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50 médecins sous les verrous
ERREURS MEDICALES
Publié dans L'Expression le 23 - 04 - 2009

Près de 500 plaintes ont été déposées auprès des instances compétentes de la justice.
10 à 15 plaintes sont enregistrées chaque trimes-tre. 30% d'entre elles sont jugées recevables. Ce sont là des chiffres communiqués par le docteur Aoudia, membre du Conseil de l'Ordre des médecins. Le sujet des erreurs médicales était entouré, il y a seulement quelques années, d'un silence qui en disait long sur ce qu'il cachait de plus tragique: la mort. Diagnostics erronés, manque de moyens, structures hospitalières inadaptées, incompétences ou prise en charge défaillantes, le phénomène des erreurs médicales prend des proportions dramatiques qui conduit souvent à des procédures judiciaires où les familles des victimes et le secteur hospitalier se livrent une guerre sans merci.
Le débat est aujourd'hui porté sur la place publique en partie grâce aux médias, un peu comme pour alléger le lourd fardeau des traumatismes subis par les victimes et libérer les consciences sans doute torturées du personnel soignant incriminé. La polémique vient d'être à nouveau relancée avec le dernier drame qui a eu comme théâtre l'hôpital de Sidi Aïch dans la wilaya de Béjaïa. Au mois de mars dernier, une jeune femme enceinte de sept mois venait d'effectuer une échographie et son gynécologue très rassurant lui a annoncé que le bébé qu'elle allait mettre au monde serait de sexe masculin.
Une fois rentrée chez elle, elle fut prise de douleurs aussi insupportables qu'atroces. Hospitalisée en urgence, elle met au monde dans des conditions extrêmement douloureuses un petit garçon. Mais les mêmes douleurs la reprennent très vite.
L'équipe médicale qui l'a assistée et provoqué son accouchement se rend à l'évidence trop tard: un second bébé était encore dans son ventre! Comment cela a-t-il pu échapper à l'oeil pourtant exercé du gynécologue? Seule une enquête pourra lever le mystère sur cette bien traumatisante et tragique histoire. Le premier enfant décèdera quatre jours après sa naissance, alors que le deuxième viendra au monde mort-né. Aux dernières nouvelles, le mari a décidé de porter plainte.
Combien d'affaires du genre sont restées muettes gardant leur secret ou bien les victimes se résignent à la fatalité? Combien de femmes meurent en couches ou sont l'objet d'une prise en charge inadéquate lors de leur accouchement qui se termine souvent en drame?
En Afrique, une femme sur 16 meurt en accouchant, le risque est 175 fois plus élevé que pour les femmes des pays développés. 1 sur 16 selon les chiffres publiés par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et l'Unicef alors qu'une femme sur 2800 en est victime dans les régions développées. Sur 529.000 décès survenus en 2000 pour ce type de cause, 95% d'entre eux ont eu lieu dans le continent africain contre 1% dans les pays développés et 4% dans les Caraïbes et en Amérique latine. Qu'en est-il en Algérie? Si le débat ne fait pas encore rage, il n'en reste pas moins que les chiffres communiqués sont souvent contradictoires. Mais la réalité est bien triste et les structures spécialisées dans le domaine font non seulement défaut, mais portent aussi une lourde responsabilité quant à la mortalité maternelle et infantile. Selon les enquêtes menées par le ministère de la Santé, il y aurait 200 décès pour 100.000 naissances en Algérie. Ce qui, selon les experts, la situerait à un niveau intermédiaire par rapport à l'ensemble des pays de la planète. Selon d'autres recensements livrés par les spécialistes à l'ouest et particulièrement dans le sud du pays, il est enregistré en moyenne 300 décès pour 100.000 naissances vivantes. La mortalité maternelle quant à elle donne des frayeurs qui prennent l'allure d'une tragédie. 700 femmes décéderaient chaque année suite à des complications survenues durant l'accouchement ou lors de leur grossesse. De nombreux spécialistes s'accordent sur le fait que les décès surviennent dans 55% des cas au niveau des structures de santé ou dans les hôpitaux et dans 30% des cas dans les CHU. Les causes sont multiples.
Cela va de l'hypertension artérielle jusqu'à la grossesse mal prise en charge ou à l'accouchement pratiqué dans des conditions désastreuses.
Le professeur Djamil Lebane nous en donne une parfaite illustration: «Si deux femmes, l'une algérienne, l'autre occidentale perdent la même quantité de sang suite à une hémorragie après accouchement, la femme algérienne risque la mort alors que l'Occidentale pourra à 99% s'en sortir.» Quant aux chiffres avancés ça et là, il dira, «nous n'avons pas de statistiques fiables sur la mortalité maternelle en Algérie. Cela reste un phénomène difficilement mesurable en l'absence d'un système fiable de collecte de décès par cause». C'est ce qui laisse peut-être la porte ouverte à des recours de plus en plus importants à la justice pour faire la lumière sur ces erreurs humaines que l'on qualifie aussi d'erreurs médicales.
L'hécatombe est pourtant loin de s'estomper. En effet, tout en restant dans le registre des erreurs médicales mais dans un autre type d'intervention, la presse régionale a rendu publiques des informations qui ne peuvent passer sous silence. 50 enfants auraient été mutilés durant l'exercice 2008 suite à des circoncisions selon les services des UMC du CHU d'Oran alors que 250 cas d'hémorragies graves ont été recensés par ces mêmes services. Tout le monde garde encore en mémoire la triste histoire et le calvaire enduré par les 8 enfants du Khroub dont l'âge ne dépassait pas 5 ans et qui ont été mutilés à vie.
Ce qui a donné suite à un procès en justice retentissant. Les médecins de leur côté revendiquent la dépénalisation de l'erreur médicale. 50 d'entre eux ont été placés en détention ces dernières années alors que près de 500 plaintes ont été déposées contre eux. «Il ne faut pas criminaliser la faute médicale, les prisons ne sont pas faites pour les médecins», a plaidé le docteur Bekkat, président du Conseil de l'Ordre des médecins lors de la 9e Journée internationale de déontologie médicale organisée à Constantine.
Le débat est ouvert mais quand on arrache à l'humain ce qu'il a de plus cher, il réagit avec son coeur plutôt qu'avec sa tête même si l'erreur médicale est aussi humaine.


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