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Des lunettes à perte de...vue
ELLES SE VENDENT SUR LES MARCHES ET SUR LES TROTTOIRS
Publié dans L'Expression le 03 - 02 - 2009

Les pouvoirs publics se pencheront-ils sur ce danger qui menace la santé de la population?
«Le danger de ces lunettes qui se vendent à chaque coin de rue réside dans le fait que l'acuité visuelle de ces verres industriels est commune pour les deux yeux», affirme le Dr Mokhtar Bengherbi, ophtalmologue agréé sur la place d'Alger. Nombre de mal-voyants, notamment les personnes âgées, ont une acuité visuelle différente pour chaque oeil, c'est là, en effet, que le danger réside, prévient-il. Ensuite, et comme pour nous rassurer, il dira que «les lunettes solaires vendues dans les mauvaises conditions que vous connaissez, sont, elles, effectivement dangereuses pour la vue. Non filtrantes, elles laissent passer les rayons ultraviolets (UV). Ceux-ci peuvent provoquer la cataracte et agresser dangereusement la rétine.» Le danger causé par les UV directement sur les yeux est moindre sans le port de ces lunettes non approuvées scientifiquement. Dans ce cas, la protection naturelle du corps agit en protégeant l'oeil, alors que le port de ces verres «négatifs» annihile le cristallin qui «prend un sacré coup» dira-t-il pour imager le danger encouru.
Le Dr Mehdi Brouri, rencontré à l'hôpital Mustapha-Bacha d'Alger, confirmera ces dires en expliquant, à son tour, que le vrai danger réside dans le port des lunettes de soleil contrefaites. Leur port, dira-t-il, favorise la dilatation de la pupille sous la lumière assombrie par le verre, favorisant ainsi une pénétration dangereuse des UV dans l'oeil. Cependant, «le port des lunettes dites de correction, vendues sur le trottoir, n'affecte aucunement la santé visuelle, par contre, les lunettes solaires, oui» martèle-t-il.
Contacté par nos soins pour d'éventuelles précisions quant à la dangerosité de la contrefaçon qui frappe ce secteur sensible de la santé, le Dr Bengherbi est catégorique. Ces verres transparents, dits de vue, sont inoffensifs. Il explique que «ces lunettes ne peuvent qu'apporter un inconfort visuel, mais elles ne comportent aucun risque pour la vision». Cette affirmation de la part d'un ophtalmologue ne peut que surprendre le lambda des profanes, connaissant la délicatesse de cet organe. Ces affirmations émises par des ophtalmologues, sont quelque peu différentes de celles d'un opticien agréé d'Alger, Mahfoud Raïs. Ce dernier, probablement motivé par un légitime souci commercial, s'insurge contre cette déclaration qui loue la non-nocivité de ces «lunettes de vue» contrefaites. Il dira que les verres de ces lunettes proviennent de Chine après un recyclage de tessons de verre de bouteille. Ils ne font l'objet d'aucun traitement comme le sont (et doivent l'être) tous les verres correcteurs. Ces lunettes peuvent, selon lui, servir de «dépannage», pendant un laps de temps très court, une conférence, une lecture...Il nous montre deux verres pour constater la «supercherie». L'un est lourd, d'une certaine densité et tirant vers la couleur verte: il est fabriqué à partir de tessons de bouteille!
L'autre, cristallin, léger et parfaitement incolore est destiné pour la fabrication de verres correcteurs par des grandes maisons mondiales de lunetterie comme Essilor, Indo, Sivo ou encore le Franco-Algérien GBR.
En les portant, les personnes d'un certain âge, atteintes d'un début de presbytie, ne peuvent qu'aggraver leur déficience visuelle, nous confirment les opticiennes diplômées qui travaillent au niveau de Optic-El-Feth installé à la rue Belouizdad. Leur port, disent-elles, accélère la presbytie et favorise l'évolution d'un strabisme. Pour mieux illustrer leurs dires, les deux opticiennes nous ont fait visiter leur laboratoire, équipé d'un matériel de haute facture. Elles nous ont expliqué, que lors de la taille de ces verres contrefaits, une odeur nauséabonde se dégage alors que celle du verre médical il n'émane qu'une poudre blanche.
Un autre son de cloche provient de chez d'autres spécialistes, notamment l'un d'eux installé la rue Didouche qui avait affirmé à un collègue de L'Expression, que le port de lunettes ne répondant pas aux normes exigées peut mener à la perte de la vue. Il parlait sans doute des lunettes de soleil dont la commercialisation connaît un grand rush en été pour, soi-disant «protéger» les yeux contre les rayons nocifs du soleil. Toutes les marques prestigieuses sont proposées, dont les incontournables Ray-Ban avec comme seul présentoir, des étals poussiéreux souvent à même le sol. Beaucoup savent pertinemment que ces accessoires ne portent que le nom et non la qualité des grandes marques. Tout le monde sait, en effet, que la contrefaçon chinoise est partout, même dans les secteurs aussi sensibles que celui de la vue.
En sus de ces lunettes de soleil utilisées comme accessoires esthétiques pour faire «in», toutes importées par des non-professionnels, les pseudo-lunettes de vue se vendent aussi et partout à longueur d'année, alléchant les chalands imprudents par des prix «imbattables.» La paire de lunettes avec verres pour corriger la presbytie, trouble de la vision qui peut affecter les plus de 35/40 ans, se négocie entre 150 et 300DA. Le passage par l'ophtalmologue et l'opticien coûtera, au bas mot, 4000DA.
Si ces commerçants pseudo-opticiens tirent profit de ce commerce informel, les vrais opticiens, quant à eux, regrettent et dénoncent l'absence de tout contrôle qui leur fait perdre la clientèle.
En apparence, les montures contrefaites ressemblent aux autres, et seul l'oeil d'un professionnel peut détecter la différence. «Ces montures sont faites à base de déchets plastiques et ferreux recyclés dans des conditions opaques. Ces produits peuvent provoquer chez leurs utilisateurs des allergies et des maladies de la peau et peuvent même être cancérigènes», avertissent les spécialistes. De plus, depuis quelques années, la contrefaçon, qui a touché le verre solaire de confort d'abord, concerne aussi le verre médical. Un opticien agréé exerçant depuis plus d'une décennie à Alger nous confie: «Pour le verre solaire, il y a un risque énorme pour l'oeil qu'on croit protégé contre les rayons ultraviolets alors qu'il ne l'est pas.» Plus explicite, une autre opticienne exerçant au centre-ville, affirme que les atteintes de l'oeil seront irréversibles surtout au niveau de la rétine. En ce qui concerne le verre de correction, les dégâts sont aussi importants, car les verres contrefaits présentent un foyer optique décalé qui détériore l'oeil en provoquant des décollements de la rétine et des astigmatismes, ou doublure du contour d'un objet.
Un ophtalmologiste rencontré en son cabinet à Alger, souligne que «l' altération du cristallin entraînera progressivement une cataracte.» S'agissant du choix de la monture, ce spécialiste préconise des montures larges et enveloppantes, car elles ont la particularité d'offrir une protection contre la lumière latérale et contre la réverbération.
L'exemple des lunettes pour presbytes est édifiant. Les «consultations» se font sur le trottoir où le revendeur s'improvise en ophtalmologue et opticien. Il «ausculte, conseille, propose et vend» un produit qui est censé n'être cédé que sur prescription médicale.
La complaisance de certains opticiens a largement contribué à la floraison de ce marché. A se fier aux propos de Y.B., un verre ordinaire, à titre d'exemple, se négocie chez un grossiste à hauteur de 120DA et l'opticien le revendra à hauteur de 200DA. «Le verre non traité coûte à peine 30DA au prix de gros», a-t-il ajouté. Supercherie donc! conclut-il.
Le spécialiste regrette que certains de ses confrères pourtant assermentés vendent des montures contrefaites à 1600, voire 2000DA. «Ce n'est qu'une pâle imitation, dangereuse pour la santé.»
Les pouvoirs publics, notamment ceux concernés par la sauvegarde de la santé du citoyen, devrait s'inspirer de cet épisode survenu il y a quelque temps en Europe, plus précisément en Italie. Une touriste danoise s'était vue infliger une amende de 10.000 euros, lorsqu'elle a été surprise par la police en train d'acheter une paire de lunettes de soleil de marque contrefaite à un vendeur ambulant à Vintimille. La touriste, Kirsten Lorsen, venait d'acheter pour dix euros une paire de lunettes de soleil à un marchand ambulant sur le bord de mer lorsqu'elle a été prise dans un contrôle de police.
Plusieurs autres touristes italiens ont également été épinglés lors de ce contrôle à Vintimille et ont écopé de la même amende.


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