L'Algérie est en train de réaliser son plus grand projet hydraulique après ceux de Beni Haroun et de Taksebt. Peut-être que dans un proche avenir, si tout va bien, les populations d'Oran et de ses environs pourront sortir du sempiternel problème de l'eau potable qu'elles rencontrent depuis des décennies. Beaucoup d'efforts fournis jusqu'à présent se sont avérés vains devant l'ampleur du déficit de cette ressource vitale. C'est lors d'une visite inattendue effectuée jeudi passé dans la wilaya d'Oran, que le ministre des Ressources en eau, Abdelmalek Sellal, a annoncé que le mégaprojet hydraulique Mostaganem-Arzew-Oran (MAO) sera mis en service en février 2009. Il a signalé en outre que les travaux de concrétisation de ce projet sont prévus avant la fin de l'année en cours. D'un montant de 60 milliards de dinars, le projet du transfert d'eau potable Mostaganem-Arzew-Oran, était prévu en 2007. La cadence d'avancement des travaux était appréciable. Abdelmalek Sellal a tout de même rappelé au responsables qu'aucun retard dans les délais de livraison ne sera toléré. Ce projet permettra d'assurer une alimentation en eau continue des wilayas de Mostaganem, d'Oran et de la ville d'Arzew. Le ministre a commencé sa tournée par la visite de la station de traitement des eaux usées du groupement urbain d'Oran. Cette station qui est implantée à El Kerma, dans la daïra d'Es-Senia, sera mise en service fin 2008. D'une capacité de 50 millions de mètres cubes/ an (m3/an), elle prendra en charge les rejets liquides d'une population estimée à 1,5 million d'habitants. M.Sellal a indiqué que «cette station est la première du genre en Algérie qui utilise une technologie moderne, qui permet d'affecter les eaux traitées à l'irrigation de terres agricoles de la plaine de la M'lata». Avant d'ajouter «elle produira du méthane qui réalisera la synthèse de gaz et d'électricité nécessaire au fonctionnement de la station». Il faut rappeler que l'agriculture consomme près de 65% des ressources nationales en eau, avant l'entrée en service, ces dernières années, de projets d'envergure réalisés aux quatre coins du pays. Quatre châteaux d'eau d'une capacité de 75.000 mètres cubes chacun sont en cours de réalisation à Douar Be de satisfaire amplement la demande de la ville d'Oran estimée à 250.000m3/jour. Après Oran, le ministre des Ressources en eau, Abdelmalek Sellal, s'est rendu à Mostaganem où il a indiqué que «l'Algérie est en train de réaliser son plus grand projet hydraulique après ceux de Beni Haroun et de Taksebt». D'après le ministre, le MAO éliminera le problème d'eau potable enregistré à Oran et dans les wilayas limitrophes. Il mobilisera annuellement 155 millions de mètres cubes d'eau grâce aux apports des barrages du Cheliff et de Keddara. Ces apports seront transférés grâce à un ensemble d'installations dont des réservoirs de stockage, des stations de traitement, de pompage et de distribution et seront acheminés vers deux réservoirs secondaires de stockage à Mostaganem d'une capacité de 60.000 mètres cubes chacun et vers quatre autres d'une même capacité situés à Oran. Pour renforcer le MAO, le ministre a annoncé la prochaine réalisation d'une station de traitement et de dessalement d'eau à Mers El-Hadjadj, à l'est d'Oran: elle disposera d'une capacité de production de 500.000 mètres cubes/jour. Une station similaire dont la production quotidienne dépassera les 100.000 mètres cubes d'eau de mer dessalée sera implantée à Mostaganem. «Ces deux projets participeront au développement des secteurs agricole et industriel dans la région alors que le MAO est essentiellement affecté à couvrir les besoins en AEP.» Il a également annoncé que son département confiera la gestion des ressources hydriques à une entreprise espagnole spécialisée dans le domaine, pour mieux valoriser les ressources et rentabiliser les équipements techniques.
