Le parti qui a gelé, pendant longtemps, tous ses rendez-vous organiques, a eu enfin le feu vert pour lancer sa machine politique. Il va bientôt réclamer haut et fort la candidature du Président sortant, à l'élection présidentielle de 2009. Le FLN remet les pendules à l'heure. Cinq jours après l'annonce de la révision de la Constitution, le parti dévoile sa feuille de route. «Le congrès extraordinaire aura lieu à la fin du mois de novembre», a déclaré le secrétaire général de l'instance exécutive du FLN, Abdelaziz Belkhadem. Annoncé, puis reporté à plusieurs reprises, le congrès extraordinaire du parti aura finalement lieu dans moins de quatre semaines. Cette fois-ci c'est officiel. Ni spéculation ni rumeur, puisque la présidence a donné le «la» pour la révision de la Constitution. Le parti qui a gelé, pendant longtemps, tous ses rendez-vous organiques, a eu enfin le feu vert pour lancer sa machine politique. Il va bientôt réclamer haut et fort la candidature du Président sortant, à l'élection présidentielle de 2009. Dans cette perspective, le FLN met les bouchées doubles pour baliser le terrain à un projet qui lui tient à coeur. Lors de la réunion tenue hier avec les mouhafedhs des 48 wilayas au siège du parti, M.Belkhadem a donné les grandes axes de la mission qu'aura à accomplir son parti. «Nous sommes appelés à travailler pour assurer l'environnement politique et les conditions nécessaires à la révision de la Constitution», a souligné M.Belkhadem. Il a appelé, à ce propos, les responsables à en finir immédiatement avec l'opération de renouvellement des structures. Dans son intervention, M.Belkhadem a mis l'accent sur l'urgence de régler les problèmes organiques dont souffrent certaines cellules. Jusqu´à présent, environ huit mouhafadhas n'ont pas encore renouvelé leurs instances. Il s'agit entre autres de: Oran, Batna, Khenchela, M'sila, Sidi Bel Abbès, Tlemcen, Blida et Béjaïa. Connaissant parfaitement le poids des échéances politiques et la complexité de la tâche, le patron du FLN a préféré commencer par les responsables des structures locales avant de passer aux choses sérieuses. Hier, il a été question de passer en revue la situation des structures locales du parti. M.Belkhadem a pressé par le cas des responsables de prendre soin des structures et de se rapprocher davantage des citoyens. «Il faut revoir toutes les questions concernant les cartes d'adhérent et le nombre des militants», a-t-il expliqué. Le FLN aura du pain sur la planche. Après la réunion d'hier, une série de rendez-vous sont inscrits dans son agenda. Ce parti qui a temporisé ses activités organiques, va passer à la vitesse supérieure. Le secrétaire général du FLN va réunir les parlementaires des deux Chambres dès la semaine prochaine. «Une rencontre avec les parlementaires est prévue dans les prochains jours pour donner les instructions à suivre sur le projet constitutionnel», a-t-il indiqué. Il réunira ensuite le secrétariat de l'instance exécutive et la commission de coordination. Ces réunions seront suivies par celle de l'instance exécutive qui précédera, bien entendu, la tenue du conseil national et le congrès extraordinaire. Par ailleurs, dans son intervention d'hier, M.Belkhadem a tenu à rappeler que son parti était l'initiateur du projet constitutionnel. «Nous ne nous sommes pas trompés d'avoir appelé à la révision de la Constitution et au troisième mandat», a-t-il affirmé, visiblement soulagé. M.Belkhadem voulait par là, répondre à ses alliés, à savoir le RND et le MSP, lesquels lui reprochaient d'avoir précipité les événements. «Dieu merci! ce que nous avons revendiqué est enfin réalisé», a encore dit le secrétaire général du FLN avec un sourire. Le FLN ne compte pas s'arrêter là. Le vieux parti qui se veut être une force de proposition, ambitionne de participer à l'enrichissement de la loi fondamentale. Il envisage, d'ores et déjà, d'étudier les grands changements qui nécessitent d'être apportés dans l'actuel texte fondamental. Il s'agit entre autres des prérogatives de la Chambre haute, de la justice, de la relation entre le président et le chef du gouvernement, du renforcement du contrôle sur les institutions et l'élargissement des libertés publiques. A cet effet, un forum consacré à la révision de la Constitution est prévu prochainement. M.Belkhadem a déclaré que la Constitution nécessite une révision en profondeur, à soumettre à la consultation populaire, par voie référendaire, lors du prochain mandat présidentiel.
