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Il était une fois Al Akkad...
FESTIVAL INTERNATIONAL DU FILM ARABE D'ORAN
Publié dans L'Expression le 30 - 06 - 2008

Un important colloque a été animé, hier, à l'hôtel Sheraton en hommage au grand Mustapha Al Akkad et son oeuvre «géniale»...
Le Festival international entame sa course de croisière, avec la venue d'une autre grande figure du cinéma égyptien, à savoir le valeureux Mahmoud Yacine. La journée de samedi a connu son lot de films et de mouvement humain, au sein des salles de cinéma en projetant en matinée trois courts métrages en compétition et un autre, français, hors compétition. Il s'agit de trois petits films personnels qui racontent des vécus, tantôt avec sobriété, tantôt humour et dérision.
Le premier est Résidence Ylang Ylang des îles Comores de Hachimiya Ahamada qui raconte le destin de ces immigrés et maisons abandonnées en Afrique. Des maisons inhabitées même pas par les familles des absents qui préfèrent vivre dans des conditions simples au lieu de prendre celle du frère ou du cousin, par dignité. Le second très émouvant est Miroirs du silence (2006) de Nawaf Al-Janahi des Emirats arabes unis. Un film profond sur la grande solitude de l'artiste et de l'isolement humain, en général dans les grandes villes. Réalisé en noir et blanc, ce film d'une grande valeur esthétique, se décline en différents tableaux mettant en scène un jeune comédien de théâtre qui, une fois retiré des planches, regagne les murs de sa maison et la froideur du béton qui illustre notre ère moderne. Enfin, le dernier court métrage qui a suscité beaucoup de réactions au sein du public du théâtre Abdelakder Alloula, est Arafat et moi du Palestinien Mahdi Fleifel. Un sujet pertinent qui utilise l'autodérision pour parler de la complexité identitaire des Palestiniens qui vivent, notamment en Angleterre, oublient leur langue, pour s'intégrer dans la société d'accueil. Le réalisateur campa dans son film le rôle de Merrouane, amoureux de Bliza qu'il compte épouser. Tout est fabuleux, même sa date de naissance est la même que celle du défunt président Yasser Arafat. Un détail de taille dont prendra conscience Bliza et sur lequel s'est tissée cette fiction attendrissante. Obsédé par ce détail, Merouane finira par perdre cette femme à force de lui rabâcher les oreilles avec Arafat. Réalisé avec beaucoup de distance, le film raconte le politique qui s'efface au profit des convictions personnelles dans une comédie à l'américaine, dévoilant ainsi le mode de vie de ces jeunes Palestiniens. Le film évoque aussi leurs préoccupations sans pour autant porter un regard engagé sur la question, c'est ce qui le rend touchant en dépit de l'utilisation un peu maladroite de cette grande figure historique que fut et demeure Arafat et le qualificatif de «mule» porté sur l'arabe par le jeune comédien...L'après-midi a vu la projection de deux films longs à la salle Colisée d'Oran. D'abord Khalass du Libanais Bourhane Alaouie. Ahmed, pigiste dans un journal local et Rabie, réalisateur de documentaires, se sont liés d'amitié pendant la guerre civile libanaise, unis par le même rêve, celui d'un monde meilleur et puis il y a Abir, une jeune femme, artiste, née avec la guerre. Elle a aussi rêvé et milité...Aujourd'hui, désenchantée, se marie avec un richissime personnage. Mais oubliera-t-elle facilement Ahmed? Le film qui se noue comme une histoire policière, raconte le drame de la société libanaise qui étouffe comme un oiseau qui tente de réapprendre à voler après plusieurs années de guerre. «On ne peut se réconcilier complètement avec ce passé, puisqu'il faut se reconstruire. La réalité est que nous sommes une société tendue.» dira le réalisateur. Et la comédienne, ex-danseuse dans la troupe de Caracalla, Natasha Achkar, de confier son attachement à Beyrouth, «cette ville tragique, pas dramatique mais pleine de vie». Si le film pèche par trop de séquences dispersées et de longueur à l'infini, il pourrait parfois décrire ce malaise et cette angoisse que vit ce peuple, toujours sur le qui-vive d'un nouvel attentat, d'où ces «plages» de silence qui, en général, précédent la tempête. Le second film, assez naïf finalement, est celui du réalisateur bahreini Hussein Abbas El Hulaybi. Quatre filles appartenant à des sphères culturelles différentes qui choisissent pour l'intérêt commun d'unir leurs efforts et trouver ainsi des solutions palpables à leur problèmes financiers et matériels, montent finalement une société de lavage de voitures. Ce long métrage gravite autour de la problématique de l'émancipation de la femme arabe et son éternelle lutte face aux contraintes du conservatisme obscurantiste.
Dans un monde et une culture dominés exclusivement par la volonté des hommes, ces femmes vont faire l'objet d'une cabale fomentée par l'un des ex de ces filles, nourri d'esprit de vengeance. Mais c'est l'amour, l'ouverture d'esprit, la beauté, la tolérance, bref, la vie contre la mort qui finiront par triompher...Tourné à la façon bollywoodienne, ce film mélodramatique à souhait a le mérite d'aborder un sujet sensible, en dépit de son côté un peu surfait et ses à côtés invraisemblables. Dans le débat qui a suivi la projection, le réalisateur a affirmé que la femme en Bahrein a acquis ses droits. Elle est plus libre que les autres femmes au Golfe ou du Qatar, notamment mais il reste encore des mouvements islamistes exacerbés qui tentent de lui saboter le passage. «C'est le seul pays arabe où la femme endosse, dans la dignité, divers métiers, même chauffeur de taxi et possède des pressings. C'est mon premier long film. J'ai déjà travaillé pour le compte de la télévision et réalisé plusieurs courts métrages. Ce film est venu suite à mon stage dans un workshop. J'ai été aussi, assistant réalisateur sur le film de Hikaya bahrénia» (Beau film déjà projeté l'an dernier à ce festival Ndlr), soulignera Hussein Abbas El Hulaybi.
Le père des films Le Messager et Omar El Mokhtar a fait, hier, l'objet de débat à la faveur d'un colloque auquel ont pris part plusieurs personnalités du monde du 7e art arabe et des critiques de cinéma. «Plus qu'un réalisateur, il s'inscrit dans la ligne des grands cinéastes du monde. C'est un adepte de David Lean. Il a permis à d'autres de suivre sa trace. Il a su mettre en scène dans El Rissala de grandes figures internationales du cinéma dont Anthony Queen et Irène Papas dont il a su trouver son double dans l'actrice Mouna Ouassef», a fait remarquer le critique Saïd Ould Khelifa. Ce colloque a permis de dévoiler l'homme modeste, humain qui ne se départit jamais de sa langue et de son identité à laquelle il tenait par-dessus tout, malgré qu'il vécut et mourut en exil. Aussi, le talent et la maitrise de l'image faisant de ces films, plus qu'un témoignage historique ou des épopées et films de spectacle, une déclaration politique et une affirmation indéfectible à sa religion, l'Islam et à la question arabe. «J'étais fier qu'on le surnomma un jour Le César du cinéma», dira la diva du film syrien, Mouna Wassef, non sans souligner tout son acharnement qui a duré sept ans pour voir le film Le Messager aboutir dans les salles du monde à l'exception de l'Egypte et de Damas où il reste encore interdit.
De son côté, l'acteur Mahmoud Yacine relèvera des anecdotes concernant sa relation amicale et professionnelle avec Al Akkad, tout en soulignant sa simplicité et sa constante disponibilité. Enfin, au-delà des sentiments, il a été souligné aussi la qualité de son univers cinématographique qui le rend éternel.


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