Le ministre avait affirmé que des directeurs refusaient la présence d'associations au sein des établissements pour que leur gestion ne soit pas contrôlée. Falsifications, détournements, dilapidation, mauvaise gestion...telles sont les constatations relevées par les cadres du ministère de l'Education nationale concernant la régie des cantines scolaires. S'exprimant hier au cours d'une conférence de presse organisée au lycée Hassiba-Benbouali (Alger) à ce sujet, le ministre de l'Education nationale, Boubakeur Benbouzid, a déclaré qu'«un décret exécutif portant sur la gestion des cantines scolaires sera présenté prochainement au gouvernement». Ce décret stipule l'implication des collectivités locales dans la gestion des cantines scolaires. Ainsi, présidents d'APC, walis, et même les inspecteurs de l'éducation sont tous appelés à apporter l'aide et le soutien nécessaires à l'amélioration du fonctionnement de ces cantines. Selon ce décret, les cantines seront en corrélation avec les unités de dépistage et de suivi (UDS) afin de garantir l'hygiène. Le décret en question vise également l'amélioration des cantines scolaires aux plans de la gestion administrative, matérielle, financière et éducative. Il tient aussi à améliorer la qualité de la ration alimentaire comme l'équilibre nutritionnel, l'hygiène et l'équipement adéquat. Le ministre a indiqué, au passage, que «10% des cantines scolaires offrent des repas froids en raison du manque d'équipements». C'est ce qui explique la gestion chaotique de ces structures supposées être des lieux de renfort pour nos écoliers. A savoir que le réseau des cantines scolaires s'est particulièrement densifié ces dernières années. Il est passé de 4384 cantines en 1999 à 12.319 en 2008. Ce réseau est opérationnel pour la présente année scolaire depuis le 1er octobre dernier dans toutes les wilayas. Le nombre de rationnaires est passé de 600.000 en 1999, soit un taux de couverture de 12% à plus de 2.700.000 bénéficiaires en 2008, ce qui représente 72% des élèves du primaire pour un budget de 12, 4 milliards de dinars. «L'alimentation scolaire n'est pas une opération solidaire. Cette tâche est une activité éducative en vue de promouvoir le niveau ainsi que la rentabilité», a précisé Benbouzid. S'agissant de la rentabilité, le ministre de l'Education nationale a indiqué en marge de la conférence que «la déperdition scolaire a diminué de 8% à 7%.» Pour rappel, des détournements dans la gestion des cantines scolaires ont été constatés. A titre d'exemple, la direction de l'éducation de la wilaya de Sétif a décidé de poursuivre en justice deux directeurs d'écoles primaires chargés de la gestion des cantines scolaires au niveau de leurs établissements respectifs à Sétif et à El Eulma. Les mis en cause sont poursuivis pour détournement de deniers publics, utilisation de biens publics à des fins personnelles et au profit d'autrui et falsification de documents relatifs à la gestion des cantines. L'enquête diligentée par le département de Benbouzid a montré que les deux directeurs indélicats auraient détourné un montant de plus de 110 millions de centimes. Les mis en cause affirmaient qu'ils assuraient des repas à quelque 500 et 200 élèves alors qu'en réalité, ils ne l'assuraient que pour 230 élèves au niveau de la première école et 160 autres pour la seconde.
