelgaz, de recherche constante des synergies et d'optimisation de leurs ressources et infrastructures respectives». De son côté, Meziane a souligné, à cette occasion, que «la création de notre société s'inscrit dans une logique de contribution à l'augmentation des potentialités des télécommunications de l'Algérie, par la mise sur le marché de nos excédents de transmission.» Selon lui, cette création s'inscrit également dans un esprit de complémentarité et non de concurrence, dans un souci de réaffirmer les valeurs du service public. Par ailleurs et dans la même journée, les deux groupes ont signé encore «des pactes d'actionnaires» pour la création de deux sociétés de réalisation et d'exploitation de deux centrales électriques à cycle combiné, ainsi que la commercialisation de l'électricité produite. Il s'agit des centrales de Targa (Aïn Témouchent, extrême - nord-ouest) et de Kouidet Eddraouch (El Tarf, extrême- nord-est) d'une capacité totale de 2400MW. Selon les termes de ces accords, deux sociétés par actions (SPA) ou «sociétés de projet» seront créées «incessamment» avec un capital social d'un million de dinars chacune, détenu à 51% par Sonelgaz et à 49% par Sonatrach. Ces deux projets assureront, en plus de la disponibilité de l'énergie électrique, environ 1200 emplois durant la construction et une centaine d'emplois pendant l'exploitation de chaque usine. Le budget total d'investissement, estimé à 200 milliards de dinars, est à payer pour 30% sur les fonds propres des sociétés de projets grâce à un apport des actionnaires, et pour 70% par des financements bancaires locaux. Selon M.Bouterfa, les deux nouvelles sociétés, Sharikat Kahraba Terga (SKT) et Sharikat Kahraba Kouidet Eddraouach (SKD), coïncident avec la mise en chantier d'un programme d'urgence de Sonelgaz constitué de huit projets totalisant une puissance de 2000MW. Il s'agit des centrales de Marsat El Hadjadj, Relizane, Larbaâ, Batna, Oran-Est, Alger-Port, Annaba et M'sila. Elles sont destinées à «répondre à la demande croissante d'un produit particulier et indispensable à l'économie nationale et à la qualité de vie des concitoyens», a ajouté de patron de Sonelgaz, en soulignant qu'il était «extrêmement important» que leur réalisation se fasse dans les délais impartis. La mise en service de ces deux centrales est prévue successivement pour les 1er et 3e trimestres 2011. M.Bouterfa a fait remarquer, par ailleurs, que ces ambitieux projets étaient programmés dans un contexte marqué, à l'heure actuelle, par une «compétition de plus en plus féroce sur le marché international, accentuée par une très forte demande énergétique et une insuffisance d'offres des équipements de production d'électricité»
