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Deux hommes, un combat
MOULOUD MAMMERI ET MATOUB LOUNÈS
Publié dans L'Expression le 21 - 04 - 2009

Parmi toutes celles et tous ceux qui ont milité pour la cause berbère, les fils de Taourirt Mimoun et de Taourirt Moussa (deux villages des Ath Douala) sont les plus connus de tous.
Saïd Boulifa, Mohamed Sail, Ali Liameche, Benaï Ouali, Amar Ath Hamouda, Mbarek Aït Menguellet, Idir Aït Amrane, Bessaoud Mohand Arab, Mohamed Haroun, Ferhat Mhenni, Khalifati Mohand Ameqran, Mohya, Slimane Azem, Taous Amrouch...Combien sont-ils les militants aguerris de la cause berbère, depuis ses premiers balbutiements, à se sacrifier, quitte pour certains à y laisser leur âme et pour d'autres la préserver au service de la cause, en ce sens qu'il ne faut pas avoir peur d'affronter la mort quand il s'agit de vivre jusqu'au bout de son idéal pour rendre esprit à la langue et culture Amazighes.
La liste est longue, d'autant plus longue qu'on ne peut jamais l'insérer complète dans un article de presse.
Mais il ne sera pas vain de revenir sur deux militants épris de cette cause. Il s'agit de Mouloud Mammeri et Matoub Lounès. Le premier est le principal acteur-cause du Printemps berbère de 1980 et le second est l'éveilleur de conscience et est celui qui a su porter haut et fort le combat identitaire.
Deux noms qu'on évoque à plus forte raison chaque fois que les débats sur la cause berbère reviennent alimenter l'actualité.
Mammeri ou l'homme «Socratique»
Par sa plume et par sa voie, l'écrivain, chercheur, anthropologue et archéologue, Mouloud Mammeri a tout donné à la langue amazighe. Cette langue qu'il respirait l'a accompagné durant tout son parcours à la recherche de repères qu'il a décrit dans ses livres de ses travaux de recherche. Mouloud Mammeri donnait des cours de tamazight à l'université d'Alger au moment où toutes les voies d'expression libre et plurielle, étaient fermées. Ses travaux de recherche pour tamazight sont considérés aujourd'hui comme des références de plusieurs linguistes et chercheurs à travers le monde.
Ses oeuvres sont traduites dans plusieurs langues, enseignées dans tous les cycles éducatifs et des mémoires sur leurs thèmes sont soutenus à l'université.
Son nom revient chaque fois qu'il est question de l'identité amazighe et l'université de Tizi-Ouzou, qu'il n'a pu «pénétrer» le 10 mars 1980 pour donner une conférence sur la poésie kabyle, porte aujourd'hui son nom. L'auteur de la célèbre «La colline oubliée» est décédé la nuit du 26 février 1989 à 23h passées à Aïn Defla. Ainsi, ce que 72 ans de combat parsemés d'embûches n'ont pas emporté a été fauché par un tronc d'arbre. Plus de 200.000 personnes ont assisté à son enterrement.
Matoub ou le porte-voix de l'espoir
Chanteur engagé ou militant aguerri, Matoub Lounes était de tous les combats depuis sa prise de conscience et plus charnellement depuis le Printemps berbère pour la cause amazighe.
Ses chansons, son parcours et son amour viscéral pour sa langue lui ont valu toutes les reconnaissances. Et ce n'est pas par hasard qu'aujourd'hui, à l'aube de chaque 20 avril, chaque 12 janvier, sa voix «gonflée de rancoeur et de colère» fuse de partout dans les villages kabyles. Nombreux, très nombreux sont les Kabyles et les arabophones qui lui reconnaissent volontiers son sacrifice au moment même où «quelques-uns» ont déserté le terrain par crainte de représailles d'un pouvoir qui n'a de culture que celle de la répression, de l'exclusion, et de l'intimidation.
A cela, il faut ajouter les menaces intégristes qui n'ont de reconnaissance que pour les soumis, les fidèles et les «sans idées».
Et dans ses chansons, Lounès n'épargnait ni le pouvoir ni les intégristes. Ainsi, après avoir reçu dans le feu des événements d'octobre 1988 cinq balles de kalachnikov à l'ex-Michelet, tirés par un gendarme en service et après 18 interventions chirurgicales qui lui ont rendu la vie, Matoub s'est engagé à continuer plus loyalement que jamais son combat pour tous les idéaux justes.
«D'où la justesse m'interpellera, sa voie m'emportera, même si j'affronte des situations critiques, même si la mort me convoque», a-t-il chanté en 1990.
Sa séquestration pendant 15 jours par les terroristes en 1994 ne l'a pas amené à plier. Bien au contraire, il a repris de plus belle et plus déterminé que jamais, en portant dans les coins les plus sombres de la planète son combat, et ce jusqu'à son lâche assassinat le 25 juin 1998.
Mais n'a-t-il pas dit que «même s'ils ont fauché tant d'étoiles, le ciel ne sera jamais dépouillé»?


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