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Happy birthday Mister Madiba
NELSON MANDELA A CELEBRE SES 90 ANS
Publié dans L'Expression le 21 - 07 - 2008

Un ancien officier de l'ALN revient sur sa rencontre historique, en 1962, au Caire, avec Nelson Mandela.
Le 18 juillet 2008, Nelson Mandela fêtait dans son village natal, son 90e anniversaire. Celui qui est devenu incontestablement l'une des figures les plus emblématiques du XXe siècle et une légende vivante, continue de se battre dans d'autres domaines après avoir réussi à libérer son pays du joug colonial de l'apartheid.
Né le 18 juillet 1918 à Qunu, village situé au bord de la rivière Mbashe dans le Transkei, dans une famille proche du chef des Thembous, son père lui donne le prénom de Rolihalahla qui signifie en xsosa le trouble-fête (the trouble maker en anglais). Dès son inscription à l'école Clarkebury de son village, il reçoit le prénom de Nelson de son pasteur méthodiste. Après des études primaires et secondaires, il rejoint l'université de Fort Hare. Ses cours portent sur la littérature anglaise, l'anthropologie, les affaires politiques et administratives ainsi que le droit. Un de ses parents lui recommande de se spécialiser dans le droit.
Ayant terminé ses études en 1944 et obtenu son degré de Bachelor of Law (licence) il se marie avec Evelyn Maki avec laquelle il a eu deux enfants, un fils Makgatho et une fille Makaziwe.
Il adhère à l'ANC dont le leader est Albert Lutuli. Avec son diplôme, il ouvre un cabinet d'avocat en association avec son compagnon de toujours, Oliver Tambo.
Un an plus tard, il forme avec David Bopaje, Asheyby Mda, James Njongwe et Oliver Tambo, la ligue de la jeunesse de l'African National Congress (Ancyl).
Le 26 juin 1952, il prône avec ses amis de l'Ancyl une campagne de désobéissance civile. A la fin du mois de juillet, il est arrêté par les autorités de l'apartheid. La même année, il est élu président de la branche de l'ANC pour la province du Transvaal. En 1957, il divorce avec sa femme Evelyn pour se remarier le 14 juin avec Winnie Madikizala avec laquelle il a eu deux filles Zenani et Zindziswa.
Rencontre avec le Gpra
Après le massacre de Sharpeville où 67 manifestants anti-apartheid sont tombés sous les tirs de la police, l'ANC est interdite et ses leaders dont Mandela arrêtés. Le 29 mai 1961, il est libéré et déclaré non coupable.
Au mois de juin 1961, soit quelques jours après sa libération, il crée l'Umkhonto We Size (lance de la nation) branche militaire de l'ANC dont il devient le commandant en chef et vit dans la clandestinité. En janvier 1962, il quitte clandestinement l'Afrique du Sud pour participer à une conférence panafricaine réunie à Addis Abéba.
Là, il rencontre le premier Algérien, représentant le Gpra dans cette réunion, un certain Aziz. En fonction de ma connaissance des responsables algériens qui auraient pu assister à cette réunion, en fonction de sa description physique et de la connaissance parfaite de l'anglais et une prononciation sans accent que m'a faites Mandela après sa libération, je pense avoir situé cet Algérien qui, à mon humble avis, ne peut être que Hassen Aziz qui faisait partie des cadres des affaires étrangères du temps de la Révolution et qui assistait souvent aux réunions internationales auxquelles l'Algérie était conviée.
A la fin de janvier, Mandela accompagné de Oliver Tambo et d'un Sud-Africain blanc, membre du Parti communiste de ce pays, débarquent au Caire. A la même date, Abdelkhalek Torrès, ancien ministre dans le premier gouvernement marocain à l'Indépendance, ambassadeur du Maroc au Caire, me téléphone pour m'inviter à déjeuner au Guezirah Sporting Club. A ma grande surprise, je le trouve attablé avec Zulficar Sabri, vice-ministre des Affaires étrangères et frère de Ali Sabri, membre du Conseil de la Révolution égyptienne, bras droit du président Abdel Nasser dont il est le ministre à la Présidence de la République.
Celui-ci m'informe de la présence de responsables sud-africains de l'ANC qui aimeraient prendre contact avec les dirigeants de la Révolution algérienne.
Il m'informe aussi que je pourrai les voir deux jours plus tard dans les bureaux de Youssef Sebaï, secrétaire général des pays non-alignés dont le siège était à une centaine de mètres de celui du Gpra. Je prends contact avec les ambassadeurs africains nous ayant reconnu «Gpra», qui me confirment l'information (Ghana, Mali, Guinée). En leur compagnie j'assiste à une conférence donnée par Youssef Sebaï en présence de Mandela et ses compagnons.
Il nous demande aussi, aussi bien à Torrès qu'à moi-même, d'aviser l'ambassadeur de Tunisie, Ahmed Mestiri, ancien ministre lui aussi dans le premier gouvernement à l'Indépendance de la Tunisie du voeu de ces hôtes d'aller à Tunis, les relations entre l'Egypte et la Tunisie n'étant pas au beau fixe en ce temps-là. J'envoie un message à Si Mabrouk (Boussouf) lui signalant ma rencontre avec Zulficar Sabri et le profond désir des Sud-Africains de prendre contact avec les autorités de la Révolution algérienne. M. Mestiri informe lui aussi son gouvernement. A Tunis, Tayeb Mehiri, ministre tunisien de l'Intérieur prend contact avec Boussouf pour discuter de ce sujet. Celui-ci suggère le nom de Chawki Mostefaï pour une prise en charge au Maroc.
Il est vrai qu'à cette date les autorités algériennes avaient «d'autres chats à fouetter», négociations avec la France, crise avec l'état-major, crise même au sein du Gpra.
Dès son arrivée à Rabat, Mandela s'étant séparé de ses compagnons qui sont partis de Tunis sur Londres avec un chèque de 5000 livres sterling, chèque remis par Bourguiba à ses hôtes, est pris en charge côté marocain par Abdelkrim Khatib et côté algérien par Chawki Mostefaï. Les responsables de la Révolution au Maroc lui font visiter la base Ben M'hidi avec un défilé de troupes algériennes. Durant ce défilé, les troupes ont à leur tête un porte-drapeau, le lieutenant Billal, instructeur à la base Ben M'hidi.
Eloge de la Révolution algérienne
En voyant Billal à la tête des troupes, Mandela se lève dans la tribune officielle et applaudit le cortège.
Un responsable algérien s'adresse à Mandela, l'informant que ce Billal est un Algérien. La réponse de Mandela était, à mon humble avis, magnifique. «Je ne savais pas que cet officier était algérien ou africain, mais le seul fait que le porte-drapeau de la Révolution soit un Noir est un honneur pour la Révolution algérienne et un bonheur pour mes compatriotes au sud du Sahara.» Il profite de son séjour dans les rangs de l'ALN pour s'informer, écouter et se former. Ce séjour lui est resté inoubliable jusqu'à ce jour.
Il rencontre durant son séjour au Maroc, les responsables des mouvements de libération de l'Angola, Mario Andrade, et du Mozambique, Marcellino Dos Santos. De janvier 1962 à juin de la même année, il visite successivement l'Ethiopie, l'Egypte, la Libye, la Tunisie, le Maroc, l'ALN à la base Ben M'hidi, le Sénégal, la Guinée, le Mali, la Sierra Léone, le Libéria, le Ghana et le Nigeria. Il est reçu la plupart du temps par les chefs d'Etat des pays visités.
Il passe fin juin 1962 à Londres où il rencontre de nouveau ses compagnons; un mois après il rentre en Afrique du Sud où il se fait arrêter le 5 août 1962, accusé de sortie illégale du territoire, d'incitation à la révolte et de haute trahison. Au procès de Rivonia, il est condamné, lui et ses coinculpés à la prison à perpétuité. Il doit passer 18 années de prison à Robben Island. Au fil des années qui passent, il deviendra le prisonnier le plus célèbre de la planète, le plus encombrant aussi pour le régime de l'apartheid. A Robben Island, il est le prisonnier avec un matricule qui deviendra célèbre: Matricule 46664 composé du numéro 466 numéro du prisonnier et 64 celui de l'année de son emprisonnement. Humilié, torturé, Mandela convaincu de la justesse de son combat, fait preuve d'une endurance incroyable et d'une obstination sans faille, qui obligèrent le régime de l'apartheid à négocier successivement son transfert vers la prison de Pollsmoor à Capt Town, en 1982, puis sa libération en février 1990.
De 1990 à 1993, il négocie, avec le pouvoir sud-africain, l'organisation d'élections multiraciales et l'abrogation en 1991 de la loi fondamentale de l'apartheid. Du 26 au 28 avril 1994, les élections confirment l'écrasante victoire de l'ANC et de Mandela.
Le 10 mai 1994, il devient le premier président de la République multiraciale d'Afrique du Sud. La cérémonie de passation de pouvoir se fait devant plus de deux millions de personnes et en présence de la majorité des chefs d'Etat de la planète en passant de Castro, à Arafat ou El Gueddafi. En 1995, il se sépare puis divorce de Winnie. Le 18 juillet 1998, il épouse sa troisième femme Gracia Machel, veuve de l'ancien président du Mozambique, Samora Machel, mort dans un accident d'avion une quinzaine d'années plus tôt. Il quitte le pouvoir en 1999 pour se consacrer à une fondation qui s'occupe de la lutte contre le sida.
Afin de casser le tabou de cette maladie, il annonce lui-même, le 5 juin 2005, lors du décès de son fils, la cause de sa mort (sida). Quoi de plus beau que de le voir sillonner le monde, adulé par la jeunesse de tous les pays visités?
Quoi de plus beau que de le voir fêtant son anniversaire avec sa famille et ses compagnons de toujours, Ahmed Khadrata et Jacob Zuma? La présence de ce dernier aux festivités du 90e anniversaire présage que Zuma a obtenu déjà la bénédiction de Madiba pour devenir le futur président de la République sud-africaine. Pour conclure, quoi de plus beau que ce cri du coeur de Mandela lorsqu'il déclare: «Ils m'ont volé 27 ans et 190 jours de liberté et de vie.» Quoi de plus beau que cette déclaration de Mandela: «Vaincre la pauvreté n'est pas un acte de charité, c'est un acte de justice», et cette réflexion de Desmond Tutu le surnommant «l'icône inoubliable de la réconciliation».


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