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De la rigueur, de la patience et des valeurs...
RYM TAKOUCHT RECOMPENSEE AU FESPACO
Publié dans L'Expression le 01 - 04 - 2009

La comédienne surfe doucement mais sûrement sur les vagues du succès avec plusieurs projets en vue.
La comédienne Rym Takoucht, qui s'est distinguée dans le dernier film à succès de Lyès Salem, Mascarades, vient de recevoir le prix de la meilleure interprétation féminine dans un second rôle.
Le prix généralement décerné au Fespaco se compose d'une récompense monétaire (1000 euros) et d'une invitation en France pour la biennale «Regards d'Afrique». Aussi, Rym se voit récompensée pour ses talents de comédienne, vaillamment et patiemment, après avoir triomphé aussi aux journées cinématographiques de Carthage de cette année. «Je suis heureuse évidemment. Je n'étais pas à Ouagadougou car j ‘étais en Tunisie en plein tournage de mon prochain film, coproduit avec la Tunisie, de Abdelatif Ben Ameur. Cela m'a fait chaud au coeur. J'espère que cela portera chance à mon prochain film, d'autant que je joue un rôle important dont l'histoire se situe en plein guerre de Bizerte. C'est l'histoire d'un couple algérien qui vivait la période du terrorisme et qui est venu s'installer en Tunisie. Aussi, son amie tunisienne cherche ses racines en tentant de comprendre les conditions obscures de la mort de son père tout en réécrivant l'histoire. Dans mon rôle, je l'aide à découvrir la vérité, avec mon mari, campé par le comédien Hassen Kechach», nous a confié Rym qui se dit bien contente de vêtir ce rôle qui lui permet de voguer sur les deux dialectes, tunisien et algérien. Une expérience riche qu'elle souhaite développer encore plus et qui lui ouvrirait d'autres portes du 7e art que ce soit pour elle ou dans un cadre plus globale celui de la coopération, pour le bien-être du cinéma maghrébin. «Il est temps qu'il y ait davantage de coproduction cinématographique arabe entre le Maroc, la Tunisie, la Libye et l'Egypte. Et puis, au Maghreb, il n'y a pas grande différence au niveau de l'accent», dit-elle. Et de renchérir: «On a vraiment besoin, nous, les artistes, de mettre la main dans la main et aller de l'avant. Le cinéma, en général, a besoin d' un message sûr pour sortir de cette crise. Le cinéma arabe souffre de manque de moyens et de qualité. Non seulement il n y a pas assez de relève en matière de comédiens mais le niveau des scénarios parfois laisse à désirer, il y a un manque flagrant dans l'imagination.» Pour info, tout se passe bien pour notre talentueuse comédienne qui n'arrête pas d'être sollicitée. Elle confie avoir été choisie pour jouer dans le film de Abdelatif Ben Ameur, un projet qui date de 10 ans, après l'avoir vu dans Mascarades.
Rym Takoucht a reçu également une proposition de jouer dans un long métrage égyptien mais n'a pas encore donné son accord. Elle préfère s'accorder un temps de réflexion et même des négociations avec le réalisateur pour revoir le scénario afin d'être en accord avec ses valeurs et principes. Et si tout se passe bien, elle sera prochainement une femme flic dans un film policier français. Mais ceci est à prendre avec des pincettes...
La comédienne ne voulant pas tout révéler d'un coup, elle souhaite, comme n'importe quelle artiste rigoureuse, travailler d'abord avant de parler. En revanche, Rym Takoucht est impatiente de retourner se produire sur les planches. Ce sera fait prochainement grâce au one-woman-show, El Ghalia. «Il était temps que je retrouve le chemin de la scène, celle qui me permet de respirer car après deux ans d'absence loin des planches c'est comme être morte tout en étant en vie!» fait-elle remarquer. Aprés le succès obtenu avec la pièce théâtrale Nafida, voilà Rym Takoucht qui renoue avec le 4e art, sa première passion.
Le one-woman-show est mis en scène par Djamel Garmi. «C'est l'histoire de l'être humain. Aujourd'hui, parfois tu préfères fréquenter un animal qu'un humain tant ce dernier peut-être cruel, sadique et violent. Les valeurs ont disparu. Le système des valeurs s'est même renversé. Ce qui était mal avant est devenu bien et vice-versa. Le spectacle fait référence à plusieurs rites de la chorégraphie mais aussi du silence. Cette fois, je voulais jouer dans un rôle tragique. J'espère être à la hauteur pour pouvoir transmettre cette souffrance de cette femme aux autres». Avec tous nos encouragements!


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