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«Le cinéma algérien n'a plus de temps à perdre»
ENTRETIEN AVEC KHALED BENAISSA (REALISATEUR ET COMEDIEN)
Publié dans L'Expression le 30 - 12 - 2008

«Travailler sous la lumière, avec patience et passion», est le credo de ce forcené du cinéma.
Khaled Benaïssa, 30 ans, s'est distingué au dernier Festival international du court métrage de Taghit où il a raflé deux prix pour son dernier film court Sektou (Ils se sont tus) la Caméra d'Or et le Grand Taghit d'Or. Partagé entre son amour pour la comédie (El manara) et la réalisation (Peur virtuelle et Babel, Où? Quand? Comment?), cet artiste volubile, architecte de formation nous dévoile ici, sa ferveur pour le 7e art et nous raconte le parcours de son dernier-né Sektou, lequel est véritablement à son image, foisonnant, vif et plein d'humour, avec un soupçon de gravité.
L'Expression: Un mot sur votre consécration au Taghit d'or, l'attendiez-vous?
Khaled Benaïssa: Non, car ce fut la première projection publique et la première participation à un festival. La première victoire a été l'accueil du public et le débat qu'a suscité le film. J'avais très peur que le film soit mal accueilli ou mal compris car sa structure est très personnelle. Basculer entre le rêve d'un personnage et la réalité dans laquelle il vit, n'a pas été évident pour moi, tant dans l'écriture que dans la réalisation.
Pourriez-vous nous raconter la genèse de ce film (son histoire) et pourquoi avoir opté pour cette forme de narration un peu «folle»
J'ai eu l'idée du film en attendant un ami, debout au coeur de mon quartier et alors j'aperçus une série de mes personnages qui vantaient à tue-tête leurs commerces... Je me suis dit: heureusement, je me suis réveillé tôt ce matin. J'ai écrit 14 versions de scénario. L'écriture, ce fut l'étape la plus longue et la plus difficile. J'ai été lauréat de l'atelier intitulé «De l'écrit à l'écran», à Namur (Belgique), au sein du Festival international du film francophone Fiff 2007, encadré par Jean-Pierre Morrillon, Tahar Chikaoui, Aurélien Beaudino et Brahim Lateif. Jean-Pierre Morrillon a été mon encadreur à la Femis, un an auparavant à l'université d'été pendant deux mois. Dans l'atelier, nous étions 5 participants, sélectionnés parmi une soixantaine.
La folie du film, à l'origine, était purement esthétique. Petit à petit, le scénario prenait forme, la folie prenait du sens pour le contenu et le fond du film. C'est devenu la structure même de Sektou.
Je crois savoir que vous vous êtes entouré de grands techniciens de renommée internationale, même si ce n'est pas cela qui fait un bon film, cela y contribue...
Oui, tout à fait. Avoir eu l'honneur de travailler avec Mohammed Soudani dans mon propre film avant même de travailler comme deuxième assistant dans son long métrage Taxiphone el Mektoub fut pour moi une école extraordinaire de cinéma. Soudani est un directeur de la photo mais aussi réalisateur et cela j'en ai énormément profité car on choisissait la lumière, le cadre et le découpage uniquement au service du récit. Il a énormément contribué à la qualité technique du film mais il a également réussi à rajouter du sens au film avec de la technique.
Tous deux, nous étions accompagnés par Hamoudi Laâgoun (Factory corp) au cadre, qui est un professionnel sans pareil, d'une générosité et une disponibilité remarquables. Malgré quelques problèmes de santé pendant le tournage, Hamoudi a sauvé plus d'une fois celui-ci, grâce à son expérience de la caméra super 16.
Je voudrais aussi vous parler du monteur du film, Malik Benyounes (Ocean Prod): l'homme a une patience de fer et j'ai été très gourmand et très exigeant avec les personnes avec qui j'ai travaillé et je suis très fier d'avoir mérité des hommes de ce niveau professionnel.
Encore un autre petit mot sur le fait que toute l'équipe est cent pour cent algérienne dont la moyenne d'âge est de 30 ans: Fouad Trifi à l'assistanat, Imad et Tarek Yahiaoui à la régie, Adel Kasser au décor, Sid-Ali au costume, sans oublier Youcef Ameur à la machinerie. Toutes ces personnes ont participé à toutes les productions cinématographiques et au renouveau du cinéma algérien durant ces dernières années. C'est là que nous nous sommes connus.
Pourquoi avoir opté pour l'acteur Hichem Mesbah qui, au demeurant, était aux anges après l'obtention de ce prix...le choix du comédien?
Non seulement le personnage est sur mesure pour Hichem Mesbah, mais du fait aussi qu'il soit très proche de sa société et très soucieux et sensible de ce qui se passe dans la rue.
Je fréquente Hichem depuis deux ans très régulièrement et vous ne pouvez pas savoir combien de fois, je l'ai vu parler avec des enfants, des gens de toutes conditions et aussi avec des vieux avec le même amour qu'il le fait dans le film avec El Hadj, interprété magnifiquement par Zahir Bouzrar, un comédien auquel je pense déjà pour une autre collaboration.
En plus de cela, la difficulté du projet Sektou me conseillait d'avoir un comédien aussi disponible et aussi compréhensible et engagé que Hichem Mesbah, il était prêt à tout faire pour dire ce film. Au tournage de la scène finale, j'étais très énervé de le voir venir avec une voix cassée. J'ai compris au montage que c'était voulu et qu'il avait eu raison. Je ne pense pas qu'ils soient nombreux les comédiens prêts à casser leur voix volontairement et de leur propre initiative pour une scène.
Vous revenez cette année au Festival de Taghit et vous repartez les mains chargées, un signe fort de votre endurance. Que peut-on attendre de Khaled Benaïssa maintenant? Des projets en perspective?
Je ferai tout pour être digne de cette victoire qui vient un peu trop tôt à mon sens. Mais si ça peut nous faire, à tous gagner du temps, cela tombe bien car le cinéma algérien n'a pas de temps à perdre, il est déjà un peu en retard. L'impact du succès du film de Lyès Salem Mascarades à l'échelle internationale participe dans ce sens. Que cela continue! La phrase spontanée de Lyès aux JCC «Algérie is back», veut tout dire.
Beaucoup a été dit sur ce festival et son hypothétique disparition l'an prochain. Que pourriez-vous dire là-dessus?
Si ce festival disparaît, on aimerait bien qu'on nous dise pourquoi donc il a été créé. On est prêt à faire ce festival dans le cadre associatif si les institutions ne veulent plus le prendre en charge. Je ne pense pas que la Télévision organisatrice, les sponsors, les partenaires et le ministère de la Culture veuillent sa disparition.
Les autorités locales sont prêtes à accueillir plus d'une fois encore cette manifestation qui fait beaucoup de bien à la région et surtout au renouveau du cinéma algérien.
En deux éditions, le festival a eu un impact médiatique national et international important. Il n'y a qu'à aller voir sur Internet pour réaliser l'ampleur de ce festival.
Vous devez certainement faire partie du collectif qui se bat pour sa pérennité. Un mot là-dessus...
Oui, bien sûr, car le renouveau du cinéma ce n'est pas que des films, ce sont des lois, des festivals, des écoles, des salles de cinéma...Ce n'est que dans une synergie globale qu'on peut être efficace et qu'on peut relever le niveau du secteur.
Le court métrage est un art à part entière mais qui n'a pas suffisamment sa place en Algérie, que faut-il faire selon vous?
Des films, des films et encore des films. Mon premier court métrage Peur virtuelle (Khlayaâ) je l'ai réalisé en janvier 2006 avec la caméra de Mouness Khemmar, deux personnages et un seul décor d'une durée ne dépassant pas les six minutes. Ce court m'a permis de voyager beaucoup dans les festivals pour rencontrer des personnes qui m'ont énormément conseillé, critiqué et aidé.
Avec les caméras numériques, on peut faire des films qui peuvent être des arguments très concrets et très convaincants pour mériter des moyens encore plus importants.
La durée de tournage a été en moyenne une journée et une semaine de montage. Jamais plus de trois personnages et deux décors. Ils ont le mérite de m'avoir permis de convaincre des publicitaires à réaliser leurs films.
Ainsi, j'ai eu à réaliser des films avec le souci de l'enjeu économique et à gérer une équipe technique complète et importante. Mes deux premiers courts Peur virtuelle et Babel m'ont permis d'être sélectionné à l'université d'été de la Femis à Paris pour une formation de deux mois sur le documentaire et où j'ai réalisé mon troisième court-métrage comme exercice de fin de stage: Où? Quand? Comment?
Si vous aviez à choisir entre la comédie et la réalisation, le feriez-vous?
Ce choix, je ne le ferai jamais car je ne serai jamais obligé à le faire. Ce choix ne me sert à rien, lorsque je suis comédien en face de la caméra, je suis aussi concentré et passionné que lorsque je suis derrière la caméra comme réalisateur. Ce sont deux exercices et deux sensations très différentes.
Derrière la caméra, devant la caméra, le plaisir et la responsabilité sont aussi intenses. Surtout faire attention à ne pas passer à côté! (rires).
Peut-on connaître la raison de votre départ à Tamanrasset?
Je dois réaliser un film documentaire qui a été prévu. Les prix, c'est toujours une surprise, mais le travail c'est un programme. Je reviens très vite pour organiser l'avant-première de Sektou à Alger.


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