Les problèmes sont légion et les revendications nombreuses. La Fédération nationale des chauffeurs de taxi (Fnact) avait besoin de ce congrès constitutif pour dresser un état des lieux exhaustif et pour le moins objectif. Réunis hier à Alger à l'occasion de leur premier congrès constitutif, les représentants des chauffeurs de taxi exerçant dans 29 wilayas du pays ont tracé une feuille de route déterminant un plan d'action définissant les priorités à entreprendre pour assainir leur corporation. Ils revendiquent le dialogue avec le ministère des Transports ainsi que la redynamisation de la commission technique nationale mise en place au début du siècle lors du passage aux commandes de ce ministère de Abdelmalek Sellal, a affirmé Hocine Aït Braham, président du Comité national des chauffeurs de taxi, affilié à l'Union des commerçants et artisans algériens (Ugcaa). Ce comité est ainsi remplacé, à compter d'hier, par la Confédération des chauffeurs de taxi. La relance de cette commission, gelée depuis cette date, se fera en présence des anciens moudjahidine ou ayants droit, détenteurs de licences d'exercice et celle notamment des usagers, si une telle association existe, a espéré Aït Braham. Pour que ce dernier ne soit en aucun cas lésé, la Fnact demande instamment que les tarifs soient revus, que les prêts bancaires soient accordés par tous les établissements financiers. Cependant, la clé de voûte des revendications émises demeure la fiscalité. C'est la bête noire des chauffeurs de taxi. Véritable épée de Damoclès, elle incite à la clandestinité certains opérateurs, de plus en plus nombreux. En effet, argue Aït Braham, un clandestin, pris en flagrant délit d'exercice illégal, n'aura à débourser, comme contravention, que le coût d'immobilisation de sa voiture dans, ce qui est communément appelé, une «fourrière». Alors que, ajoute-t-il, un régulier est soumis à moult tracasseries qui vont de la simple contravention à l'examen des accessoires, du reste obligatoires, sécurité, santé, aspect vestimentaire et apprêt personnel (rasage, coiffure...). Pour ce qui est du fisc, les congressistes réclament «une solution juste pour les dettes contractées par les chauffeurs de taxi pour les impôts non acquittés depuis de longue date». Pourquoi, estime Aït Braham, ne pas étudier un forfait fiscal équitable qui ne s'apparente pas à un commerce classique basé sur l'achat et la vente et la génération de bénéfices? Un autre point de taille vient se greffer à ces revendications. Il s'agit de la TVA qui a atteint 17% pour l'achat d'une voiture à crédit. Les gens de la corporation s'insurgent et se demandent alors comment renouveler le matériel roulant dans des conditions draconiennes et offrir un service de qualité, surtout dans la capitale qui est sillonnée par des touristes, hommes d'affaires et visiteurs étrangers? Intervenant lors de cette rencontre, Mohamed Lazouni a insisté sur la santé des chauffeurs de taxi, qui, rappelle-t-il «doivent observer une pause de 15 minutes au moins après 2 heures de conduite» au risque de perdre leurs réflexes.