A Béjaïa on a eu à assister à une campagne à deux vitesses. Après 19 jours de campagne officielle, dont le moins qu'on puisse dire était calme et sereine, exception faite du forcing que les opposants ont tenté d'imposer, les électrices et électeurs vont se présenter aujourd'hui dans les bureaux de vote pour élire le futur président de la République algérienne parmi les six candidats en lice. A Béjaïa, ils sont quelque 481.052 électeurs à se rendre dans les 306 centres de vote mis en place à cet effet à travers les 52 communes que compte la wilaya. 19 jours durant, les électeurs ont été approchés par les six postulants et leurs soutiens locaux. A Béjaïa on a eu à assister à une campagne à deux vitesses. D'un côté, celle du président sortant, de loin la mieux organisée eu égard aux nombreuses actions de proximité menées et la qualité du personnel politique mobilisé. De l'autre, les autres candidats, quatre plus exactement, car le cinquième Fawzi Rebaïne n'a pas donné signe de vie à Béjaïa, ont pris le train en marche ne se manifestant qu'après le lancement officiel de la campagne électorale par l'ouverture de permanences uniquement au chef-lieu de la wilaya. Concernant les meetings, les Béjaouis ont eu droit à quatre sorties de candidats. Moussa Touati du FNA, Abdelaziz Bouteflika indépendant, Louisa Hanoune du PT et Mohamed Saïd indépendant. Djahid Younsi n'a fait que survoler la région avec un arrêt très timide à Kherrata. Quant à Rebaïne, il a fait carrément l'impasse sur la cité des Hammadites. Le passage le plus marquant aura été celui du candidat Abdelaziz Bouteflika, avec comme point d'orgue l'annonce d'un plan spécial pour la région. Louisa Hanoune aura tout aussi bien mobilisé la foule. Une candidate qui compte des fans nombreux localement. Aujourd'hui, les urnes vont parler. Entre l'optimisme des uns et le négativisme des autres, le dernier mot reviendra à la population. Du côté des optimistes on table sur un vote record. On n'hésite pas à avancer un taux de participation de plus de 40%, un peu plus que le double de la dernière élection présidentielle d'avril 2004, qui était pour rappel de l'ordre de 16,06%. Forts des enseignements tirés sur le terrain durant toute la campagne, les partisans des six candidats se montrent optimistes. Traditionnellement abstentionniste, la région de Basse Kabylie changera t-elle de cap? On le saura dès ce soir après le dépouillement des suffrages. Sur un autre registre, deux observateurs étrangers pour l'élection présidentielle séjournent depuis avant-hier à Béjaïa. Le représentant de l'OUA et celui de la Ligue arabe ont tenu hier une réunion de travail avec les représentants de l'administration et les membres de la commission politique de surveillance de l'élection (Cwisep), au siège de la wilaya. On croit savoir que les deux représentants ont entrepris un travail sur le terrain.
