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Un hôpital mal en point
CHU BEN BADIS DE CONSTANTINE
Publié dans L'Expression le 28 - 03 - 2002

Le visiteur est d'emblée frappé par le mauvais accueil des réceptionnistes.
L'antique Cirta dispose d'une immense infrastructure hospitalière. Son implantation fut mûrement choisie. Elle fut érigée sur les hauteurs de la ville, à proximité d'une vaste forêt de pins et d'eucalyptus. L'air de la forêt est très pur. Dans le passé, les patients qualifiaient l'endroit de véritable Eden. Il était réputé par le sérieux de son personnel médical, la propreté des salles, la disponibilité régulière des médicaments ainsi que la réelle prise en charge des malades. Ces derniers, une fois admis, tout le confort nécessaire était mis à leur disposition. Le calme qui y régnait les soulageait d'une manière agréable et leur assurait une rapide guérison.
Aujourd'hui, le CHU Ben Badis de Constantine souffre d'une véritable anarchie. Le visiteur est d'emblée frappé par le mauvais accueil des réceptionnistes de différents services.
Le personnel n'est certainement pas formé dans ce domaine. Au niveau des pavillons des malades, on a l'impression d'être au marché. Les couloirs grouillent de monde, c'est pourquoi les malades sont constamment dérangés et ne peuvent se reposer. Les médecins résidents nous ont fait savoir que rien ne va plus et pour les malades et pour les médecins. Les services manquent de moyens. Le matériel existant est obsolète.
Les médicaments font cruellement défaut, et les familles des malades sont contraintes d'acheter les produits des officines pharmaceutiques. L'hygiène et la propreté font cruellement défaut.
Pour remédier à cette situation catastrophique, le directeur général du CHU de Constantine a organisé une conférence de presse qui a réuni des chefs de service et quelques professeurs de l'hôpital.
Devant un parterre de journalistes, le DG a brossé un tableau sur la situation qui prévaut au sein de son établissement, il a abordé des sujets d'actualité tels le cancer, le manque de médicaments, le sida et les urgences médicales.
Dans ce contexte, le conférencier a révélé à l'assistance la réception prochaine de matériel médical provenant des Etats-Unis d'Amérique et qui servira à la médecine nucléaire pour le traitement du cancer. Ce matériel sera livré prochainement avec une équipe de spécialistes qui procédera à son installation et à la formation sur place du personnel algérien pour son entretien. Dans cet ordre d'idées, l'hôpital de Constantine traite plus de 5.000 cancéreux de l'est du pays. Abordant la maladie du sida jusqu'à nos jours, 35 cas ont été recensés à Constantine.
Par ailleurs, l'on apprend que l'établissement hospitalier du Vieux Rocher réceptionnera prochainement un nouveau matériel médical pour le renouvellement des blocs opératoires et l'ouverture de nouvelles structures qui abritent les urgences médicales.
Donc, il était grand temps que l'hôpital de Constantine sorte de sa léthargie et redore son blason, terni par une gestion des plus anarchiques.


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