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Zoom sur l'intelligence du film iranien
FESTIVAL INTERNATIONAL DU FILM AMAZIGH À SIDI BEL ABBÈS
Publié dans L'Expression le 15 - 01 - 2009

Un cinéma fort, démonstratif et simple. Un paradoxe qui fait son succès et illustre sa grande popularité dans le monde.
Il y a quelque chose qui cloche cette année au niveau de l'organisation du Festival international du film amazigh. Nonobstant le problème de l'hébergement, dont la cause invoquée est imputée aux autorités locales qui, dit-on, n'ont pas joué le jeu, tout semble contenir de fausses notes. Rien ne se passe comme il devrait l'être, mauvaise qualité de projection, ou programmation que l'on change à la dernière minute donnant le tournis, y compris aux coordinateurs des séances de projections et de tables rondes. Le staff lui-même est dépassé, que dire des invités dont les Iraniens qui n'ont pas trouvé de gîte. Il a fallu les déplacer jusqu'à Oran, pour trouver un hôtel décent. A côté de cela, le programme des films amazighs en compétition qui restent encore en deçà de la qualité admise dans un festival. Cette année, tout semble se dérouler de travers. La note positive du festival? La présence d'excellents films iraniens, accompagnés d'une forte délégation d'hommes et de femmes, ce qui sauve un peu le festival, mais nous renvoie immanquablement à la médiocrité de notre cinéma national. Aussi, après l'Irlande en 2005, le Liban en 2007 et la Suisse l'an dernier, cette année, c'est au tour de l'Iran de nous faire découvrir son génie cinématographique fait de subtilité et de privation...
C'est le film Iron Island du réalisateur Mohamed Rasoulof qui est montré en préambule, mardi matin. Ce film a été présenté à la quinzaine des réalisateurs au Festival de Cannes en 2005. Un exemple parlant de la beauté de l'image et la maîtrise technique. Des vues panoramiques à vous couper le souffle et des petites histoires empreintes de symboles. Deux autres films iraniens nous ont complètement séduits. Gradually...de Mariar Miri (2005, 74 minutes). Ce film rend compte avec courage, non sans être dénué de sens critique, de la situation de la femme iranienne. De la femme, tout court, dans les sociétés musulmanes dominées par le poids des traditions obsolètes. Un couple dont la femme disparaît. On parle de fuite, de moeurs légères puis d'accident. Une femme est trouvée défigurée. Le mari n'a pas le droit de l'identifier. C'est interdit. Il faut récupérer des témoignages de plusieurs femmes. Elle réapparaît. Trois possibilités s'offrent à lui: la tuer, la mettre en prison pour adultère ou bien se taire et la garder.
Ce sont les trois variantes montrées successivement dans le film. Terrible, quand on constate que la femme est réduite à être dépendante de l'homme. Elle préfère suivre son mari et être battue plutôt que le divorce. La violence que sous-tend ce film est claire et sans ambages. L'image est masquée mais le son est là. Très fort en suggestion. On y devine tout. Lors de son voyage, la femme rencontre un professeur, symbole de tolérance et d'humanisme quand d'autres hommes ont l'esprit dévié. Cette femme qui souffrait, dit-elle, de troubles nerveux ne semble à aucun moment malade. Elle est au contraire d'autant plus perturbée face à son mari, à qui elle doit rendre compte de tous ses faits et gestes comme dans un interrogatoire de prison. Universel, ce film traite de la mauvaise interprétation de l'Islam dans certains pays du monde. Une mauvaise interprétation que font souvent hélas les hommes, au détriment de la vérité. Autre film des plus tolérants est le film Maryam de Hamid Jabeli (71 minutes, 1999).
L'histoire d'une grande amitié qui nait entre un petit garçon musulman et un vieux prêtre dans un village iranien. Non! ce n'est pas un conte pour enfant. C'est bel et bien la vérité. A en croire le réalisateur, les chrétiens et musulmans cohabitent en Iran depuis des siècles en toute harmonie. Il faut faire abstraction des médias mais se concentrer sur le cinéma iranien qui, nous dit-on, est le juste miroir des maux de la société iranienne.
«L'idée du film, dira le réalisateur, m'est venue quand j'ai vu une femme musulmane qui s'occupait très bien d'une église quand le prêtre était malade. En plus, elle était très pratiquante. J'ai vécu dans un quartier très religieux où il y avait beaucoup de minorités. J'ai expérimenté ce qu'à vécu ce garçon et j'ai voulu l'exprimer en images. Dans le film, cela fait 1800 ans que les chrétiens sont ici. Aussi, il existe plus de 354 églises en Iran, la plus ancienne on la trouve justement en Iran.» Déroutants, ces films que rares savent le faire, avec force, simplicité et technicité admirable.
Encore plus admirable lorsque nous apprenons que l'Iran produit entre 80 et 100 films par an, 2500 oeuvres entre documentaires et courts métrages et entre 250 et 300 téléfilms. Si le sexe, la violence et l'alcool sont bannis du grand écran, ce n'est pas ce qui découragerait les réalisateurs à faire du cinéma. Le public iranien est des plus critiques, nous fait-on savoir. Il est très exigeant. D'autant que l'Etat aide à la formation via plus de 70 centres de formation. A côté des 10 films taxés d'intellectuels car ils passent dans des festivals, le reste du cinéma en Iran est commercial.
«Le succès du film iranien a déclaré Katayoon Shahabi, chef de délégation et directrice de festival, est la limitation, au niveau du budget» Il s'agit de trouver une nouvelle façon de raconter une histoire qui parle de l'homme et de son rapport avec l'autre. Le cinéma iranien devient véritablement un modèle à suivre.
C'est là où l'on peut dire que le mot «relance» prend toute sa signification. Quant à nous, à côté... du bricolage pour l'instant, hélas. Outre le cinéma, la poésie était aussi au rendez-vous mardi en hommage à Kateb Yacine, suivie de la projection du film au grand succès Mascarades de Lyès Salem.


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