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«Je me sens comme un spéléologue de l'intériorité»
L'ECRIVAIN PHILIPPE CLAUDEL À ALGER
Publié dans L'Expression le 06 - 02 - 2008

L'auteur de Le Rapport de Brodeck assurera à 15 h, une séance de dédicaces à la librairie du Tiers-Monde, place Emir Abdelkader...
Considéré comme l'un des meilleurs auteurs contemporains, Philippe Claudel enseignant, scénariste et écrivain était l'invité, lundi dernier, de l'établissement Arts et Culture à l'occasion de la parution, chez Sedia Editions et ce dans le cadre de sa collection Laurier, de ces deux titres Les Ames grises (adapté déjà au cinéma par Yves angelo) et Le Rapport de Brodeck qui a eu le prix Goncourt des lycéens en 2007. Deux romans dont Mme Radia Abed, directrice de Sédia, nous informa qu'ils sont disponibles aussi en langue arabe, grâce à la coédition avec la maison libanaise Dar El Farabi.
Aussi, d'autres livres faisant partie des best-sellers ainsi que des livres coup de coeur viendront enrichir bientôt cette collection, nous apprend-on. L'auteur, Philippe Claudel, s'excusera, d'emblée, pour son absence l'année dernière. Le scénariste qu'il est également, était en plein travail de mixage de son film Il y a longtemps que je t'aime qui sortira le 19 mars prochain en France et qui est, d'ores et déjà, sélectionné en compétition officielle au Festival du film de Berlin. Evoquant ses romans, l'auteur dira que le but de l'écriture est, entre autres, de «rassembler une communauté humaine».
Il décriera, par ailleurs, le nombre effarant de prix qui existe en France et cet attrait maladif pour ces récompenses. «Il en existe entre 200 et 250. Quand je publie, il est difficile de ne pas en avoir un jour». Abordant l'aspect psychologique de ses romans en rapport avec sa vie, M.Claudel affirme être quelqu'un de léger tout en avouant avoir une attirance pour le tragique dans le roman, exception faite pour ce rire dérangeant, du style de Voltaire et Molière. «La littérature est là pour inspecter nos vies, placer l'homme face à lui-même, ses espoirs, phantasmes et angoisses, aller au plus profond du gouffre, mais ne pas oublier la part d'étoile, autrement de l'espoir, notamment la part féminine. Il n'y a aucun écrivain qui peut faire l'impasse sur lui. Hormis un certain habillage pittoresque, le livre contient quelque chose de nous, de tragique comme dans mes scénarios, une manière peut-être d'éviter les catastrophes de la vie», explique-t-il.
Abordant le cinéma, l'auteur qui se dit n'être rien sans les autres, fera remarquer aussi que le cinéma, à l'instar de la littérature, est un genre particulier auquel il aime s'adonner depuis toujours, comme la peinture et le dessin. «Ce sont deux types d'écritures différentes qui m'intéressent, cela me permet de m'exprimer différemment. Mais cela ne se construit pas du jour au lendemain, avec le temps, on améliore son travail. Le roman ça ne coûte rien alors que le cinéma est un carcan économico-artistique difficile, mais je les trouve très complémentaires. Ce ne sont pas aussi des compartiments étanches. Ce qu'il y a de commun, est cette imagination visuelle que j'ai à produire des images dans les deux cas.» Parlant de son dernier roman, le Rapport de Brodeck, l'écrivain soulignera son envie de faire «un roman parabole» en désignant la trame du livre qui consiste en un peuple qui tend à exterminer un autre. «Cela pourrait se passer à la Shoah, au peuple rwandais..» Et de confier un peu plus loin: «Gamin, je rêvais d'être un aventurier. Finalement, je suis devenu un explorateur. Le seul continent qui reste à découvrir est le continent de l'homme. Je me sens comme un spéléologue de l'intériorité. Il y a ce danger effrayant de ce qu'on peut découvrir dans chaque être. Le romancier est celui qui ausculte, analyse, même le penchant noir de l'homme car comme disait Pascal: l'homme est l'ange et la bête à la fois. Si les gens pouvaient sortir meilleurs à la lecture d'un roman, ce serait formidable...»
Faisant un tour d'horizon de la littérature en France, Philippe Claudel fera relever «une décote pour ce qui est des livres primés» que les lecteurs n'achètent plus, selon lui. «Le pouvoir des critiques s'est aussi effondré. C'est le bouche à oreille et les libraires qui marchent», dira-t-il.
Revenant à son dernier roman, Le Rapport de Brodeck, l'auteur dira avoir eu envie de faire le portrait d'un être simple, anti-héros, un peu lui...Et d'avouer, tout de go: «Ce qui m'intéresse, en fait en littérature, est cette projection de soi. Ces personnages qui reflètent un peu nos phantasmes, nos espoirs...» Evoquant la situation complexe qui existe entre l'Algérie et la France, Philippe Claudel regrettera le manque d'images concernant la Guerre d'Algérie tout en soulignant le manque d'audace des cinéastes français à parler de la réalité. «J'attends un film comique sur Sarkozy et Carla Bruni. Mais je pense qu'il n'est pas près d'exister. C'est presque une censure qui ne dit pas son nom. Voyez comment les Américains raillent - ils leur président...» Depuis son premier roman, Meuse l'oubli, paru en 1999, l'écrivain lorrain enchaîne les succès littéraires. J'abandonne, en 2000, lui a permis de recevoir le prix France Télévisions. Il enchaîne avec Le Bruit des trousseaux, tiré de son expérience de professeur de français dans les prisons, puis Les Petites Mécaniques sont récompensées par la bourse Goncourt de la nouvelle en 2003. Avec ses Ames grises, oeuvre unanimement reconnue par la critique, traduit en langue arabe par les éditions Sedia, Algérie. Philippe Claudel est lauréat du prix Renaudot en 2003.
Il publie encore Trois petites histoires de jouets et La Petite fille de monsieur Linh en 2005. Ponctuel, il revient, l'année suivante, avec Le Monde sans les enfants, dans lequel il aborde les tabous de la société, dont la maltraitance, la guerre ou la mort. Son dernier roman, Le Rapport de Brodeck a eu le prix Goncourt des lycéens. Présent ainsi à Alger, pour sa sortie promotionnelle, et après son entrevue d'hier au CCF, Philippe Claudel rencontrera, cette matinée, les étudiants de l'Esaa (Ecole supérieure algérienne des affaires), Pins maritimes, puis assurera, à 15h00, une séance de dédicaces à la librairie du Tiers-Monde, place de l'Emir Abdelkader. Disponibles dans les libraires, ces deux romans les Ames grises et le Rapport de Brodeck coûtent chacun 800DA.


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