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Riad, le désert et des regrets
TOURISME
Publié dans L'Expression le 02 - 10 - 2007

La Journée mondiale du tourisme était plus fade qu'une soirée à l'hôtel El Aurassi.
A l'occasion de la Journée mondiale du tourisme, le secrétaire général du ministère du Tourisme, qui présidait la rencontre à l'hôtel Sheraton, à laquelle étaient conviés les professionnels de cette activité et dont l'ordre du jour devait être «La place de la femme dans le domaine du tourisme», s'est longuement étalé sur l'édifiant volet des devises générées par le tourisme à travers le monde. Des chiffres, des évaluations, des précisions qui laissent perplexes. On se surprend à s'interroger: l'Algérie figure-t-elle dans ces statistiques? La frustration générale est résumée par une intervention, un cas d'école, une des causes de la mort clinique du secteur. Rien ne vaut l'exemple brut de décoffrage pour dénoncer l'inertie à laquelle se heurtent les bonnes volontés qui n'acceptent pas qu'un pays qui a tant d'atouts pour conquérir une place honorable, demeure à la queue du peloton. Donc, le secrétaire général (comme il a bien fait!) a cédé la parole à une honorable dame, apparemment investisseur et promoteur dans le domaine de la thalassothérapie dans la région de la Calle. Elle a parlé de son dossier administratif enterré par la bureaucratie, l'incompétence et l'indifférence.
L'intervention du commis de l'Etat, argumentée par des nombres et des chiffres, signifiait, sans aucun doute notre manque à gagner et les récriminations légitimes de la dame, en dénonçaient les causes. Une des causes! J'ai parlé d'indifférence. Il y en a une de plus tragique, de plus scandaleuse que celle qui met sous le coude un dossier d'investissement, c'est celle qui écarte du champ de vision les pionniers. Pas un mot de reconnaissance n'a été prononcé à la mémoire de notre très cher et regretté Riad Boufedji, l'un de ceux qui n'ont jamais cessé de croire que le tourisme algérien finira tôt ou tard par rebâtir les marches qui le mèneront peut-être un jour vers le podium. Ils étaient tous là les compagnons, les anciens, ceux qui avaient savamment construit, pierre par pierre, étape par étape tant de circuits touristiques uniques en leurs genres. Ceux du Tassili, du Hoggar, de la Saoura et des Oasis. B. Taïri, Saïd Boukhlifa, Kettani et ceux qui furent les élèves attentionnés de Riad, et auxquels il a su communiquer son enthousiasme et sa flamme. Sa devise était «rien n'est impossible». Oui, tout est possible, surtout l'ingratitude. Il avait coutume de dire que la condition essentielle pour lancer le tourisme en Algérie était la propreté de nos villes et villages, celle de nos sites. Un minimum à la portée de nos moyens. Utopie! Des décennies après où en sommes-nous? Il y a une quinzaine de jours, j'étais à Boussaâda. Boussaâda, une destination-phare au temps où les édiles ne récriminaient pas mais travaillaient à garder un visage avenant à leur ville. Que s'est-il passé? Peut-être rien de bien important, sauf qu'on a l'impression qu'un souffle dévastateur à altéré les façades, jeté à ras de terre des théories de sacs en plastique, emporté les derniers vestiges du moulin Ferrero, pillé le musée Dinet, ruiné des hôtels hier florissants, clochardisé des ruelles entières, vidé le splendide Kerdada dont le directeur si accueillant et si professionnel n'a plus qu'une seule ressource: attendre...attendre et attendre. Un jour viendra... Pourtant le désert aux alentours reste unique.
Riad avait du talent. Toujours, particulièrement dans son émission «Tout est possible», notre défunt chef des guides l'expliquait, l'arme à l'oeil, à l'écran de la télévision, comment sont ces richesses et ces sites et cette diversité des hommes qui habitent les Oasis. Il n'existe pas un coin d'Algérie, pas une zaouïa, pas un arch, pas un hôtel où Riad Boufedji ne soit connu autant dans la Saoura que dans les Oasis. S'il est une manière de refaire un bond dans le tourisme, ce serait d'abord de redémarrer la machine du Tour des Oasis qui représente une montagne de culture et de découvertes. Parfaitement riche avec sa boucle de 1600km en passant par Bousaâda, Biskra, El Oued, Touggourt et Ghardaïa.
Autre époque, autre lieu, mais toujours la même désespérance. Nous étions descendus au Transat de Béchar. Un Transat déjà mis à mal par la gestion «socialiste». Dans le jardinet de l'hôtel une stèle, une sorte de faire-part en marbre dressé sur socle et une inscription, une sorte de graffiti calligraphié par un nostalgique du temps où les Transat étaient synonymes de confort et de convivialité: ci-gît l'ancienne splendeur du Transat. Sans commentaire.
Sachant toutes les imperfections, Riad nous avait appris à faire passer la pilule de la médiocrité aux touristes venus de loin visiter l'Algérie, quand les hôteliers ne répondaient pas au minimum des services. Hôteliers et agents de tourisme étaient présents lors de cette manifestation de la Journée mondiale sur le tourisme.
Mais c'est à celles et ceux qui furent les compagnons plusieurs années, sur les routes poussiéreuses mais non moins grandioses de la Saoura, du Hoggar et du Tassili et surtout aux femmes qui collaborent dans le domaine du secteur, que je lève mon verre à la mémoire de celui qui nous appris à rester dignes, discrets et toujours présents face aux étrangers venus découvrir ce qu'est ce pays qui a battu la France, et surtout à celles et à ceux qui sont venus visiter l'Algérie et ont eu Riad comme guide et parce que ce sont les amis de l'Algérie.
Et pour qui nous avons toujours placé en haut notre estime. La Journée mondiale du tourisme a pris fin dans une atmosphère d'ennui, malgré le respectable orchestre andalou invité à l'occasion et malgré la présence de toutes ces jolies dames, savantes agents de comptoir, entrepreneurs ou forfaitistes, hélas, jamais directrice d'un établissement hôtelier. La Journée mondiale du tourisme était plus fade qu'une soirée à l'hôtel El Aurassi.


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