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La tradition ressuscitée
LAOUZIAÂ (TIMECHRET)
Publié dans L'Expression le 16 - 10 - 2007

Une tradition ancienne qui renaît de ses cendres pour donner un goût à la vie ordinaire du village.
Aït Mahiou. Jeudi 11 octobre. Une journée ensoleillée certes, mais pas comme les autres. Nous sommes au 29e jour de Ramadhan, à la veille de l'Aïd. Plus que cela, cette journée est marquée par la présence de tous les fils du village. Une première. Ils sont venus de Bouira, d'Alger de Béjaïa et même de France. L'événement en vaut la peine. C'est Laouziaâ, ou timechret, une tradition ancienne qui renaît de ses cendres pour donner un goût à la vie ordinaire du village. L'Aïd El Fitr de cette année a été assez particulier pour les habitants du village d'Aït Mahiou, situé à 65km du chef-lieu de la wilaya de Béjaïa. Cette fête qui a couronné les trente jours de jeûne, est donc précédée par une autre journée tout aussi particulière.
Ce 29e jour de Ramadhan sera marqué à jamais dans la mémoire collective des habitants d'Aït Mahiou. D'abord, parce que Laouziaâ est de retour, tout comme l'ensemble des enfants du village, mais aussi c'est ce don qui émane d'un citoyen du village. Un ex-émigré de 75 ans a offert un boeuf d'une valeur de 240.000DA pour être sacrifié au nom de tous les villageois. C'est un jour de solidarité, de retrouvailles entre les villageois, y compris les pires ennemis. Da Hamou venait de donner l'exemple par son geste qui a permis le retour à la joie et la fin de la tristesse.
Lounis, Hamou et bien d'autres membres du comité du village n'en revenaient pas de ces scènes de liesse. «Le village retrouve sa cohésion», commente un habitant qui a toujours vécu dans ce lieu. «Le pardon est le maître-mot aujourd'hui», renchérit un autre avec satisfaction. Il est 9 heures, le champ où devait être immolé le boeuf était déjà envahi par les villageois. Jeunes et moins jeunes et par petits groupes on discutait de tout et de rien en attendant l'arrivée de l'animal. Alors on se raconte tout, les sujets ne manquent pas en cette période préélectorale. Tout d'un coup tout s'arrêta. Tous se dirigent dans la même direction; le boeuf conduit par des hommes robustes du village arrive sur la plate-forme. Que d'admiration devant cette bête! Les plus jeunes se demandaient déjà comment allait-on parvenir à la mettre à terre!
Une interrogation qui ne tardera pas à trouver réponse puisque le spécialiste, un boucher, a entrepris de le faire. Une technique que tout le monde cherchait à comprendre en suivant ses gestes mécaniques. S'ensuit alors tout le reste qui consiste à dépecer la bête. Kamel et d'autres jeunes du village s'affairent à préparer tous les accessoires que nécessite l'événement. Il fallait préparer les endroits où devaient être découpés et déposés les morceaux de viande de façon équitable.
L'occasion de renouer avec la tradition et les coutumes ancestrales avec l'organisation qui les accompagne. Ce rite ancré dans la tradition kabyle reprend son droit. Il est célébré, faut-il le noter, à travers plusieurs contrées à l'échelle nationale. Il consiste en le sacrifice de boeufs dont le nombre dépend des dons des bienfaiteurs en plus des cotisations des villageois. Avant l'immolation des boeufs, l'imam du village prononce la Fatiha. Pendant que la viande est découpée par le boucher, aidé en cela par quelques jeunes volontaires du village, Saïd, Lounis et Da Salah, autres membres du comité recensaient les familles présentes en prenant note sur des fiches. Deux heures plus tard, on commençait à répartir d'une manière équitable, en parts, suivant le nombre des membres de la famille. L'idée de renouer avec cette tradition ancestrale et qui avait cessé d'être célébrée depuis quelques années, a «commencé à germer depuis qu'un bienfaiteur du village a fait don d'un boeuf au village», raconte Lounis, un membre très actif du comité, qui précise que «le comité du village a proposé l'idée de contacter tous les enfants du village là où ils se trouvent». «Une idée vite adoptée par l'ensemble des villageois», ajoute notre interlocuteur, qui prendra ensuite la charge de contacter personnellement tout le monde. Les 97 habitants représentant chacun un foyer ont répondu à l'appel. Plus que cela, une forte somme d'argent a été collectée à l'occasion pour couvrir d'autres besoins du village. Mais le plus important reste ce lieu retrouvé par tout un chacun, faisant oublier l'ensemble des différends.
La solidarité et l'entraide renaissent pour le bien-être et la quiétude d'une communauté, telles qu'elles existaient par le passé. Jeudi dernier était plein de moments de joie, de liesse, de solidarité et d'entraide. Tout le monde a répondu présent à l'appel du village natal pour pérenniser la tradition et transmettre à la nouvelle génération les valeurs d'organisation, de complémentarité et de respect de son prochain. Ce jeudi à Aït Mahiou, toutes les inégalités ont été bannies. Pour l'Aïd, la même viande était cuite et servie dans tous les foyers. Afin d'immortaliser ces moments inoubliables empreints de bonté, de joie et de valeurs humanitaires, des caméscopes, des appareils-photo ont filmé cet événement, immortalisant ce jour pas comme les autres.
Le pari de rassembler tous les habitants et perpétuer la tradition a été une réussite. Tout au long de cette journée, les villageois ont fait la promesse mutuellement de rééditer cette initiative chaque année.


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