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Emigrés dans leur propre pays
LES ETUDIANTS DU SUD DANS LES UNIVERSITES DU NORD
Publié dans L'Expression le 06 - 01 - 2008

Les billets d'avion gratuits destinés aux étudiants du Sud à Alger, n'ont concerné qu'une partie infime de cette catégorie.
«Je rejoins mes parents une fois par an.» Pendant les vacances d'été. La nostalgie se lit sur le visage de Anouar, étudiant en 3e année de sciences politiques et résidant à la cité universitaire Taleb-Abderrahmane à Ben Aknoun, la plus ancienne de la capitale. S'avérant exiguë durant l'année universitaire, cette cité ressemble plus à un désert pendant les vacances ou les fêtes de l'Aïd. Le cas de Anouar en est l'illustration. Il souffre en silence.
Et l'éloignement de sa famille le hante sans cesse. Les mots tombent sur sa peau comme une braise. Etudes obligent, Anouar traverse des centaines de kilomètres de désert pour regagner l'université d'Alger.
«Un rêve d'enfant», a-t-il avoué. Entre des études d'un rang élevé et le rapprochement familial, ce jeune Targui devait faire un choix. «Le mauvais, malheureusement!» Il tombe de Charybde en Scylla. Le déchirement psychologique? Il le vit au quotidien. «J'ai raté des fêtes de mariage de mes proches, des funérailles...», confie notre vis-à-vis. La discussion va bon train.
Quelques minutes s'écoulent et un long silence s'installe dans sa chambre où sont entreposés une vieille casserole et quelques segments d'un livre d'El Moutannabi difficilement déchiffrables...une chaise et des draps ayant perdu de leur éclat. «Je vis comme un prisonnier ces jours-ci», a-t-il avoué.
Donnant l'impression de se réveiller d'un sommeil hypnotique, Anouar poursuit la discussion. Péniblement. Il parle à demi-mot, car les mots lui échappent. «Passer les fêtes religieuses de l'Aïd El Fitr et l'Aïd El Adha cloîtré entre quatre murs, ça suffit pour comprendre mes souffrances», raconte ce jeune de Ouargla. Issu d'une famille pauvre, Anouar peine à résister aux dépenses quotidiennes. Il n'appelle chez lui qu'occasionnellement.
«Le temps d'avoir les nouvelles de mes parents, mes frères et soeurs», a-t-il poursuivi. «Je n'ai pas d'argent pour prendre mon bain», enchaîne l'étudiant. En pleurs, il ronge son frein. Pas un mot de plus. C'est la partie visible d'un iceberg que se partagent quelque milliers d'étudiants subissant le même sort. Tragique. Selon les chiffres rendus publics l'année dernière, 1792 billets d'avion ont été délivrés à ces étudiants.
Dans ce cadre, une participation conjointe représente l'apport des ministères de la Solidarité nationale et de l'Enseignement supérieur. «J'ai frappé à plusieurs portes, mes doléances sont demeurées vaines», se désole Amina, splendide jeune étudiante native d'Adrar. Son sort est identique à celui d'Anouar. Rencontrée devant la cité des jeunes filles à Dély Ibrahim, cette fille, la gorge nouée et les larmes aux yeux, révèle des vérités.
Graves. Les billets d'avion, bisannuels, destinés à des étudiants du Sud aux fins de rejoindre leurs familles? Amina ne semble pas comprendre ce langage. «Ce ne sont que des promesses», a-t-elle laissé entendre.
Et d'insister que «ces billets ont concerné une minorité d'étudiants. Pas nous!» Qui sont ces «nous»? «Des étudiants nécessiteux. Des zaoualia qui devraient bénéficier de ces fameux billets», a précisé cette étudiante orpheline de père et de mère.
Sa copine, Manel, en quatrième année de sciences commerciales, a juré par tous les saints qu'«elle n'a appris la nouvelle de cette distribution que cette année. Ma dernière à la fac». Ont-elles rejoint leurs familles durant la fête de l'Aïd? Elles préfèrent ne pas en parler. L'ambiance familiale leur manque terriblement. «Je suis émigrée dans mon propre pays», a poursuivi Amina. La blessure qu'a causée cet éloignement se rouvre à chaque fois qu'elle appelle ses trois petits frères.
Tous des collégiens qui vivent chez leur oncle dans les fins fonds du désert. Ces angelots souffrent de leur côté. La «tristesse» est partagée.
Des pleurs...encore des pleurs. «Heureusement, je ne suis pas la seule à manquer à sa famille une année durant. Si ce n'est plus. Car, certaines de mes copines, crise sociale oblige, travaillent dans des pizzerias, des restaurants...durant l'été. C'est terrible...», regrette Amina. Elle est livrée à elle-même. Point de repères. Tel un slogan, cette Targuie regrette son choix en disant: «Ah! si jeunesse savait...»
Nonobstant tout cela, cet «exode» vers la capitale est un passage inévitable. On le vit, d'ailleurs, à travers les quatre coins de la planète bleue. Quand ce ne sont pas les études, c'est le travail qui vous appelle. «Avec le diplôme que je prépare, une licence en enseignement secondaire, mes chances de travailler dans le Sud sont infimes», a précisé Zouhir, un autre étudiant «malheureux». Pris entre le marteau et l'enclume, ces jeunes ne savent plus à quel saint se vouer.


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