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Une commune en veilleuse
EL ASNAM
Publié dans L'Expression le 14 - 05 - 2008

La commune perd de plus en plus de son éclat et la population est en plein désarroi.
Moins d'une dizaine de kilomètres séparent la commune d'El Asnam du chef-lieu de la wilaya de Bouira. C'est la première municipalité que trouvera le visiteur sur le chemin en empruntant la RN05, menant vers l'est de Bouira. Rien de plus alarmant que de voir une localité mourir à petit feu malgré son caractère agricole. Il s'agit d'un constat que l'on fait dès qu'on passe par là, vu l'état de délabrement dans lequel se trouve cette commune. El Asnam est devenue synonyme de tous les maux sociaux. Pourtant, ce ne sont pas les promesses de projet de développement local qui manquent. En attendant, les choses stagnent depuis ces deux dernières années. Notre visite dans cette municipalité a duré presque une journée. Cela nous a permis de parcourir, de long en large, la ville et de constater de visu, les différents quartiers et ruelles, qui attendent d'être aménagés. Un petit souffle de vent suffit pour ébranler le paysage: des poussières, des sachets en plastique et tous les détritus qui sont jetés ça et là. Et la ville devient en un clin d'oeil, un vrai dépotoir.
La cité du 1er novembre, dont la moitié a été reconstruite il y a quelques années, constitue la preuve de cet abondon et de cette insalubrité. Le réseau d'électricité n'a pas été installé, ce qui a poussé certains foyers à se débrouiller, chacun à sa manière. Le reste est en instance. Des dizaines de maisons qui datent de l'époque coloniale, offrent un décor de ruines. Il ne reste d'ailleurs du centre-ville que le nom. La seule placette qui y existe et qui sert d'espace pour un marché local, ne déroge pas à la règle, puisqu'elle tombe, elle aussi, dans la désuétude. Mis à part quelques vendeurs à la sauvette qui occupent une partie de la place, la plupart des commerçants ont été déplacés sur ordre des responsables locaux. D'autres lieux ont été alors improvisés pour servir de marchés de fruits et légumes. A quelques mètres de là, un autre marché s'est installé. Il s'agit de clui des vendeurs de boissons alcoolisées. Une dizaine de buvettes ont été construites et d'autres sont en cours de réalisation, c'est ce qu'on a remarqué de visu, lors de notre passage.
Les petits commerçants qui occupent ces lieux, se plaignent du manque de commodités ainsi que de l'absence d'hygiène qui met en danger la santé de la population. Pour ces deux jeunes commerçants, qu'on a croisés sur les lieux, c'est une autre paire de manches. Ils n'arrivent pas à trouver une place au marché. «Nous aimerions que l'APC nous trouve une solution», ont-ils déclaré. «Vu notre statut de chômeurs, il est urgent que les responsables agissent en conséquence, répondent favorablement à nos doléances», ajoutent-ils.
Sur un autre volet, l'état du commerce notamment pour les boutiques installées le long de la route nationale, est en constante régression. Une situation qui inquiète les commerçants.
Depuis l'ouverture du tronçon autoroutier, qui commence de la sortie de la commune de Bechloul et va jusqu'à celle de Oued El Berdi, la commune d'El Asnam a été touchée de plein fouet par cette déviation. Les commerçants qui faisaient de belles recettes avant l'ouverture de l'autoroute se sentent aujourd'hui isolés. «Ce n'est plus comme avant, nos clients potentiels sont les passagers, et aujourd'hui, rares sont ceux qui passent par là pour s'approvisionner», nous confie un jeune commerçant, dont le fonds de commerce donne sur la RN05. Une nouvelle étape pour le commerce dans cette localité. Tous les commerçants comptent beaucoup sur la clientèle locale. Quand cela n'a pas marché, d'autres ont changé d'activité. Même situation au niveau des cafétérias et des restaurants où le chiffre d'affaire a subi une chute considérable ces derniers mois. «Depuis l'avènement de l'autoroute, notre commune ne cesse de se défigurer, chaque jour qui passe, consiste en un pas en arrière» se désole un jeune, la trentaine entamée. Plusieurs sont ceux qui ont soutenu cette affirmation.
Si le constat, concernant le développement d'El Asnam et son aménagement, semblent loin d'être reluisants, sur le plan de la prise en charge de la jeunesse, aucun mot ne résumera les maux que subit cette frange de la société. La grande majorité des jeunes ne travaillent pas. Un taux de chômage qui peut atteindre la barre des 80%. Mais les pouvoirs publics ne voient pas la situation sous le même angle. Selon eux, «l'emploi dans la région est en nette amélioration et le chômage est en nette régression. Il ne dépasse pas d'ailleurs les 45%», confie un responsable local, parlant sous l'anonymat. Cela, même si, en plus de la vocation agricole, et ses centaines d'hectares de terre, la commune d'El Asnam occupe une place parmi les régions de la wilaya, connues pour leurs zones d'activités. Une opportunité qui est offerte à tout le monde sauf aux jeunes de cette commune. A défaut d'une politique locale efficace, le seul refuge restant pour ces laissés-pour-compte est de traîner à longueur de journée. «Pourvu que le temps passe». «J'ai frappé à toutes les portes pour un poste d'emploi, j'ai déposé des dizaines de CV, sans qu'aucune réponse ne me soit parvenue», a déclaré un jeune diplômé, en chômage depuis maintenant trois ans. Plus le temps passe, plus l'espoir de dénicher un «job», s'amenuise. Beaucoup de jeunes sont dans cet état. Ils vivent difficilement ce dur statut social.
Pour les infrastructures sportives et culturelles c'est une autre paire de manches. A l'exception de l'unique complexe sportif de proximité, la commune d'El Asnam n'a aucune infrastructure culturelle. Les aires de jeux font grandement défaut. Pour se rendre au CSP, il a fallu interroger tout le monde. Aucun panneau n'indique la direction de cette infrastructure. Dès notre arrivée sur les lieux, la première chose qui a pu attirer notre attention, c'est l'endroit où a été construit ce complexe.
Nous sommes à l'intérieur du Centre, une dizaine d'adolescents jouent au billard. Quelques uns s'occupent de leurs manettes de «play-station». Au moment où un tel endroit est censé rassembler tous les jeunes de la commune, le complexe sportif se vide et les cafétérias prennent le dessus. C'est la chose la plus remarquable, dans une cafétéria donnant sur la placette du centre-ville, une autre manière de vivre. Des vieux et des jeunes jouent ensemble aux dominos. Le jeu de dominos est, par excellence, leur unique loisir. Comme si les choses allaient bon train dans cette localité. Les jours y passent...et, contrairement à ce que dit le célèbre adage, ici c'est une exception, ils se ressemblent.
Les défis sont à relever. Il reste à redoubler d'effort afin de rattraper le temps perdu en matière de développement. Tout cela sert de réponse au SOS lancé par cette commune qui ne cesse de faire naufrage, si les chargés de trouver les solutions adéquates ménagent leurs efforts. Dans ce cas, le fossé ne fera que se creuser.


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