Très vive et expressive, la musique du groupe a mis le public en effervescence. C'est un concert de musique jazz très expressive et pour le moins que l'on puisse dire très «punchy» que les amateurs de jazz ont dû certainement apprécier le 9 mai dernier et hier à l'hôtel Sheraton Club des Pins et les 10 et 11 mai à l'Astrolab Club 98 (Bois des Arcades). Servi par quatre musiciens, Michael Heise au piano, leader du groupe Heiseholdet, Jeppe Gram à la batterie, Jonas Westergaard à la contrebasse et Jesper Loevedal, ténor saxophone, le concert fut une invitation à la joie et la bonne humeur. Les musiciens, quatre têtes blondes, nous ont fait chavirer avec le jeu mélodique et plein de tonus que produisaient leurs instruments. La musique du groupe mettra le public en effervescence. C'était véritablement un hymne pour faire la fête et pour s'éclater! C'est le cas de le dire ici puisque le batteur au top de sa forme n'a eu de cesse de faire preuve d'une grande hardieuse et une remarquable agilité en tapant fort, très fort sur sa batterie à en faire jaillir des rythmes fracassants. Avec de l'énergie à revendre, il ne se privait pas de démontrer tout son savoir-faire avec talent, au grand bonheur du public qui applaudissait à chaque prouesse et à la fin de chaque morceau. Le quartet, en parfaite symbiose produira en avalanche des rythmes ou prédominaient au départ, les sons de la batterie et de la contrebasse. Des rythmes saccadés, fluides, puis se voulant impulsifs, coulaient, avec émotion et enthousiasme, en particulier ceux du batteur qui en rajoutait à chaque fois une couche sous le regard admiratif de ses acolytes les musiciens et puis les spectateurs. A retenir également le souffle ample et généreux du saxophoniste qui tronquera à un moment donné son sax pour un verre à demi-plein qu'il tapotera en douceur sur le côté avec une baguette marquant le rythme, tout comme le pianiste qui, en battant la mesure avec son pied, fera également preuve d'originalité en substituant son piano ou plutôt le synthétiseur sur lequel il a dû «se rabattre» pour un organom. Tous se donnaient sur leurs instruments, afin de sublimer leurs notes. Liberté euphorique et jubilatoire, tels sont les mots pour définir cet agréable concert. Influencé par le be-bop, le latin danse et la salsa, les rythmes excitants du groupe Heiseholdet auront traduit les traditions musicales scandinaves et latino-américaines. Bernies times, Bernie Miller, Dissy billespice (une célèbre trompettiste be-bop) et Danzon, pour ne citer que ceux-là, sont les quelques titres que le groupe a interprétés avec beaucoup de plaisir. Ce dernier possède déjà à son actif deux CD: Touch down sorti en 1997 et On Location, en 1999. Deux autres, Heisholdet et Solas Plexus sont actuellement en voie d'achèvement, c'est-à-dire au mixage. Outre le piano et le synthétiseur, le pianiste, chef de file du groupe, Michael Heise, se plaît à explorer des sons neufs en introduisant notamment la douceur mélodique du calimba dans ses compositions musicales. Né à Copenhague en 1967, Michael Heise a étudié en 1991 au collège de musique de Berklee au côté du pianiste Lazlo Gardorny. Michael retournera à Copenhague pour entrer au conservatoire rythmique. Outre ses études, il se formera également à New York aux côtés des pianistes Dave Kikoski, Richie Beirach, Kenny Werner et Kenny Barron. Il est aujourd'hui considéré comme l'un des meilleurs pianistes de Copenhague ayant joué et composé avec Bob Rockwell, Jens Winther, Ole Theill, Anders Bergkrantz, Soren Christensen, Larry Grenadier, Ali M. Jackson, Charlie Haden, Omer Avital et Bob Brookmeyer. La densité «explosive» des morceaux qu'il compose provient en fait de son tempérament de feu, son côté «agressif», avoue-t-il. «Mais lorsque je joue des trucs joyeux, c'est que j'ai dû prendre auparavant de la marijuana», confie-t-il avec amusement. Michael aime la musique algérienne, «pour la vivacité et le dynamisme qu'elle dégage à l'image du rap, du hip-hop, Hasni et le son du karkabou, j'adore!» dit-il. D'ailleurs, il souhaite créer une fusion en jouant avec des musiciens algériens. Avis donc aux amateurs! Le groupe Heiseholdet animera son dernier concert, ce soir, à l'hôtel Sheraton.
